GHANA / Agbogbloshie: Méga pollution
Bienvenue à Agbogbloshie, ici comme le dit un habitué, ce lieu est la succursale de l’enfer. La décharge d’Agbogbloshie est située dans la banlieue de la capitale Accra et c’est un véritable cratère de pollution d’émission de gaz à effet de serre.
Agbogbloshie de plus en plus pollué
C’est la plus grande décharge de déchets électroniques au monde : Ordinateurs, télévisions, téléphones ou matériels ménagers venus tout droit des pays développés finissent dans cet immense dépotoir. Ici chaque année, près de 40.000 tonnes y sont déversées, en dépit du droit international qui l’interdit. Résultat, les niveaux de pollution sont parfois 100 fois supérieurs aux seuils autorisés dans la décharge ghanéenne.
Autour de la décharge vivent environ 40.000 personnes, des jeunes hommes, des femmes et des enfants pour la plupart qui vivent du recyclage informatique. Ils brûlent les câbles et les déchets pour récupérer le cuivre notamment, et ce au péril de leur propre vie. La combustion dégage en effet des fumées hautement toxiques : « je sens la fumée entrer dans mes poumons » raconte Thomas, 18 ans, qui a commencé à travailler dans la décharge à l’âge de 13 ans.
Non loin du site se trouve le marché aux légumes qui alimente toute la capitale. Tous respirent cet air souillé et consomment les produits contaminés. Les habitants d’Agbogbloshie meurent à petit feu sans que cela n’émeuve les autorités ghanéennes. Dans ce décorum dantesque, tous les espaces sont contaminés : sol, eau, air.
Agbogbloshie avec son ambiance post-apocalyptique, est un cauchemar écologique de trop. Le Ghana cité comme modèle économique doit aussi l’être dans le domaine environnemental car économie sans écologie n’est que ruine.
Par VALAIRE TEKI.