Il est temps que la base militaire française s’en aille.

Au moment où nous avons à espérer que les militaires français partiront de la Côte d’Ivoire, non seulement ils vont y rester pour longtemps et comme justification, ils vont changer de nom. Cette base militaire va s’appeler désormais, Général Ouattara Thomas d’Aquin, le premier général militaire ivoirien.

 Leur seule présence en terre ivoirienne, dilue et efface catégoriquement la souveraineté de ce pays. Une telle présence diminue les efforts des militaires ivoiriens qui semblent encore s’accrocher au têton français. Qui ne sait pas que la France n’a jamais respecté l’application des accords de défense quand cela ne l’arrange pas? Le président Laurent Gbagbo en a fait les frais et c’est cette même armée qui avait largué des bombes sur sa résidence, qui, jusque-là, ne fait pas partie des priorités du pouvoir et l’espace est devenu touffu d’herbes et le logis des reptiles, en plein Cocody. Il faut songer à mettre ce terrain qui est bien situé en valeur.

Tout pays qui ne dispose pas de sa propre légitimité militaire et qui croupit sous le silence d’une armée étrangère ne peut pas se dire qu’il est libre. Alors si la Côte d’Ivoire vit sous la protection militaire française, c’est qu’il y a un souci de crédibilité et de manque de confiance en ses propres militaires.

La France peut servir d’instructeurs, pour former les militaires ivoiriens et s’en aller, mais de par leur position trop stratégique car ce sont eux qui contrôlent l’aéroport, puisqu’ils habitent à proximité. Le président ivoirien ne peut pas non plus se sentir en homme libre et fier. Il faut discuter des conditions de leur départ et confier toute la sécurité aux forces de défense ivoiriennes qui semblent bien outillées pour prendre en charge la sécurité du territoire, car on l’a vu lors de la CAN, elles ont été tellement professionnelles qu’aucun incident majeur n’avait été signalé. 

Il faut reconnaître que les forces de défense et de sécurité de Côte d’Ivoire sont aguerries et professionnelles à voir la rapidité avec laquelle, elles interviennent dans les recherches des criminels et bandits de grands chemin, mais la présence française dilue leur crédibilité.

Savez-vous que cette base occupe plus de 200 hectares de terrain et c’est elle qui empêche la réalisation des travaux du métro d’Abidjan? L’état a pu déguerpir les pauvres riverains, mais il bute sur cet espace. Cette base constitue un ombrage et un obstacle pour l’élargissement de la commune de Port-Bouët. Entre la commune de Port-Bouët et l’aéroport, il y a un espace touffu et énigmatique qui assombrit la beauté de cette cité, mais, silence radio, défense d’aborder ce sujet.

Non seulement ces militaires français sont aussi à l’intérieur du pays, comme à Toumodi, une ville stratégique ivoirienne qui jouxte la ville de Yamoussoukro. La France militairement est positionnée à tous les coins stratégiques du pays et connaît mieux le pays que les militaires ivoiriens.

Il faut que le pouvoir ivoirien prenne ce courage pour revoir leur position car ce n’est pas en changeant de nom qu’ils changeront de teint pour devenir des noirs de peau. Ils enlèvent la souveraineté de la Côte d’Ivoire. Ils ont été priés de quitter les pays de l’alliance du Sahel et le ciel n’est pas tombé sur leur tête et aujourd’hui, politiquement, ces pays respirent mieux car ils n’ont aucun souci à se faire et équipent leur armée.

Si ce sont les moyens, nous ne pensons pas que la Côte d’Ivoire soit à la mendicité et comme si cela ne suffisait pas, d’autres pays viennent encore augmenter le nombre. Les américains sont logés à Jacqueville, on a annoncé d’autres pays qui solliciteraient à implanter des bases militaires en Côte d’Ivoire, comme si ce pays pourrait servir de base arrière pour aller déstabiliser les pays limitrophes qui se sont battus pour sortir des griffes de l’impérialisme. 

Ainsi, la Côte d’Ivoire inquiète ses voisins sur ce plan, le doute plane sur ce beau pays qui a maille à se départir de ces encombrants militaires étrangers qui sombrent sa liberté. Ce dossier nous importe et nous y reviendrons car celui qui se dit indépendant doit s’assumer et 70 ans de présence militaire française dans ce pays, nous estimons que c’est largement assez. Ils doivent partir.

                                    Joël  ETTIEN  

         Directeur de publication: businessactuality.com