Des alliés de Guillaume Soro libérés par la justice ivoirienneCÔTE D'IVOIRE 

Il faut revoir les institutions républicaines.

Tant que les institutions républicaines ivoiriennes ne se toilettent pas, le président ivoirien Alassane Ouattara croirait qu’il n’est pas aimé du grand nombre de ses compatriotes et en voulant conserver son pouvoir, peut devenir un vrai dictateur, alors qu’il ne le faut pas.

C’est malheureux qu’après chaque période électorale, on ne tire pas de leçons et on feint ne pas reconnaître les fondamentaux. Il n’y a plus de contrepoids politique et celui qui, de manière abyssale constituait ce contre poids, c’était le président Bédié qui vient de mourir. Le président Ouattara ne considère plus personne, considérant le président Gbagbo de syndicaliste, sa considération à son égard, n’est pas pareil.

Au regard de toutes les contestations issues de ces élections qui sont des tests politiques pour le président Ouattara afin de voir ce qu’il pourra décider en 2025, il n’y a pas eu de régions ou mairies sans contestation. C’est la légèreté des institutions surtout la CEI, la commission électorale indépendante qui décrédibilise ce scrutin.

Ça danse partout, c’est bien, mais beaucoup ne se sentent pas dans ces élections et le président Ouattara doit en tirer les grandes leçons. Toutes les institutions qui sont centrées entre ses mains, que ce soit l’armée, la justice, les deux parlements et les autres se montrent essoufflées et cela se déteint sur sa côte de popularité. Tous les grands travaux qu’il effectue, beaucoup sont des ivoiriens qui les regardent sans les voir, parce que pour eux, ce n’est pas qu’ils mangent, pourtant ceux qui en tirent les fruits ne font que danser à sa gloire.

Les institutions de la république ont besoin d’être toilettées pour être efficaces et surtout rassembleuses d’opinion. Si aujourd’hui, les résultats des élections couplées, régionales et municipales sont contestés, c’est parce que justement, tous les ivoiriens savent que la CEI qui les organise, tient fermement à ce que la victoire écrasante revienne au pouvoir. Cela peut paraître anodin, mais il faut revoir de fond en comble, ces institutions qui ont pris de l’âge et ont besoin de se rajeunir. 

Comment comprendre qu’à chaque élection, il y ait des bagarres, de la violence, ou même mort d’hommes ? 

Le président de la république est trop puissant qui semble ne rien devoir à personne, puisque la force des institutions qu’il détient le rendent parfois en un extra, un supra homme et tout doit lui revenir en soumission, en obéissance et à sa seule vue, les feuilles des arbres tremblent et c’est la sécheresse morale. C’est ce qu’on appelle la dictature. Est-ce cela qui lui ressemble ?

En réduisant tout à sa personne, l’opposition qui est corrompue jusqu’aux os, son pouvoir tourne en rond et en dérision puisqu’il n’y a pas de contre-pouvoir qui l’aide à équilibrer les décisions. Il se croit tout puissant et on se demande même s’il lit les journaux et regarde les télévisions locales.

La faiblesse des institutions ne l’arrange pas et on lui ment que tout va bien en bas et  que le peuple l’adule, ce peuple qui prie pour autre chose. Quand dans un pays, le président devient tout puissant parce qu’il détient tous les pouvoirs, son peuple a peur pour sa sécurité et s’éloigne de lui. 

A partir de ces élections tests, il faut tirer les grandes leçons, sinon, le président Ouattara se croirait toujours détesté par son peuple. Il faut laisser l’opposition dans sa fonction de contre-pouvoir, donner un peu de liberté, libérer les prisonniers d’opinion par exemple. 

Malgré tous ces constats, il donne une liberté d’expression au niveau de la presse et cela contribue à réhausser un peu l’image, mais ce n’est pas tout. La crainte et la peur qui semblent s’emparer du peuple risque de lui jouer des tours. Quand on parle d’indépendance des institutions, on parle d’égalité de chance.

En Côte d’Ivoire, les ivoiriens donnent l’impression que la balance se penche d’un seul bord et que pour être élu, il faut appartenir au pouvoir. 

Il ne faut pas tirer trop sur la corde, celle-ci finira par se rompre. Il ne faudrait pas que le président Ouattara croit qu’il n’est pas aimé pour continuer à gouverner de mains de fer avec des institutions républicaines vieillissantes. Trop de pouvoir tue le pouvoir.

                     Joël ETTIEN 

     Directeur de publication: businessactuality.com

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