Moronou: Quand les femmes défient les hommes.

Les agni du Moronou sont les plus grands démocrates et matures en politique. C’est dans la seule région où il y a plus de femmes élues. Les deux grandes têtes politiques qui ont battu proprement les hommes et non des moindres, méritent qu’on leur fasse ces fleurs. Elles ont défié les hommes et la victoire leur a ouvertes grandement ses portes.

Elles étaient trois à se jeter dans cette course, à savoir madame Bra Kanon Aka Véronique du PDCI RDA, pour les régionales, Madame Ahondjon Badou Harlette à Arrah et Dr Samira Tano du RHDP à Tiémélékro. Des trois, deux sont rentrées triomphales. 

Aujourd’hui, aucun homme dans le Moronou ne peut se taper dans la poitrine pour dire qu’il détient un pouvoir. Les dames politiques qui s’affirment et gagnent sans contestation, dessinent l’avenir de l’égalité des sexes.

Elles ont réussi à demander calmement aux hommes qui faisaient la pluie et le bon temps à l’époque qui les contraignaient à rester dans les cuisines pour leur faire à manger, aujourd’hui, c’est comme si la tendance s’était inversée. Aucune femme dans le Moronou ne se laisse plus faire et de leur courage teinté de victoire aura des conséquences positives sur les jeunes filles de cette circonscription.

Maintenant quand Affi Nguessan voit madame Aka Véronique, il doit se conformer aux règles en sollicitant un rdv et c’est pareil dans la commune d’Arrah où, l’épouse du député, N’guessan Ahondjon née Badou Harlette coiffe la mairie et pour la voir, il faut faire la queue.

Toutes coiffées de bonne volonté, elles savent ce qui les attend et comme en pays agni, surtout chez les Morofoué on n’aime pas les échecs, elles vont redoubler d’ardeur, de probité, de talent, mais surtout d’imagination pour laisser des traces indélébiles dans l’histoire de cette région, la toute première boucle de cacao qui a contribué à sa façon au développement de toute la Côte d’Ivoire, aujourd’hui oubliée à cause des querelles de leadership.

Ainsi donc, la politique qui semblait être une propriété masculine a courbé l’échine et les hommes sont obligés de s’y conformer. Sans aucune protestation parce que leurs différentes victoires sont clairement obtenues à la sueur de leur sincérité, elles deviennent les femmes-garçons qui donnent des ordres et les cuisines s’exécutent.

Elles vont recevoir les honneurs qui étaient autrefois réservés qu’aux hommes. Elles participent au développement et il faut les respecter. 

Elles n’ont pas été nommées, mais elles ont été élues au milieu de ces hommes remplis de haine, de vengeance au lieu de se tourner véritablement vers l’avenir de la région. On les appelle: « Bla-Biéssua », femme-garçon et désormais quand elles ont des manifestations, les grands tam-tams parleurs vont crépiter à leur honneur, ce qui était presque proscrit. Honneur à ces femmes et soutien à leur égard.

Désormais, il faut retenir ces valeureux noms féminins: Aka Véronique, Harlette Badou qui ont battu au suffrage direct des hommes présidents de parti pour donner de l’espoir à leurs populations et en ce qui concerne madame Bra Kanon Aka Véronique, tout le Moronou a ses empruntes dans son village. Courage à vous, héroïques femmes, la légende de demain, vous y êtes rentrées.

                                 Joël ETTIEN 

         Directeur de publication: businessactuality.com