Lettre au pays Henri Konan BédiéCÔTE D'IVOIRE 

Le Bédiéisme: Une Contribution Idéologique Fondamentale au Cœur de l’Houphouétisme

Le concept de « Bédiéisme » évoque l’idéologie politique complexe et les pratiques concomitantes qui ont marqué le mandat de l’éminence ivoirienne Henri Konan Bédié. L’origine du « Bédiéisme » peut être retracée jusqu’à la maturation intellectuelle progressive des années 1960, culminant en une manifestation pleinement épanouie tout au long de sa présidence, de 1993 à 1999. Cet ensemble de principes englobe une combinaison de doctrines, de pratiques politiques et de stratagèmes orchestrés tout au long de sa carrière politique.

Le « Bédiéisme » se distingue particulièrement par son emphase marquée sur le nationalisme ivoirien, une démarche délibérée visant à amplifier le sentiment global d’identité nationale. À travers sa construction idéologique, Bédié s’est efforcé de consolider le cadre conceptuel de « l’Ivoirité », un paradigme cherchant à définir la citoyenneté ivoirienne en fonction de paramètres culturels, avec l’aspiration ultime de fusionner un État-nation ivoirien distinct. Cependant, cette méthodologie, bien que conçue avec des intentions spécifiques, a involontairement engendré des controverses et des accusations d’exclusion et de discrimination envers des groupes ethniques précis, notamment les populations immigrées et leurs descendants. Les détracteurs, notamment Alassane Ouattara, ont avancé cet argument, bien qu’il comporte certaines inexactitudes, que l’accentuation de l’identité ethnique et les connotations exclusives des politiques de « l’Ivoirité » ont involontairement exacerbé les schismes et les tensions au sein de la société ivoirienne.

Dans le domaine de la pratique économique, le « Bédiéisme » a tracé une trajectoire caractérisée par un engagement fervent envers la libéralisation économique, les réformes structurelles et la gouvernance orientée vers le marché. L’objectif global était d’attirer des investissements étrangers et de stimuler l’expansion économique par le biais d’une transformation structurelle substantielle. Cela englobait un éventail d’initiatives, dont des efforts de privatisation, de libéralisation des échanges et de réformes fiscales. Notamment, le président Bédié a arboré l’étendard du concept d’un modèle économique « Ivoiro-Américain-Arabe-Japonais », une initiative sincère visant à favoriser la coopération économique avec les États-Unis, les nations arabes et le Japon, dans un effort concerté pour accélérer le progrès de la nation ivoirienne.

Préalablement au coup d’État de 1999 orchestré par Alassane Ouattara, qui avait fait la promesse de « frapper » et de renverser le régime, le président Henri Konan Bédié avait lancé un partenariat stratégique avec le Japon en vue de l’élaboration du concept fondamental du développement productif de la Côte d’Ivoire. De plus, il avait supervisé la conceptualisation d’un plan directeur pour le développement de cinq zones stratégiques prioritaires de la Côte d’Ivoire. Le Président Henri Konan Bédié a été l’architecte du premier plan triennal de 1967-1970, dont l’objectif central était le développement productif de la Côte d’Ivoire à travers la promotion d’industries de substitution à l’importation.

En 1996, le Président Henri Konan Bédié a lancé son ambitieux programme des « grands travaux », les « 12 chantiers de l’éléphant d’Afrique », dans le but de faire de la Côte d’Ivoire un pays aussi puissant que les dragons d’Asie. Cependant, dans son premier plan national de développement pour la période 2012-2015, Alassane Ouattara a tenté de réveiller (copier) le programme de l’éléphant d’Afrique (N’Doli, 2017), mais a échoué à engendrer un second miracle économique ivoirien et à faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent en 2020. À ce jour, plus de dix ans après l’accession au pouvoir d’Alassane Ouattara, le taux de pauvreté en Côte d’Ivoire est alarmant et le degré de complexité de l’économie ivoirienne figure parmi les plus bas au monde.

En fin de compte, le mandat présidentiel de Bédié a été abruptement interrompu par un coup d’État militaire en 1999, orchestré sous l’égide du Général Robert Guei, en alliance avec des éléments étroitement affiliés à Alassane Ouattara, notamment Wattao. Cependant, malgré la traction temporairement restreinte de ses efforts pratiques, le « Bédiéisme » demeure un chapitre significatif dans les annales de l’histoire politique et économique ivoirienne, ses paradigmes politiques et constructions idéologiques laissant inlassablement leur empreinte sur les contours du paysage politique et économique de la Côte d’Ivoire moderne.

L’esprit du Président Bédié persiste, il demeurera à jamais l’un de nos phares privilégiés, orientant nos actions politiques dans la quête incessante du progrès pour le développement de la Côte d’Ivoire.

Jean Boni

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