Le sucre désormais classé comme « denrée rare »
Le sucre se fait rare à Abidjan et pourtant, il y en a dans les entrepôts qui en ont stocké exprès pour augmenter le prix pendant les fêtes. Les ivoiriens souffrent et cela ne dit rien au pouvoir. Le panier de la ménagère se vide et maintenant c’est le sucre qui se fait rare sur les marchés dans la plus grande ville d’Abidjan.
On a investigué, les grossistes livreurs de sucre font de la rétention pour augmenter le prix dans quelques semaines, quand ils vont entrer dans la période des fêtes. C’est une stratégie commerciale qui consiste à retenir la marchandise incontournable dans la consommation des usagers et dès qu’ils augmentent le prix, ces derniers n’ont pas le choix que de les acheter à ce nouveau prix et cela surprend et calme les ardeurs. Les consommateurs n’ayant pas le choix, les achètent en récriminant mais la pilule aurait passé.
Ainsi, il faut que les ivoiriens mettent bien en tête que dès que le sucre va apparaître sur leur marché, il passera sans doute à 1000 frs le kilo, au lieu de 750 frs et personne ne dira mot parce qu’ils seront préoccupés aux achats des habits et autres effets pour les fêtes de fin d’année et pourtant, le salaire des fonctionnaires n’a pas bougé depuis des lustres.
Tout va grimper à commencer par le transport, les autres denrées alimentaires et c’est la souffrance dans les assiettes. Est-ce le moment de tout augmenter quand le salaire ne suit pas? C’est maintenant que les consommateurs se rendent compte qu’ils n’ont aucun organisme pour les défendre car leur association semble s’amouracher avec le pouvoir qui affaiblit ses forces. Quasiment tous les trimestres, tout grimpe mais ils ont tellement peur, qu’ils consomment tous, dans un hummmm comme dessert.
La Côte d’Ivoire est le seul pays africain où il n’y a pas d’opposition, ni de société civile et le pouvoir s’ennuie à merveille parce qu’il n’y a rien devant lui pour dénoncer les mésaventures des ivoiriens. Loin de nous de nous immiscer dans ce que certains qualifient de politique, nous apportons seulement l’information selon laquelle, tout s’augmente et que les commerçants font de la rétention des denrées de première nécessité pour relever les prix au dernier moment et quand elle n’aura pas de choix, la population qui sera dans l’obligation de consommer en pleurant avec les poches vides. Pendant ce temps, la chaleur ne baisse pas d’intensité et dans ces conditions, la colère n’est pas loin.
Juste pour dire que la cherté de la vie en Côte d’Ivoire n’est pas prête de s’éloigner du quotidien de la population ivoirienne et c’est bien dommage et triste. Et si l’association des consommateurs jouait pleinement son rôle de régulateur et de temporisateur? Tout devient trop cher en Côte d’Ivoire et le pouvoir d’achat maigrit. Et on connaît des familles qui n’auront rien comme argent pour offrir des cadeaux de Noël à leurs enfants et ces derniers vont croire qu’ils ne les aiment pas alors que ce n’est pas de leur faute. Pour qu’il y ait des cadeaux, il faut bien que maman puisse faire la cuisine et cette année, ce n’est pas évident pour beaucoup de familles.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
