Les constitutions africaines ne rendent pas service aux africains, ce qui explique les coups d’état.

Les constitutionnalistes africains doivent penser à la masse africaine plutôt que de vouloir imposer les clichés européens à ceux-ci. Les pouvoirs africains n’aiment pas que les africains soient informés sur les vraies manœuvres sur la gestion de leurs leaders. Pourquoi les pouvoirs infantilisent les populations qui les font et ceux-ci ne les considèrent pas comme des êtres pensants dans leur conception de la gestion de ce pouvoir qui leur est remis par des votes? Il y a un grand fossé entre les pouvoirs et les populations, par manque d’information, les peuples souffrent car ne maîtrisant plus leur président, qui vit pour lui, pour les autres et non pour eux.

Comment se fait-il que depuis longtemps, il n’y a que des coups d’état en Afrique noire ? D’abord, la fonction du président de la république: le chef de l’état oublie que c’est le peuple qui lui a conféré tout ce pouvoir, mais une fois au sommet, ne rend aucun compte à ce peuple et les militaires qui veillent à la stabilité, voient cette maltraitance. Une fois élu, il croit que c’est Dieu qui leur a conféré ce pouvoir et non les hommes. Il doit plutôt à ce peuple et à personne d’autre. 

Toutes les constitutions africaines sont calquées sur le modèle européen et peu de place aux préoccupations des masses populaires et à la longue, cela crée des frustrations. On n’intègre pas dans la rédaction de ces constitutions africaines, les notabilités et royaumes qui ont l’expérience du modèle équilibré car depuis la nuit des temps, ce sont eux qui ont eu la charge de la garantie, de la stabilité, les gardiens des us et coutumes, mais ceux-ci n’ont pas fait les grandes universités mais qui ont su équilibrer leurs sociétés.

Les constitutionnalistes africains ne sont que l’émanation des européens et qui viennent pour produire les mêmes idées qui n’ont rien avoir avec les préoccupations des masses africaines.

A partir du moment où le président élu se croit tout permis et fait tout à sa guise au détriment de son peuple, c’est normal la répétition des coups d’état dans ces zones où les peuples souffrent.

Prenons le cas ivoirien où le président Ouattara construit des ponts, des universités et autres édifices, mais il se trouve toujours que sa jeunesse continue d’aller se suicider dans les eaux, cela veut dire que le peuple ne vit pas dans ses projets pharaoniques. En s’éloignant de ce peuple qui donne le pouvoir extrême, quand celui-ci, a trop faim, ne peut pas se soigner dignement, ne peut pas mettre ses enfants à l’école pour une bonne et qualité d’éducation et de formation qui reviennent tous au chômage chronique, c’est fort normal que la production des coups de force, soit salutaire.

Une constitution n’est pas une porte qu’on aménage tout le temps, pour un seul individu. On ne l’aménage pas au gré d’une seule personne qui conduit un clan qui s’empiffrent des richesses du pays au détriment de la majorité, mais ces militaires ont aussi des parent qui ont d’innombrables besoins à combler et quand ceux-ci s’accumulent sans solutions alors qu’on sait que c’est de la volonté d’un seul individu par qui tout doit venir et que ça ne vient pas, il ne faut pas être surpris des coups d’état.

Il faut que ceux qui écrivent les constitutions ne le fassent pas pour plaire à un seul individu ou à un seul clan. Les constitutions africaines sont trop européanisées et les conséquences seront toujours à la fin, des coups de forces. Il n’y a rien dans ces constitutions qui obéissent aux réels besoins du peuple. Qui peut nous dire avec exactitude que les constitutions africaines ne sont pas basées en grande partie sur celles des européens, qui ont montré la limite de leur démocratie et au lieu de les adapter sincèrement aux besoins des peuples africains, c’est de vouloir plaire et satisfaire aux besoins du président de la république ? Les coups d’état ne sont pas les solutions mais en sont une.

Ces présidents, de peur de se faire renverser, sont obligés d’ouvrir les bénéfices aux étrangers qui viennent étouffer leurs peuples par la présence des militaires étrangers, pour leur seule sécurité au détriment de la majorité. Que fait l’armée française sur le sol ivoirien par exemple, si ce n’est pour protéger seulement le président de la république ?

Il y a trop de carence et d’imperfections dans les constitutions africaines. Celle de la Côte d’Ivoire par exemple, malgré l’immense pouvoir dû au président de la République, ce dernier exige encore d’autres pouvoirs, par des amendements à n’en plus finir mais c’est pour faire quoi avec ? Tuer, brimer, emprisonner, maltraiter à la fin, ça devient de la dictature féroce mais le chef ne voit pas cette métamorphose monstrueuse parce qu’il a trop de pouvoirs débordants qui s’éloignent de la réalité et ceux qui en jouissent de peur de perdre leurs privilèges, laissent faire.

Les constitutionnalistes africains ont des têtes noires, mais à l’intérieur, à force d’avoir étudié celles des européens, croient qu’ils rendent service à leur peuple, mais c’est le contraire. Ils ne rendent pas service à l’Afrique et l’appauvrissent davantage.

Ce mal fragilisera toujours les pouvoirs trop fragiles à abattre, qui rendent ces hommes en des demi-dieux, mais qui ont les pieds d’argile. 

                                         Joël ETTIEN 

                Directeur de publication: businessactuality.com