Les Ebrié contestent la nomination du ministre-gouverneur Cissé Bacongo.

Depuis la nomination au poste de ministre-gouverneur Cissé Bacongo, les propriétaires terriens de la ville d’Abidjan, les Ebrié sont sortis de leur silence pour remettre en cause cette nomination qui devrait logiquement leur revenir et en la matière, ce ne sont pas les cadres de cette communauté hospitalière qui manquent.

Les Ebrié ne sont pas contents et ils ont en partie raison dans les faits. On ne peut pas les narguer à ce point comme s’ils n’avaient pas de cadres compétents à assumer les fonctions de ministre-gouverneur, quand ils arrachent la mairie entre les mains du RHDP. A partir de cette nomination, doit-on en conclure qu’il n’y a pas de cadres Ebrié militants au RHDP? Pourtant, l’ancien ministre-gouverneur, Beugré Mambé, nommé premier ministre de par sa position avait attiré plein de cadres, pourquoi le président Ouattara n’en a pas choisi pour leur imposer, le maire de commune de Koumassi?

Mais tout le monde connaît aussi le président Ouattara qui ne recule devant rien, alors ce bras de fer finira comment?

D’un côté, un Ouattara déterminé à en découdre avec les populations de la prestigieuse commune phare de la Côte d’Ivoire, le Plateau, contre son pouvoir en plaçant ses hommes sûrs pour ses prochaines ambitions et de l’autre côté les Ebrié qui bougent. Pour le peu que nous les connaissons, ils sont certes en minorité sur le territoire abidjanais, mais détiennent des pouvoirs mystiques dont il faut s’en méfier.

Quand on avait remué le dossier sur le transfert de la capitale politique dans une autre ville parce qu’Abidjan est trop saturée, la France a pesé de tout son poids pour dire niet à ce projet, sous le prétexte qu’elle aurait engagé trop de dépenses et des points stratégiques et qu’elle ne voit pas l’utilité de déplacer toute l’administration loin des eaux profondes et de sa base militaire de Port-Bouët, le projet est resté lettre morte dans les tiroirs.

Les Ebrié ne veulent pas de ce ministre-gouverneur qui vient piétiner leur plate bande et il faut que le président Ouattara prenne leurs revendications au sérieux. Avant-hier, c’étaient les jeunes qui étaient sortis pour lancer l’alerte et hier, ce sont leurs aînés de passer à l’action à travers un communiqué de menace.

Est-ce que pour la première fois, les Ebrié vont se mettre dans les rues pour tout bloquer jusqu’à ce qu’ils obtiennent raison, ou bien le président Ouattara trouvera d’autres arguments pour les congédier? Non, ils sont trop étouffés par l’expansion de la ville d’Abidjan, mais de là, à leur enlever le peu de dignité qui leur reste, on est en droit de se demander comment ce bras de fer trouvera une issue équilibriste?

                                Joël ETTIEN 

        Directeur de publication : businessactuality.com