Conquête du MoronouINVESTIGATION 

Moronou: il faut s’aimer vivants.

Population et cadres de la région du Moronou , ce matin, je voudrais m’adresser à vous, me sentant moi-même, fils de la région et fier de l’être. Il faut s’aimer vivants. Continuez la lecture. Nos parents se sont saignés pour participer à plus de 70% au développement de la grande Côte d’Ivoire et ils n’ont rien obtenu, justement à cause de notre plus haute intelligence qui, à la fin, nous a sombrés dans l’oubli, parce que tous les présidents qui se succèdent, quand ils voient notre degré d’observation et de conception des choses, préfèrent se jouer de nous en conseils et ils avancent, nous laissant dans la solitude de notre chagrin et ça continue.

Ce matin de ma position, mes idées vont à l’endroit de ma région, qui s’appelait autrefois, la boucle du cacao, aujourd’hui, n’a aucun sobriquet du genre et j’ai l’impression que cela sied à certains, hélas, minoritaires. On parle du développement à ce que je sache ? Si tel est le cas, pourquoi autant de murmures pour finir dans le triste constat des dividendes de notre haute intelligence et de notre haut savoir qui finissent toujours par nous trahir ? Notre manque de solidarité nous joue des tours. Il faut qu’on s’aime de notre vivant. La vie est trop courte.

On parle du développement, et tout le monde se bouscule aux portes de la prise de grandes décisions et on se bat, on se torpille et les autres avancent. Qui ne sait pas qu’idéologiquement nous avons été foncièrement des progressistes ? Rancuniers que nous sommes, depuis que le président Houphouët-Boigny nous a contraints à le suivre, notre combat s’est arrêté net et pourtant, la science des grandes pensées nous la possédons, mais ils courent, on les aide à se cacher et quand ils sortent, entre nous, notre comportement qui trahit toujours notre pensée, nous lègue aux calendes grecs.

Nanan Maurice d’Abongoua a été très fin et au beau milieu de son règne, s’était battu pour obtenir des infrastructures modernes pour son village, qui n’ont pas été malheureusement entretenues et tout est tombé en ruine, mais on ne tire pas de leçon.

Population et cadres du Moronou, le temps passe et nos cerveaux enlisés doivent nous donner à réfléchir. Il faut cesser de se battre. La richesse du multipartisme devrait nous ramener à des souvenirs pour bâtir cette région. Nous avons été très heureux de voir le développement individuel surtout en immobilier. De Daoukro, en passant par les autres villages dont certains sont devenus des sous-préfectures et mairies, les maisons, les plus modernes poussent comme des champignons, mais tous les weekends, les convois funéraires s’alignent sur les routes pour aller enterrer des cadres, des étudiants, des hommes productifs qu’on élimine par jalousie, par empoisonnement et le retard s’accumule devant nous.

Aujourd’hui, il y a des grandes cours familiales qui sont vides, parce que tous les occupants sont décédés souvent non pas par maladie, mais par jalousie, ce que les autres appellent la sorcellerie et ça va prendre fin, quand ?

On peut être des opposants politiques, mais on demeure tous des frères et des sœurs ou bien, on a oublié l’application de cette maxime? Ils vont organiser des élections locales, ne nous battons pas, soyons dans la logique des temps nouveaux et profitons des enjeux majeurs qui apportent les pluies qui vont nourrir nos terres.

Pourtant, on se retrouve tous dans des assemblées d’obsèques. Pourtant, on se retrouve dans des mutuelles, pourtant, on se bat pour la politique et à la fin, on se retrouve entre nous. 

Quand ils acquièrent des postes politiques, ils forment des clans de destruction massive et la région reste éloignée de leurs préoccupations. Il faut attendre encore 5 à 7 ans, pour espérer tenter des négociations pour des développements locaux.

Population et cadres du Moronou, aimons-nous vivants, au cimetière, les gens sont enterrés isolement et je suis aussi triste de voir des mausolées tombés en ruine et cela doit nous donner à réfléchir. Je vous aime.

                      Joël ETTIEN 

           Cadre et fils de la région

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