Niger: Tentative de coup d’état contre Mohamed Bazoum ?
Au Niger, selon une source proche de la présidence, il y aurait un « mouvement d’humeur » de la part de certains éléments de la Garde présidentielle et des pourparlers à l’intérieur de la concession présidentielle entre les autorités politiques et ces éléments. Toujours selon cette source, le président Mohamed Bazoum et sa famille sont au palais et se portent bien. Et dernière minute, la présidence du Niger vient de déclarer, via son compte twitter, que ces éléments de la garde présidentielle n’ont pas réussi à obtenir le soutien des Forces armées nationales et de la Garde nationale. La présidence ajoute que l’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la Garde présidentielle qui sont impliqués dans ce mouvement d’humeur, s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments.
L’accès à la présidence du Niger, à Niamey, était bloqué, mercredi 26 juillet au matin, par des membres de la garde présidentielle. « Tôt ce mercredi matin, des éléments de la garde présidentielle ont engagé un mouvement d’humeur antirépublicain et tenté en vain d’obtenir le soutien des forces armées nationales et de la garde nationale », a relaté la présidence nigérienne sur Twitter, ce mercredi à 13 h 30.
« Le président de la République et sa famille se portent bien », a-t-elle ajouté. Une information confirmée par un proche du chef de l’Etat joint par Le Monde, qui a précisé que le président Bazoum et son épouse se trouvaient dans la résidence présidentielle. Sans être en mesure d’en dire plus, cette source assure qu’« il ne s’agit pas d’un coup d’Etat ».
Pour l’heure, les raisons ayant poussé les militaires à l’origine de ce mouvement de colère restent floues et la situation ne semble toujours pas sous contrôle. « L’armée et la garde nationale sont prêtes à attaquer les éléments de la GP [garde présidentielle] impliqués dans ce mouvement d’humeur s’ils ne reviennent pas à de meilleurs sentiments », a signalé la présidence sur Twitter.
Ce mercredi matin, tant les accès à la résidence du président nigérien, Mohamed Bazoum, qu’aux bureaux du complexe présidentiel étaient interdits. En revanche, aucun dispositif militaire particulier n’était visible dans le quartier où se trouve la présidence, la circulation y était normale et aucun coup de feu n’a été entendu, a constaté un journaliste de l’AFP.
Mohamed Bazoum avait déjà vu son pouvoir vaciller peu avant son investiture, en 2021. Dans la nuit du 30 au 31 mars, des tirs à l’arme lourde avaient retenti aux abords de la présidence. Le gouvernement avait alors annoncé avoir arrêté plusieurs personnes et repris la situation en main, qualifiant les faits de tentative de coup d’Etat.
Le tout nouveau président avait ensuite fait le ménage au sein de la Sécurité rapprochée, le groupe qui, avec la garde présidentielle, est chargé d’assurer la sécurité au sein du palais. Selon une source sécuritaire nigérienne, Mohamed Bazoum avait alors remplacé la plupart des effectifs de ce groupe, espérant ainsi se prémunir de tout nouveau mouvement d’humeur.
Le Niger, partenaire privilégié de la France au Sahel, une région en proie à la violence djihadiste, est dirigé par le président démocratiquement élu Mohamed Bazoum, au pouvoir depuis avril 2021. L’histoire de ce pays vaste, pauvre et désertique est jalonnée de coups d’Etat. Depuis l’indépendance de cette ex-colonie française, en 1960, il y en a eu quatre : le premier en avril 1974 contre le président Diori Hamani, et le dernier en février 2010, qui a renversé le président Mahamadou Tandja. Sans compter les nombreuses tentatives de putsch.