14 présidents invités par OuattaraCÔTE D'IVOIRE 

Ouattara a-t-il été la solution ou continue-t-il d’être le problème?

En plein milieu de son mandat, des interrogations refont surface. Certains sont sceptiques et d’autres dans le rêve. Mais alors, le président ivoirien Alassane Ouattara a-t-il été la solution où continue-t-il d’être toujours le problème? Quand il venait au pouvoir, il avait promis à tous les ivoiriens qu’il leur apportait la solution à leurs différents maux et que les autres, c’est-à-dire ses adversaires étaient des problèmes pour le développement du pays. Sur des grandes pancartes, on le voyait avec un beau sourire et de loin, on lisait: « ADO, la solution ».

C’est vrai que le regard sur la ville d’Abidjan a changé et les routes sont bien asphaltées qui facilitent des déplacements. C’est vrai aussi qu’on dit que la route précède le développement, mais de quel développement il s’agit? Le développement moral ou physique?

Depuis quelque temps, nous sillonnons villes et quartiers à poser la question si le président Ouattara a été la solution ou s’il continue d’être toujours le problème. Dans certains quartiers dits acquis à sa cause, tout le monde l’acclame. Ceux-ci estiment qu’il travaille car il n’y a qu’à regarder le pays pour s’en convaincre. Ils citent entre autres, les ponts, surtout le 4ème qui attire du monde. Ils sont tous heureux de l’avoir comme président, mais quand on leur demande leur nom, 98% sont à consonance nordiste. 

Dans les autres camps, beaucoup sont mitigés sur le bilan de leur chef. Ils estiment que sur la réconciliation, il n’a jusque-là rien fait à l’idée de savoir qu’il y a encore des prisonniers politiques et militaires qui croupissent dans les prisons dont personne ne sait dans quelles conditions, ils sont traités et du partage des postes de responsabilité dans l’administration ivoirienne, c’est le rattrapage ethnique et enfin, la cherté de la vie.

Quand ils disent qu’on ne mange pas de ponts et de goudron, il faut les écouter. Les ivoiriens se promènent mais beaucoup ne sont pas heureux. Ils ont de l’amertume. Ils regardent l’horizon sans savoir ce que demain sera fait. Les jeunes qui vont mourir dans les eaux alors qu’on leur promet de l’eldorado sur place, sont autant de sujets qui frappent les consciences.

Le prix du carburant vient de flamber encore et au lieu de dire la vérité aux ivoiriens que tout va augmenter, ce qu’on trouve à leur répondre, il n’y a rien à voir, circulez. Le gouvernement rassure que rien ne sera augmenté, mais les transporteurs qui vont à la pompe, comment feront-ils pour rentrer dans leurs bénéfices? Ils vont augmenter le transport et cela va se répercuter sur les denrées alimentaires qui vont encore dégarnir le panier de la ménagère.

Ainsi, selon le lieu où on se trouve, les avis sont partagés. Les supporters des œuvres du président Ouattara estiment qu’il est la solution et ceux qui se sentent touchés à la côte, disent le contraire, c’est-à-dire qu’il est le problème. Certains vont jusqu’à dire qu’il ne sait pas sanctionner et qu’il prend les mêmes pour refaire les mêmes erreurs et d’ailleurs, beaucoup n’attendent pas de changements dans son nouveau gouvernement.

Si nous avons mené cette petite investigation, n’y voyez pas du tout des pierres que nous voulons lancer, mais juste pour permettre au sommet des ivoiriens de comprendre certaines craintes, désespoirs et joies.

On ne peut pas vouloir avancer dans le doute et se donner bonne conscience. Si beaucoup estiment que la réconciliation est plutôt devenue une chanson et qu’à la vérité, on n’a pas soutenu le ministre en charge de cette denrée recherchée par tous les ivoiriens, tout le monde joue le jeu en piétinant la vérité et snober la cohésion nationale. Nous ne pensons pas que le président Ouattara fait tout ça et que certains de ceux qui devraient bénéficier, s’en détournent, que faut-il faire?

Le comble dans tout ça, ce sont les élections qui se sont déroulées où des victoires sont annulées et la pression qui s’exerce sur certains, si à ce niveau où le pouvoir devrait rassurer les citoyens, ceux-ci se sentent encore floués dans leur choix, quel sera quand il s’agira des capitales élections, celles des député et de la présidentielle?

Il faut que ceux qui sont dans l’entourage du président Ouattara lui disent certaines vérités. Quand Blaise Compaoré a été surpris par la révolte et qu’il était contraint de quitter Ouaga pour la Côte d’Ivoire, il a fait arrêter le cortège à la vue d’un gros arbre. Il est descendu et s’est rapproché de cet arbre qu’il a pris dans ses bras en disant: « donc malgré tout que j’ai fait pour mon pays, je n’y suis pas aimé? »

Alors, la poire est là, comment la couper?

                          Joël Ettien 

          Directeur de publication: businessactuality.com

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