Me Sèèd ZEHE, avocat à Paris et fondateur de GbagbologieINVESTIGATION 

Politique: Me Sèèd ZEHE, avocat résident à Paris, donne la vision de son combat professionnel et politique.

Me Sèèd ZEHE est un citoyen ivoirien, né en 1958 à GUIGLO en pays Wê dans la région du Cavally. Il est Docteur en Droit des Universités françaises et Avocat de profession. Il est l’auteur de « Gbagbologie » et « La Wêtitude », deux ouvrages qui démontrent l’engagement « Droit-de-l’hommiste » et politique de l’homme. Notre invité est un observateur assidu de la vie sociopolitique ivoirienne. A travers cet entretien, il nous livre un petit pan de sa vie et de sa lutte politique.

Interview de Me Sèèd ZEHE

B&Atv : Pouvez-vous nous donner un bref aperçu de votre parcours d’Abidjan à Paris ?

Me Sèèd ZEHE : Je suis arrivé à Paris en 1982. J’ai fait toutes mes études universitaires en

France : Université de Paris-X-Nanterre (du DEUG au DEA en Droit) ; Sciences-po

Bordeaux-IV (Doctorat soutenu le 16/01/1998) ; CAPA (Certificat d’Aptitude à la

Profession d’Avocat, EFB Paris, 1998).

Vous êtes avocat. Qui peut vous solliciter et comment ? (Spécialité, cabinet…)

Me Sèèd ZEHE : Mes matières sont : Droit pénal, Droit de l’immigration (refus d’accès au territoire, reconduite à la frontière, séjour, nationalité).

Vous vous présentez comme un « Avocat Engagé ». Que cela signifie-t-il ?

Je suis militant « droit-de-l’hommiste » depuis les bancs de l’Université où j’ai été Président du syndicat de Gauche UNEF (Union nationale des étudiants de France) et Elu au Conseil de l’UFR Droit pendant 4 années (2 ans x 2). Je suis un meneur au sens humaniste et j’étais prédestiné au métier d’Avocat. Je précise que je suis descendant de Chef de Canton (côté maternel et Chef de village, côté paternel et mon père fut Juge coutumier à GUIGLO).

Vous êtes l’auteur de ‘Gbagbologie, La Wêtitude). De quoi parle chacun de ces ouvrages et pourquoi se les approprier ?

L’ouvrage « Gbagbologie » revisite le parcours de l’homme politique Laurent GBAGBO de l’Opposition à la Présidence de la République ; parcours émaillé d’arrestations, d’emprisonnements (…), mais il a exigé et obtenu le multipartisme (Décret du 30 avril 1990). Pour moi, Laurent GBAGBO est le père de la Démocratie en Côte d’Ivoire, n’en déplaise à ses détracteurs. Même le RDR existe grâce au Combat de LG et de son Parti, le FPI.

  • La Wêtitude » est un livre que j’ai écrit pour panser les plaies béantes du Peuple Wê, victime de Génocide en Côte d’Ivoire. Ce néologisme est l’ensemble des éléments culturels et identitaires qui présentent mon peuple, tellement généreux, si accueillant, mais si mal-aimé et humilié. Ce livre est une sérénité et une honnêteté intellectuelles, sans esprit de revanche.

Vous êtes depuis peu, le vice-président du parti Union Républicaine pour la Démocratie de Côte d’Ivoire en charge de la Diaspora. D’abord pourquoi votre adhésion au parti ? Où se positionne l’URD ? Enfin en quoi consiste votre responsabilité ?

Je suis Membre-fondateur de l’URD (2006) avec la Présidente Akissi Danièle Boni Claverie. J’avais été nommé SGA à la création. J’avais fait une pause… et la Présidente m’a rappelé en 2019, d’où ma nomination au poste de VP chargé de la Diaspora. Ma tâche est d’implanter notre parti à l’étranger, essentiellement en UE. L’URD est un parti du Centre-gauche, profondément respectueux de la démocratie, de la libre expression et des DDH

Pour ces milliers d’africains qui nous lisent, que leur dites -vous quant à leur intégration dans leurs différents pays d’accueil ?

Je conseille à nos jeunes d’avoir une VISION et de se donner les moyens d’atteindre leur vision avec abnégation et le sens du sacrifice…

Comment prévoyez-vous les années à venir ?

Après ce long parcours en France, mon rêve est de rentrer au pays, danser le « Dégbaou » à Guiglo. Les anciens Grecs apprenaient en Egypte (Noire, pharaonique) et rentraient toujours en Grèce. Ex : Pythagore, Thalès. Ils ont appris en Afrique avant de transmettre leur savoir dans ce qui est l’Occident de nos jours. Nous devons rentrer en Afrique car « Le long séjour dans l’eau n’a jamais transformé un bout de bois en crocodile » (Seydou Badian, « Sous l’Orage »). Servir mon pays, aider les miens sont pour moi un sacerdoce.

Votre mot de la fin ?

Il nous revient la lourde responsabilité de construire l’Afrique de demain. Cela commence par des discussions décomplexées, d’égal à égal avec nos partenaires du Monde entier, à commencer par la France. Car nous avons fréquenté les mêmes Universités et les mêmes Grandes Ecoles, on se connaît. Sans me vanter, j’ai eu la meilleure note à l’examen de plaidoirie à l’EFB Paris (1998) avec 17/20. Et je plaide mes dossiers sur une base d’égalité avec mes Confrères français. Le complexe n’a aucun sens.

Entretien réalisé par : Ange DE VILLIER

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