Présidentielle au Rwanda: deux candidats seront opposés à Paul Kagame
La liste définitive des candidats à la présidentielle du 4 août au Rwanda est désormais connue. Deux candidats d’opposition, dont un candidat indépendant, pourront participer à l’élection face au président sortant Paul Kagame, qui brigue un troisième septennat, a annoncé vendredi soir 7 juillet la Commission électorale rwandaise (NEC).
La semaine dernière, elle avait rejeté la totalité des candidatures des quatre candidats indépendants estimant que leur dossier n’était pas complet. Ils avaient cinq jours pour régulariser leur situation.
Seul candidat indépendant à être retenu, Philippe Mpayimana est un journaliste de formation de 46 ans. C’est un quasi-inconnu au Rwanda, pays qu’il a quitté en 1994 pour la RDC, en même temps que des centaines de milliers de Rwandais hutus fuyant l’avancée du FPR de Paul Kagame qui, à l’époque, allait mettre fin au génocide des Tutsis et prendre le pouvoir. Philippe Mpayimana était rentré d’exil en février pour présenter sa candidature au nom de « l’alternance », avait-il déclaré.
L’autre candidat retenu est Frank Habineza, un transfuge du Front patriotique rwandais (FPR). C’est le président du Parti démocratique vert, petite formation d’opposition et la seule autorisée à opérer dans le pays. Sa candidature avait déjà été validée la semaine dernière par la commission électorale, en même temps que celle du président Kagame.
Les candidatures des trois autres candidats indépendants ont été définitivement rejetées ce vendredi. Selon la commission électorale, ces derniers n’ont pas réussi à recueillir les 600 parrainages de citoyens requis. La NEC a notamment accusé l’un de ces candidats, Diane Rwigara, la fille d’un ancien financier du FPR devenue virulente critique, d’avoir falsifié un certain nombre de ses signatures. Elle n’a pour l’instant pas souhaité réagir. Elle avait assuré avoir collecté plus de 1 100 parrainages. La commission électorale n’en a validé que 572.
Philippe Mpayimana, seul candidat indépendant à avoir reçu le feu vert de la commission électorale a simplement fait par de sa « joie ».
Parmi les candidats éliminés, Gilbert Mwendata s’est dit « déçu ». Il a assuré avoir présenté à la commission électorale environ 900 signatures de citoyens, alors que celle-ci n’en réclamait qu’un minimum de 600. Au final, seuls 522 de ses parrainages ont été jugés valides. Gilbert Mwenedata s’est dit « surpris » d’un tel écart et s’interroge sur « les critères de validation de ces signatures », qui selon lui manquent de transparence.