Indiscipline des chauffeurs de transport de personnesINVESTIGATION 

Quand tout service devient un crime.

En Côte d’Ivoire, quand tu demandes un service à quelqu’un qu’il ne peut pas te le rendre, au lieu de vous le dire, vous devenez des ennemis. Alors, on a l’impression que demander un service, devient un crime.

Peut-on vivre sans les autres ? Peut-on vivre sans demander un service à quelqu’un ? En Côte d’Ivoire, on dirait qu’ils se sont passés le mot, dès qu’on sollicite quelqu’un pour un besoin, vous devenez automatiquement des ennemis. C’est une expérience vécue à plusieurs niveaux et plusieurs fois. Nous ne sommes pas les seuls à en avoir été victimes mais nous avons reçu d’autres victimes qui se posent la même question. C’est un réel constat qui met à mal, les relations entre les ivoiriens.

Comment dans un pays, comme la Côte d’Ivoire, quand on ne peut pas rendre service, est-ce une raison de tout abandonner et beaucoup d’ivoiriens décrivent cet état de fait.

Personne ne peut prétendre ne pas avoir besoin des services de quelqu’un. En politique, à l’approche de chaque élection, les candidats et leurs partis politiques courent derrière les électeurs pour leur demander leurs suffrages, mais dès que cette période passe, les portes se ferment et les ayants-un-peu, comme les appellent ici, disparaissent des radars.

Quand c’est eux qui expriment le besoin, on doit se plier en deux, parfois en trois, pour leur répondre favorablement. Mais quand dans une relation, il n’y a que des intérêts à sens unique, on peut qualifier cette relation d’hippocryte, détériore les rapports humains. Mais les ivoiriens qui sont dans le besoin et qui subissent les soubresauts de ces ennemis aux services, doivent attendre longtemps.

Ainsi, aucun rapport humain n’est saint dans ce pays où pour un simple service rendu, on vous tend l’addition. A tous les niveaux de la vie, dans tous les rapports déshumanisés, la vie devient morose et tout est craintif. Comme tout le monde semble se complaire dans la médisance, alors certains ont compris le jeu et vendent les autres auprès de ceux qui ont les moyens, pour survivre. Et en Côte d’Ivoire, c’est le premier qui a raison.

Le gain facile sans effort ni transpiration, entraîne les jeunes ivoiriens filles comme garçons, dans l’immoralité. Pour éviter que certains s’adonnent à des pratiques inhumaines pour avoir de l’argent rapidement et facilement, il faut que les plus aisés ne ferment pas les portes aux plus fragiles et qu’il serait idoine de dire la vérité que ce service, je ne peux pas te le rendre, mais c’est une expression d’une denrée rare qui pollue les rapports. Si entre eux, ils ne peuvent pas se rendre des services, quel sens donner aux rapports humains ?

Quand on ne peut pas, on dit non, mais faire languir les besogneux pour leur bloquer la communication alors qu’ils sont dans l’espérance, c’est aux pieds des gros arbres qu’on cherche de l’ombre et le réconfort.

Sur quelle morale, peut- on bâtir une société où tout est faux ?                                                 

Joël ETTIEN
                            Directeur de publication: businessactuality.com

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