des ivoiriens marchant dans une rueCÔTE D'IVOIRE 

Qui a dit que l’ivoirien est fainéant ?

Qui fait croire que l’ivoirien est fainéant et qu’il ne veut pas travailler pour aller se noyer dans les eaux ? Ce sont des jugements qui dévalorisent l’ivoirien que nous connaissons travailleurs, mais là encore, il faut lui trouver des débouchés honnêtes et sincères mais pas de propos mensongers qui, une fois découverts, l’énerve et le pousse au suicide.

Les jeunes ivoiriens pour la plupart aiment vivre et sont dans la coquetterie, parce que justement il connaît l’importance de la vie. Les crises successives n’ont pas déteint sur le comportement malgré qu’elles les poussent à cela, mais l’ivoirien n’est pas fainéant. C’est parce que ce qu’on lui propose n’est pas visible pour la plupart où il faut se donner de La Croix lourde pour l’obtenir. 

Le danger serait de les obliger à consommer ce qu’on voit. Que font les organismes agricoles par exemple, genre Anader pour ne citer que lui ? Au lieu de loger des fonds à hauteur des milliards à la disposition des jeunes, comme une aumône, une quête, si on les remettait à ces organismes par exemple qui, en faisaient siens, c’est à travers donc des recrutements après une formation à la clé et ce sont ces organismes qui les emploient, en les rémunérant, non seulement c’est digne et cela les met en valeur.

On ne peut pas vouloir le bonheur de quelqu’un en l’obligeant à accepter des consignes qui ne le mettent pas en valeur. 

Tous ces chèques qu’on distribue à des jeunes avec caméra, quel jeune ivoirien peut accepter qu’on le brandisse comme un trophée de guerre, une récompense pour ce qu’il n’a pas fait? Sinon, l’ivoirien s’aime trop pour aller se donner la mort dans les eaux.

Le mode opératoire de la distribution de ces milliards n’est pas digne d’intérêt, il faut tout revoir. Voilà que tout va devenir encore cher sur les marchés, à partir de l’augmentation du prix à la pompe du carburant, pendant que tous les salaires sont bloqués et que ce qui circule, ce sont des marchés de gré à gré, comment les jeunes ivoiriens vont-ils s’en sortir? Il faut leur apprendre à pêcher plutôt que de leur donner tout le temps du poisson et le jour où le fleuve va tarir, ils feront comment ?

Il y a des bas-fonds nourriciers, la terre cultivable, il suffit que les organismes qui travaillent sur tout ce qui provient de la terre, se concertent, parce qu’on les aura impliqués dans la gestion, pour qu’une moitié des problèmes agricoles trouve des solutions.

On ne peut pas encourager des planteurs à avoir les yeux rivés sur des cultures de rente comme le café et le cacao par exemple, quand la population n’en est pas consommatrice, mais plutôt diversifier par des cultures de produits de consommation qui ne durent que trois mois pour produire et dont le prix au kilogramme ne leur est pas imposé par des invisibles.

Il y a trop de solutions à portée de main, mais on veut dans tout, mettre la politique et à la fin, ils n’ont pas le courage de reconnaître leurs échecs et ça reprend.

Sinon, l’ivoirien n’est pas fainéant , c’est un gros travailleur, mais il ne faut pas lui donner cette impression d’humiliation à aller se prosterner devant des gens pour recevoir des solutions à son bon vouloir.

Il faut revoir tout ce concept et engager les structures étatiques de la gestion agricole et on verra ce qui pourrait en résulter.

                               Joël  ETTIEN 

         Directeur de publication: businessactuality.com

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