RDC: malgré la signature, en coulisses, les tractations continuent

La majorité présidentielle s’est réunie en République démocratique du Congo pour restituer à ses membres le contenu des discussions et de l’accord signé sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

L’Alliance de la majorité présidentielle (MP) a confirmé sa signature « sous réserve d’inclusivité ».

Même si elle se dit prête à appliquer l’accord, la majorité présidentielle pose de nouvelles conditions : « Il faut respecter la Constitution de la République. Et la Constitution de la République, c’est notamment en l’espèce, c’est le moment de respecter les prérogatives du président de la République. Les évêques doivent présenter le rapport au président de la République. Et celui-ci, après avoir reçu le rapport, devra reconfirmer dans son pouvoir discrétionnaire, le mandat des évêques et le préciser pour la suite parce que, s’ils ont agi jusqu’ici c’est sur base d’un mandat précis qui en principe est à terme parce que nous avons signé l’accord. Mais étant donné qu’il y a une autre étape, notamment l’arrangement particulier, il appartiendra au président de la République, exerçant son pouvoir discrétionnaire, je le répète, de pouvoir reconfirmer ce mandat », estime Aubin Minaku, secrétaire général de la majorité et président de l’Assemblée nationale.

Aubin Minaku a également affirmé qu’aucune disposition de l’accord contraire à la Constitution ou aux lois de la République ne serait appliquée, il a même parlé de la possibilité de saisir la Cour constitutionnelle. De nouvelles conditions posées par la majorité, alors que pendant ce temps, les évêques continuent leur travail.

Plusieurs rencontres au programme

Les évêques ont demandé depuis lundi un rendez-vous avec le président Kabila et attendent aujourd’hui de connaître ses disponibilités pour lui présenter l’accord. Pour le reste, l’Eglise catholique travaille dans deux directions. D’abord à rendre l’accord plus inclusif, à chercher les dernières signatures qui lui manquent. Le nonce apostolique a rencontré Eve Bazaiba, figure du Front pour le respect de la Constitution, qui refuse pour le moment de signer et réclame toujours la tête du comité de suivi de l’accord jusqu’ici attribué à Etienne Tshisekedi, l’opposant historique.

Les évêques, eux, ont reçu Jean-Lucien Bussa et Jose Makila de l’opposition signataire du précédent accord. Les membres du gouvernement actuel qui pourraient tomber, eux aussi refusent aussi de signer l’accord en mettant en avant trois points : d’abord l’absence de calendrier des élections, l’absence de référence à l’accord du 18 octobre et le fait que ce soit un compromis autour de personnalités politiques comme le président Kabila, Etienne Tshisekedi et Moïse Katumbi. La Conférence épiscopale a également demandé un rendez-vous au Premier ministre Samy Badibanga, qui serait lui aussi réticent vis-à-vis de cet accord qui devrait donner la primature à ses rivaux du rassemblement de l’opposition.

Mais les évêques ont aussi donné une tâche aux différentes composantes de ce dialogue, c’est de faire une proposition sur l’arrangement particulier de partage du pouvoir prévu par l’accord signé le week-end dernier. Avec plusieurs questions : le nombre et la composition du nouveau gouvernement, le profil du Premier ministre, la composition également du comité de suivi, sans compter – et c’est l’un des points clefs – le chronogramme de mise en application de l’accord. Remise de toutes les contributions demandées par les évêques pour ce mercredi.

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