Scandale au Japon: un hôtelier distribue des livres niant le massacre de Nankin

Le groupe hôtelier japonais APA a créé un nouveau scandale, en assurant la promotion d’un livre écrit par son PDG niant le massacre de 1937 à Nankin.

Sur les réseaux sociaux chinois, des appels au boycott ont été lancés. De leurs côté, les grands journaux japonais ne cachent pas leur indignation, dans un Japon qui a accueilli l’an dernier un nombre record de touristes étrangers, chinois en particulier.

Toshio Motoya, fondateur de la plus grande chaîne hôtelière du Japon, APA, était déjà connu pour distribuer dans ses chambres des ouvrages et des magazines révisionnistes. Il a récidivé.

Sous un nom de plume, l’hôtelier, qui est également auteur et éditeur, publie un nouveau livre dans lequel il affirme que le massacre de Nankin, perpétré en 1937 par des soldats japonais, a été « fabriqué de toutes pièces par la Chine ».

 

Les historiens japonais et chinois s’accordent pourtant à dire qu’il s’agit de l’une des atrocités les plus sanglantes de la guerre d’agression japonaise en Chine. Sur place, l’armée impériale japonaise a exécuté plus de 140 000 civils et prisonniers de guerre.

Cela s’est passé en décembre 1937, dans les six semaines qui ont suivi la prise de Nankin, alors capitale de la Republique de Chine. Le patron de la chaîne APA refuse de retirer son livre de ses 400 hôtels, tous situés à quelques minutes d’une gare.

Depuis les années 1970, Toshio Motoya place dans les chambres de ses hôtels des livres d’histoire et des magazines revisionnistes. « Pour enseigner » à sa clientèle en majorité japonaise, « la vraie version de l’histoire moderne basee sur des faits reels », dixit un communiqué du groupe APA.

Certains des textes sont traduits, en partie, en anglais. Ils nient, par exemple, que 200 000 jeunes Asiatiques furent contraintes de se prostituer pour l’armée impériale japonaise dans les années 1930 et 1940.

Clientèle chinoise

Depuis le boom du tourisme étranger au Japon, un quart des chambres d’hôtel APA sont occupées par des touristes étrangers. Et ce boom est soutenu, dans une large mesure, par les touristes chinois.

Proche des milieux dirigeants japonais les plus nationalistes et négationnistes, Toshio Motoya risque de perdre cette clientèle chinoise.

De son côté, le porte-parole du gouvernement japonais se contente d’inviter chacun à « regarder vers l’avenir » plutôt que d’accorder « une attention excessive au triste passé japonais ».

RFI AFRIQUE

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