Sénégal : le pays en attente toujours de son Premier ministre
Le président Macky Sall avait annoncé le rétablissement du poste le 24 novembre 2021, il y a plus de trois mois, et l’Assemblée nationale a voté le projet de loi en ce sens le 10 décembre. La fonction de chef de gouvernement avait été supprimée à la surprise générale en 2019. Le chef de l’État a justifié son retour par ses nouvelles responsabilités à la tête de l’Union africaine. Le Premier ministre sera nommé « après les élections locales » du 23 janvier avait affirmé le président Macky Sall lors d’un entretien accordé à RFI et France 24 en décembre, sans préciser de date. Mais cette nomination, et un éventuel remaniement du gouvernement se fait toujours attendre.
« Fin janvier, on nous a demandé d’expédier les affaires courantes », raconte un conseiller ministériel, après la défaite de plusieurs membres du gouvernement aux élections locales. « Mais depuis, on continue à travailler comme si de rien n’était. On reste à l’écoute. » Une « situation d’entre-deux étrange », affirme une autre source, qui « a pu créer des blocages sur certains dossiers. »
La décision aurait d’abord été retardée par la victoire des Lions à la CAN de football, assure un membre de la coalition présidentielle, puis par l’organisation de la cérémonie d’inauguration du nouveau stade du Sénégal le 22 février dernier. Un stade baptisé « Abdoulaye Wade », en hommage à l’ancien président. Si certains membres de son parti le PDS ont alors évoqué un rapprochement avec le pouvoir, la formation a tenu à rappeler dans un communiqué « son ancrage dans l’opposition ».
Tractations en cours ? Agenda chargé ? Un proche de l’exécutif évoque désormais une autre piste envisagée : celle de nommer un Premier ministre et un nouveau gouvernement après les élections législatives fixées le 31 juillet. « Cela n’aurait pas de sens de mettre en place une nouvelle équipe pour quelques mois », explique-t-il.
De son côté, le ministre porte-parole de la présidence Seydou Guèye, indique simplement que le chef de l’État nommera le Premier ministre « le moment voulu ».