Si ma mère vivait
Si ma mère vivait
Ma mère et celle de ma Yohou
Ont préféré lever leur encre dans la même année
L’an 2021
Pour ce message de nous enlever nos êtres chers
Moi, qui chaque année, à la même date, mon inspiration me transportait aux creux Des anges, pour les réveiller de mes doléances,
Cette année, je lis et le silence m’encombre
Elles sont parties, nous devançant de plusieurs autres lustres
Mon habitude s’est heurtée à une nouvelle habitude
Dans le silence de mon isolement, je lis les autres
Je sais que j’ai beaucoup à dire, à écrire et à parler
Ané Ahou Amélie, Gnanka Bertine, voilà, les deux grands noms
Transplantés comme une épine dans mes souvenirs
Journée ou fête des mères
Je n’avais jamais remis de fleurs à ma mère
Ce n’est pas dans nos habitudes, mais souvent les mots et les regards
Suffisent pour qu’elle m’invite à me diriger vers la cuisine
Oui, sa cuisine, le trésor de mon enfance
Dès que j’en ressortais, nos deux sourires illuminent ma journée
Ma mère n’est plus de ce monde et Yohou aussi
Qui de nous deux pour essuyer nos lourdes larmes
On fait avec et on feint de faire autre chose
Mais nos mamans ne sont plus de ce monde
Une, à Abongoua chez-moi
L’autre à Daloa, non loin du nouveau palais de la justice,
Nous sommes des orphelins à plein régime
Et, nous nous appliquons à interpréter leurs enseignements
La vie, quand ça ne t’arrive pas, tu ne peux pas comprendre
Les douleurs profondes qui supplantent toute une vie ou des vies
Oui, Ané Ahou Amélie et Gnanka Bertine, sont enfouies chacune dans sa famille
Journée de la femme
Fêtes de mères
Où est la différence qui me rappellent sans cesse des douloureux souvenirs
Mais ce n’est pas parce que les miennes sont parties
Que les autres ne vénéraient pas les leurs
Je ne suis pas jaloux, mais, je regarde des portraits
Ma tête bourdonne et l’enseignement de ma mère, me remplit de savoir
Maman, Maman, et voilà, ce n’est pas de ses habitudes
Maman ne me répond plus, c’est fini
Repose en paix, maman
Repose en paix maman Gnanka Bertine
Houm, Bonne fêtes à vous!
Pour définitivement, j’en perdrais mon latin. Joël ETTIEN
Un orphelin qui pleure ses deux mères.