Beugré Mambé, premier ministre ivoirienCÔTE D'IVOIRE 

Un cadre écrit une lettre ouverte au premier ministre ivoirien: « Monsieur le Premier ministre, cédez les stades en gérance libre après la CAN svp ! »

Commencée ce samedi 13 janvier 2024, le tournois de la Coupe d’Afrique des Nations, la CAN, va durer un mois. Dans l’ensemble, les joueurs de 24 pays africains vont s’affronter dans notre pays sur des stades, flambant neufs ou rénovés, à Abidjan, Yamoussoukro, San pedro, Korhogo et Bouaké.

En dehors de la joie que les supporters et les amoureux du sport vont exprimer dans les tribunes, tous les ivoiriens vont suivre les matchs et éprouver les mêmes émotions. Il en fût ainsi le samedi. Nous étions contents et fiers que notre pays ait enfin relevé le défi de l’organisation après le couac de 2021 où nos défaillances dans l’exécution des travaux, à commencer par les constructions inachevées et parfois même sans début de commencement ont emmené les autorités de la CAF à retirer l’organisation à notre pays. 

À tout seigneur tout honneur, et c’est donc le lieu de vous dire merci monsieur le premier ministre.  Je dirai, monsieur le ministre pompier organisateur des grands événements. Oui, c’est vrai que vous êtes l’incarnation des caractéristiques premières de l’ingénierie.  Ingénieur des TP,  entre autres, vous êtes donc l’ingénieur dont les calculs tombent juste.  C’est donc à juste titre que, quand l’organisation des grands événements peine, le président économiste financier vous fasse appel pour sauver la situation. Ce fût le cas pour l’organisation des jeux de la Francophonie il y a 3 ans. 

Ici encore, vous avez été appelé à  la  rescource à un moment où le doute planait dans le ciel ivoirien sur la finition des travaux dans le délai. Et grâce à votre expertise avérée le pays a relevé le défi de l’organisation. Merci monsieur Beugré Mambé, vous venez de  sauver l’honneur du pays. Tous les stades sont fonctionnels et avec la belle manière. Même si le vice-président équato-guinéen bloqué dans un ascenseur a passé quelques minutes de frayeur. Espérons que les éléphants nous offrent la cerise sur le gâteau en remportant la coupe. Ce serait trop vous demander d’aller jouer au poste d’avant centre pour ça, ou encore d’assurer correctement la vente des tickets.

Toutefois on peut vous solliciter encore. En effet Monsieur le Premier ministre, j’ai  une inquiétude qui talonne ma joie à travers cette question : que vont devenir ces belles infrastructures sportives apres la CAN ? Car dans notre pays, notre marque de fabrique est entre autres l’abandon des infrastructures une fois le premier usage terminé. Il en est ainsi des complexes sportifs et hôteliers de l’époque des célébrations tournantes de la fête de l’indépendance. Organisez une caravane de tournée historique. Que ce soit la légendaire piscine de Bouaké, les complexes sportifs et hôteliers à Korhogo, Odienné, Man,  Seguela, Daloa, Gagnoa, Dimbokro Abengourou Bondoukou et la dernière ville Katiola en 1979, partout où a été organisée la fête nationale, certaines  de ces infrastructures sont méconnaissables et le spectacle est déplorable et désolant. Au vu de tout ce qui est ainsi constaté, je me demande ce que seront dans 3 ans et un peu plus,  toutes ces belles infrastructures dont la finition est à compléter pour certaines ? 

Monsieur le Premier ministre, il faut sortir de cette vilaine habitude ivoirienne.

 Pour m’extraire de cette manie des journalistes qui critiquent sans proposer de solutions, je vous suggère de peser de toute votre perspicacité pour persuader le président Ouattara de  confier à des privés, sans complaisance et sans népotisme, la gestion de ces infrastructures.

Cela devrait faire l’objet d’une volonté politique à cet effet.

Ainsi les ministères, du sport, du tourisme, de l’économie et des Finances, de l’éducation nationale  de l’intérieur et les élus locaux,  pourront conjointement assurer la relance d’une vraie politique de développement harmonieux en faveur de la jeunesse. Nous nous tenons prêts à contribuer à la confection du cahier des charges à cet effet. 

En attendant, monsieur le premier ministre, ouvrez les yeux, tendez l’oreille et vérifiez bien que vos jeunes collaborateurs ministres soient à l’écoute des critiques et observations des journalistes et influenceurs des réseaux sociaux pour porter des corrections aux nombreux impairs relevés ça et là. Ce n’est pas tard, on peut tout corriger. Quand un pays met les moyens que vous avez débloqués, c’est bien pour afficher sa capacité à prétendre organiser d’autres événements inter- continentaux. Et la maîtrise de l’organisation fait partie des atouts, tout comme la sécurité. 

Monsieur le Premier ministre, j’espère que vous avez consacré un peu de  votre précieux temps pour me lire. Merci si c’est le cas, mais alors, ne faites pas, comme dirait DJ Congélateur,  » ne faites pas comme si y a cailloux dans ton zoreille ».

Doumbé Zongo. 

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