UN MODELE DE DEMOCRATIE PROPRE A L’AFRIQUE OU KEMET 1/3 (Première partie)

L’Afrique n’a pas de problème de démocratie mais elle a un problème de modèle de démocratie. Les dirigeants africains implémentent aveuglement, la mort dans l’âme, le modèle de démocratie occidentale dans leurs différents pays et ça ne marche pas, parce que ce modèle de démocratie occidentale est inadapté aux sociétés africaines et crée plus de problèmes qu’il n’en résout. Donc nous allons en faire la démonstration pour que vous comprenez pourquoi ce modèle de démocratie occidentale ne marche pas dans les sociétés africaines. Notre démonstration va s’articuler autour de trois éléments fondamentaux : La société, le pouvoir et le régime politique à travers les trois questions suivantes :

Quel est le type de société que nous observons en Afrique et en Occident ?

Comparativement à la société africaine selon notre observation, nous pouvons qualifier la société occidentale comme étant une société de type union dans l’unicité, c’est-à-dire une société avec un peuple et une langue. On l’appelle aussi l’Etat Nation. Par exemple en France, on parle le français, en Italie, on parle l’italien, en Allemagne, on parle l’allemand etc…par contre en Côte d’Ivoire, on ne parle pas l’ivoirien, ça n’existe pas. On parle plusieurs langues. Par exemple le Senoufo, le Dida, le Baoulé etc…on parle près de 68 langues en Côte d’Ivoire. Il en est de même au Ghana, au Burkina, au Mali etc…dans les pays africains, on a plusieurs peuples et on parle plusieurs langues. La société africaine repose sur une diversité de peuples donc une diversité de langues.

Nous disons alors que la société africaine est une société de type union dans la diversité, c’est à dire une société avec plusieurs peuples et plusieurs langues. Attention, cette notion anodine d’union dans l’unicité va très loin dans la conscience collective occidentale. On observe de façon implicite la règle de l’unicité pour les tenues vestimentaires, pour l’automobile, plus de différence entre la femme et l’homme le mariage pour tous voire même le village planétaire sur le plan économique. L’Union dans l’unicité semble faire partie de l’ADN des occidentaux qui ont presqu’une aversion pour la diversité. Regardez autour de vous pour confirmer ce que nous constatons.

Les sociétés occidentales de type union dans l’unicité, sont des sociétés où tous les nœuds de régulation de la société ont été effacés par la force, la violence ou la répression politico-administrative. Qu’est-ce qu’il faut entendre par nœuds de régulation de la société ? Les nœuds de régulation de la société sont : les peuples qui se composent de plusieurs variantes et les variantes qui contiennent un certain nombre de villages et les villages qui se composent de grandes familles. Voilà !

On voit bien que la famille est le dernier maillon de la société donc la famille est le socle de la société. Autrement dit la société repose sur la famille. Et qui dit famille fait allusion à la femme. La femme est au cœur de la famille. Elle est le pilier dans nos sociétés ancestrales. Tout tourne autour de la femme. Nous disons alors que Dieu tout puissant est dans l’invisible et la femme est dans le visible. La femme est Dieu sur terre. Oui, il faut le savoir. L’homme représente l’autorité et la force physique pour protéger la femme et protéger la vie que donne la femme. C’est pourquoi en Côte d’Ivoire, on dit souvent, quand femme veut, Dieu veut. Quand femme va tout va. Vous comprendrez par la suite pourquoi nous insistons sur le pouvoir de la femme et sur la place primordiale de la femme dans la société ancestrale.

Un proverbe africain dit ceci : « Quand tu ne sais pas où tu vas, saches au moins d’où tu viens » Ce proverbe est un proverbe très profond qui illustre très bien l’état d’esprit de la société occidentale. Ceci sous-entend qu’il faut savoir de quel peuple on est issu, quel est notre village et notre grande famille au village. Aujourd’hui si vous demandez à un européen son identité, il sera juste capable de

vous donner son prénom et son nom de famille, voire la ville où il habite et le nom de la société qui l’emploie. C’est tout. Il sera incapable de vous dire de quel peuple il est issu, incapable de vous dire le nom de son village et le nom de sa grande famille au village. Les peuples en occident ont disparu, les villages ont aussi disparu avec les grandes familles qui les composaient. Les occidentaux ont perdu tous leurs repères sociétaux. Donc la société occidentale ne repose sur rien. Il n’y a plus de peuples, de variantes de peuples, de villages et de grandes familles au village. Beaucoup d’européens voire la majorité ne savent plus d’où ils viennent, ni où ils vont.

La société occidentale est devenue une société anonyme donc très dangereuse. Parce qu’on ne sait plus qui est qui et à qui on a affaire. La femme qui était le pilier de la société reste invisible. Mais en Afrique encore aujourd’hui, beaucoup d’africains sont capables de vous décliner leurs prénoms, leur nom de famille, la ville où ils habitent, leur lieu de travail mais aussi le nom du peuple auquel ils appartiennent, la variance de peuple, le nom de leur village et le nom de leur grande famille au village. Même s’ils ne peuvent pas savoir où ils vont, ils savent au moins d’où ils viennent. C’est quand même moins déprimant en Afrique qu’en Occident.

NB : Voir La suite de cet article au prochain article, article numéro deux

KKBA Adou Yowli (Kwassiyouho Kleena Babu Agnopooh).