7 décembre 1993: la journée sans soleil en Côte d’Ivoire. 

Aujourd’hui 7 décembre 2022, nous voici entre dans le triste souvenir d’il y a 29 ans. Dans le journal télé de 13 H, le premier ministre Alassane Ouattara annonçait aux ivoiriens et au monde entier le décès du président Félix Houphouët Boigny à 6H30. Le victorieux combattant contre le colonialisme, celui que nous appelions affectueusement le vieux vient de passer à la rive en face. Nous le savions mortel mais nous étions convaincus qu’il était assez fort pour repousser au temps qu’il veut le rendez-vous avec la mort. Dans nos mémoires le défilé de ce qu’il a été. 

Médecin formé pendant sept et sorti major de sa promotion à l’école de médecine et de pharmacie Jules Cades de William Ponty à Gorée au Sénégal en 1925, il a été le docteur avenant et de réputation professionnelle de Guiglo de 1925 à 1927, puis Abengourou de 1927 à 1934, Dimbokro de 1934 à 1936 et de 1936 à 1939 à Toumodi où il rendit sa démission. 

Partout il a laissé la réputation d’un médecin dévoué, un citoyen vertueux dans tous les sens. 

Président fondateur du syndicat agricole africain, Député au parlement français, ministre et ministre d’Etat, cosignataire de la constitution de la cinquième République Française avant d’être le président de la Côte d’Ivoire, il était l’objet de l’orgueil et la fierté de tous les ivoiriens. 

Trente trois ans à la tête de la Côte d’Ivoire avec un bilan thématique largement au-dessus de la moyenne, il reste à jamais dans notre mémoire collective qui le site pour encourager, persuader ou dissuader dans les initiatives et actions politiques. Que dire de lui aujourd’hui, si ce n’est de prier le de nous ouvrir l’intelligence de décoder l’houphouétisme qui selon lui et je cite : << Je n’ai jamais parlé d’houphouetisme. Mais le résultat de ma politique basée sur le pragmatisme pour le développement harmonieux que vous appelez houphouetisme.

Et vous me demandez d’écrire. Permettez-moi de vous dire une et ce n’est pas une révélation. Les deux les plus au monde n’ont jamais écrit un mot, mais je dirais, même pas une lettre. C’est Jésus et Mahomet. Et tous ce a été écrit est le fait de leurs disciplines. Vous tous réunis ici, journalistes, chercheurs et autres, écrivez sur ma politique >>.

Aujourd’hui encore, nous cherchons à rassembler les vertus cachés dans ce pragmatisme. Celui qui l’aura trouvé pourra démontrer que l’houphouétisme, ce n’est pas un vain mot, mais un comportement. 

Kra Georges AMANI, Journaliste-essayiste.