Affaire Ministre Adjoumani: Quand l’indélicatesse langagière d’un bron moque le peuple baoulé.
A la suite d’une déclaration du porte-porte du RHDP, le ministre Adjoumani, sur les conditions du décès du président Bédié, cette déclaration qui a fait grand bruit, nous venons de recevoir, une réplique de M. Yao Houphouët qui estime que cela ne doit pas être perçu comme une lettre à la poste.
Kobenan Kouassi Adjoumani a dit: “si le président Bédié était resté avec nous (au RHDP), et sachant comment est le Président Ouattara, nous tous allions être à côté de lui et il ne pouvait pas mourir de cette façon. Malheureusement, il est mort.”
A quel seuil nous attendre quand la limite n’existe plus et quand le curseur de la morale est floué ? Ce n’est pas nous, contemporains qui avons érigé et édicté les normes de bienséance entre les groupes ethniques. Nous en sommes que les continuateurs. Le principe des alliances inter-ethniques est un pacte de non agression signé entre les ancêtres de différentes ethnies. Il met un accent particulier sur les plaisanteries et permet de maintenir la paix et la cohésion. Ces alliances autorisent à plaisanter sans risque de se voir agresser. A condition qu’il n’y ait pas de discourtoisie. Ce syntagme d’alliance interethnique, tel que défini représente bien plus qu’un jeu. Il a bien plus de valeur car il permet de désamorcer les tensions entre communautés et non pas d’en créer. Vu sous cet angle, il est censeur et doit permettre à tout locuteur de tourner plusieurs fois sa langue avant de parler.
Malheureusement, il nous a été servi le weekend dernier, lors de la célébration du 11 avril 2011, au palais de la culture, une prise de parole qui ignore le principe de l’alliance inter-ethnique, malgré que l’espace d’accueil est appelé palais de la culture. En effet, l’on a entendu dire si le président Bédié était resté avec nous (au RHDP), nous tous allions être à côté de lui et il ne pouvait pas mourir de cette façon. Ce qui voudrait dire qu’il serait en vie.
Il est de notoriété que devant la mort, l’on a obligation de respectabilité et d’honorabilité. Encore que le référé rappelé à Dieu n’est pas une personne anonyme. Il s’agit de Konan Bédié Henri, personnalité de marque du grand peuple baoulé, ancien président de la république. Ce Konan Bédié qui a permis à Adjoumani de connaître la fonction gouvernementale est moqué. Même dans la mort, il y a de l’indécence dans ses allusions. Quelle indignation et désolation!
Le vivre-ensemble qui est un idéal auquel tous désirent atteindre en vue de consolider une paix durable et la cohésion entre les peoples, commande de vivre en bonne convivialité où l’on a obligation de respecter l’autre en partageant les douleurs, les peines, en évitant la haine et les railleries, en évitant la discrimination et la dérive langagières, en évitant les sous-entendus.
Suite à la lubie d’Adjoumani, l’on s’interroge: que fait Adjoumani de l’alliance entre baoulé et brong ? Cette foucade ne traduit-elle pas une sorte d’oisiveté ? Quelle en est la Valeur marchande pour qu’on se moque même dans la mort?
A cette question, c’est l’occasion pour notre communauté d’interpeller celle d’Adjoumani sur sa lubieuse déclaration sur le décès du Président Bédié qui indigne le regretté et sa communauté. Cela dans la pure tradition. Quand il y a offense ou faits de nature à compromettre le pacte de non-agression entre deux communautés, il faut s’excuser.