Aux défenseurs du franc CFA
I – Pourquoi les cadres africains qui veulent défendre le CFA choisissent-ils le mensonge comme argument ? Si leur cause est juste pourquoi mentent-ils ? Le débat sur le franc CFA, a depuis longtemps quitté les alcôves des deux banques centrales pour être maintenant dans la rue permettant aux citoyens de participer au débat démocratique nécessaire à la vie en société.
Cela nous amène à faire trois grandes observations. La première est l’identification des intervenants. Du coté français son président de la république réagissant le dimanche 2 juillet 2017 dernier, à Bamako, au cour d’une réunion du G5 sahel, le président français Emanuel Macron, dit devant un parterre de chefs d’Etats africains : «Si on se sent pas heureux dans la zone franc, on la quitte et on crée sa propre monnaie comme l’ont fait la Mauritanie et le Madagascar», a-t-il déclaré. Selon lui, au lieu de passer le temps à alimenter des polémiques inutiles autour du Franc CFA, les leaders des pays africains de la zone Franc gagneraient plutôt à poser des actes. Le président Macron s’est également adressé à ceux qui souhaitent ne pas sortir du FCFA. « Si on y reste, il faut arrêter les déclarations démagogiques, faisant du FCFA le bouc émissaire de vos échecs politiques et économiques, et de la France la source de vos problèmes », ajoute Mr. Macron. Nous parlons ici de faits et les images de télévision ne sont pas encore effacées. Voilà ou en sont nos pitoyables chefs d’Etats africains. Les pays membres de la BCEAO disposent de 36,5 tonnes d’or dans les caves de la banque de France. Ils disposent en outre de 12 milliards d’Euros dans un compte opération du trésor public français, ce n’est pas rien. Pourquoi leurs chefs d’Etats acceptent-ils d’être traités de cette façon par un Macron qui n’a même l’âge de leur dernier enfant ? Le mystère pour nous est total devant ce genre d’aplatissement.
Toujours du coté Français différents responsables financiers comme les anciens ministres des finances Christine Lagarde, Pierre Moscovici ou Michel Sapin. Tous nous disent que c’est aux africains d’en décider et que la France les suivra dans leurs souhaits ce fut aussi la position du président François Hollande, qui s’était dit ouvert à toutes propositions sur ce sujet quant-il était hier encore à l’Elysée.
II – Les chefs d’Etats Africains et le franc CFA
Du Coté Africain, le président Idriss Deby Itno du Tchad, a exprimé un point de vue intelligent, il a dit que le fait que le CFA est utilisé par différents pays est une bonne chose mais il faut changer les règles de fonctionnement car les administrateurs français qui siègent dans nos banques centrales avec droit de véto est difficilement acceptable vis-à-vis de notre souveraineté. Le président Roch Christian Kaboré du Burkina Faso, lui soutien ouvertement une monnaie africaine dans le cadre de la CEDAO en lieu et place du CFA.
Le président sénégalais Maky Sall a dit que le CFA est une bonne monnaie à garder. Le président béninois Patrice Talon, lui s’est prononcé pour le franc CFA. Le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara a été le plus engagé dans la défense de cette monnaie. Sa déclaration à Paris devant Emanuel Macron, apparaissait comme un élève récitant avec petitesse sa leçon devant son maitre. « Nous couvrons quand même les trois quarts de nos émissions monétaires et la banque centrale a plus de cinq mois d’importations, donc en devises il n’y a pas d’inquiétude, a-t-il souligné. La monnaie commune que nous avons est une monnaie qui rend service au peuple africain, qui est une monnaie appréciée. » Le président ivoirien est allé plus loin en rêvant debout d’élargir le CFA aux autres pays d’Afrique de l’Ouest.
D’autres chefs d’Etats plus méfiants ont préféré garder le silence comme si les problèmes du CFA ne les concernaient pas. Du Côté de la BCEAO, tous les fonctionnaires bien payés de cette banque centrale essaient de soutenir timidement cette monnaie, ils nous parlent de stabilité, de l’inflation contenue, de sa parité fixe avec l’euro. Ils n’ont que ces vieux cliché et autres discours réchauffés à la bouche. Ils ne vivent pas dans le même monde que leurs compatriotes.
Le gouverneur de la BCEAO, Thiémoko Meyliet Koné, minimise ainsi les critiques qu’il trouve très légères, car elle porte seulement sur la souveraineté. Il s’en désole des critiques qui peuvent alarmer inutilement l’opinion. Pure produit de la BCEAO, il ne voit même pas la nécessité de faire évoluer la monnaie dont il est le gestionnaire. Circulez, il n’y a rien à voir. Le poste de gouverneur de la BCEAO ne s’obtient pas par concours mais par cooptation. Voilà ou nous en sommes.
Quand vous abordez l’absence de convertibilité entre le franc BCEAO et celui de la BEAC, il vous dit que les deux banques centrales travaillent ensemble pour restaurer la convertibilité des billets de banque entre les deux espaces monétaires. Quand il est assaillit sur cette question, il vous dira que les études techniques sont terminés et que le protocole d’accord global a été élaboré et son adoption est en cour au niveau de la CEMAC. Voilà les blablablas de petit bonimenteur que la BCEAO nous sert depuis plusieurs décennies sur une question simple de convertibilité du CFA en Afrique, avant d’aller en en Inde, au Brésil en Chine ou en Malaisie.
III – Du coté des pourfendeurs du franc CFA
Les pourfendeurs du francs CFA, c’est le terme utilisé par la presse des gouvernements africains et français, pour désigner ceux qui souhaitent la fin de la servitude monétaire. Les pourfendeurs en réalité sont tous ceux qui s’opposent avec toute l’énergie et l’intelligence dont Dieu les a dotés à une monnaie de singe qui fait de nos pays africains des pourvoyeurs de fond au bénéfice de la France.
Il y a dans leurs rangs des hommes et des femmes de valeurs, ils ont tous contribué à mettre le débat sur la place publique, Kemi Seba en tête prouve que sont expulsion du Sénégal est la preuve que la Téranga, n’est qu’un slogan creux et vide de sens. Kemi Seba nous a dit que ce n’est pas aux pillés de négocier avec le pilleur la fin du pillage. Nous lui en sommes reconnaissants pour avoir réussi à mettre l’église au milieu du village.
Nous saluons le Pr Nicolas Agbohou, dont le travail pédagogique a contribué depuis des années à la révolte des esprits qui à aboutie aujourd’hui à l’insurrection des consciences contre le CFA. Et enfin pour enfoncer le clou, l’ouvrage collectif publié aux éditions de la dispute et préfacé par le directeur de la fondation Gabriel Péri. Il a pour titre : <<Sortir l’Afrique de la servitude monétaire. À qui profite le franc CFA>> ses auteurs méritent ici toutes nos félicitations pour la qualité de leur contribution à l’enrichissement de ce débat : Kako Nubupko, macro économiste, ancien ministre togolais de la prospective et de l’évaluation des politiques publiques du Togo. Il travaille actuellement à l’OIF en qualité de directeur de la francophonie économique et numérique.
Pr. Martial Ze Belinga, est un camerounais enseignant en économie et commerce international, consultant auprès de l’Unesco, membre de la revue présence africaine. Auteur de plusieurs ouvrages, Il estime que l’usage du franc CFA est une véritable entaille à la démocratie.
Pr Bruno Tinel, maître de conférence à Paris I Panthéon-Sorbonne, membre du centre économique de la Sorbonne, membre fondateur de l’association française d’économie politique, c’est un universitaire français, auteur de plusieurs ouvrage, il est très connu pour sa liberté de parole et de penser.
Demba Moussa Dembélé, est un économiste sénégalais, auteur de plusieurs ouvrages, il préside l’observatoire des pays les moins avancés. Il est le directeur de l’ouvrage collectif sur la sortie de la servitude monétaire. Il est profondément convaincu que le franc CFA ne profite pas à l’Afrique et que finalement les jours de cette monnaie sont comptés afin de la ranger définitivement dans les oripeaux de l’histoire douloureuse de notre continent.
IV – Le CFA et les questions sans réponses
Pourquoi ne pas imprimer le CFA en Afrique ? Nous savons que la confection des billets coûte entre 20 à 30 milliard de franc CFA, au profit de la France le pays fabriquant. Nos banques centrales n’ont-elles pas sur place des économistes pour savoir qu’avec leurs propres instruments d’impression cela reviendra deux fois moins chère ? Pourquoi personne au sein de la BCEAO et de la BEAC, n’a pensé jusqu’à ce jour à lancer un appel d’offre pour imprimer nos billets la ou cela coute moins cher avec toutes les garanties de sécurité ? La banque centrale sud africaine imprime ses propres billets et ceux de ses voisins sans problème.
Des pays comme la Suisse, la Chine, le Canada ou l’Angleterre, sont prêt à nous aider à moitié prix. Pourquoi les deux banques centrales sont-elles si à la remorque de la France ? Les administrateurs français qui siègent au comité de la politique monétaire à Dakar ou à Yaoundé et qui ont droit de véto sur les prises de décisions dans l’orientation de notre monnaie, alors que le président de l’UEMOA, qui est élut par les états membres n’a qu’un avis consultatif ?
Est ce vraiment convenable quant -on sait que la France n’est plus membre de la zone franc ? Il y a ici un aplaventrisme humiliant qui est difficilement acceptable. Avons-nous vraiment parcouru tout ce chemin pour finir comme des enfants mineurs devant la France ? La BCEAO doit sortir de ses contradictions, des mensonges et de ses différentes dissimulations pour retrouver la confiance des africains qu’elle prétend servir.
Pendant plus de cinquante ans, le franc CFA d’Afrique de l’Ouest n’est pas convertible avec celui d’Afrique centrale de la BEAC. Comment cette arnaque a pu être possible pour une monnaie dont les banques centrales continuent de nous dire qu’elle est convertible partout dans le monde entier ?
La BCEAO, nous a dit pendant plus de quarante ans que des négociations sont en cours pour aplanir cette situation qui pénalise le commerce et les échanges directes entre les deux zones monétaires utilisant la même monnaie. Il n’y a aujourd’hui personne à la BCEAO pour nous expliquer le pourquoi d’une négociation de plusieurs décennies sans aucun aboutissement entre deux banques centrales qui se disent africaines?
Pourquoi n’y t-il pas un seul africain au comité de gestion du franc CFA au trésor français même à titre d’observateur ? Dès lors ou dans le cadre d’une coopération des pays acceptent de déposer leur argent dans ton trésor, ils doivent avoir au moins un représentant dans le comité de gestion ? Cela existe quand l’état est actionnaire dans une entreprise il désigne un représentant dans le conseil d’Administration de la dite société.
Sincèrement, pendant le conseil d’administration, les cadres africains de la BCEAO et la BEAC ne sont-ils pas gênés de la présence des administrateurs français dans leurs délibérations ? Nous sommes nombreux à ne plus supporter cela, nous y voyons là un abaissement de nos pays africains et cela ne gène nullement les cadres des deux banques centrales. Ils se disent, avec les salaires que nous avons, vaut mieux ne pas faire des vagues. C’est cela le visage de la BCEAO.
V – La haute trahison des banquiers centraux
On ne devient pas gouverneur de la BCEAO par concours ou en passant par une sélection de candidatures, mais par cooptation. Selon les règles c’est le pays qui a le plus d’argent dans la banque central qui désigne le gouverneur. Sur ce point nous sommes tous d’accord et cela ne nous dérange pas. Le gouverneur et ses collaborateurs doivent fidélité à nos pays et aux peuples dont-ils sont à la fois les fils et les serviteurs. La difficulté des deux banques central BCEAO et BEAC est que tous nos cadres ont gardé pendant des années un silence coupable sur la gestion de deux banques centrales totalement à la remorque de la France.
Nous aurons voulu connaitre leurs difficultés, les blocages qu’ils vivent au quotidien dans la banque centrale, à quoi étaient-ils confrontés ? Avaient-ils les mains libres pour agir en faveur des intérêts de nos malheureux peuples africains ? Et enfin dans le débat actuel quelles sont les mesures utiles pour réformer nos deux banques centrales pour qu’elles servent mieux nos intérêts ? Face à ces questions brulantes nous n’avons pas trouvé un seul cadre de la BCEAO et de la BEAC, pour descendre dans le débat et nous dire corrigeons ceci ou cela.
Ils sont restés muets comme des carpes d’eau douce et ceux d’entre eux qui ont osé parler n’ont fait que défendre la France, la coopération monétaire et les biens faits du CFA tel qu’il est aujourd’hui. Ils se sont comporté comme des agents français, missionnés par ce pays pour nous convaincre que le CFA est bon, circulez, il n’y a rien à voir. Leurs comportements sur ce point est moralement choquant, minable, lamentable et dégouttant.
Voilà pourquoi nous parlons de haute trahison de leur part vis-à-vis des peuples africains dont-ils sont les fils et les serviteurs. Se mettre en intelligence avec l’étranger pour manquer à son devoir est une forfaiture inacceptable. C’est une déloyauté impardonnable au regard de la pauvreté et de la paupérisation de nos malheureux pays africains. Ils portent dans leurs veines, le sang de la traitrise
Observez bien nos banquiers centraux, Avec leurs beaux costumes, leurs cravates en soie de chez hermès, leurs lunettes translucides et leurs véhicules rutilants, ils n’ont rien à faire des souffrances de nos populations. Les deux banques centrales sont indépendantes des gouvernements des états membres mais liées au trésor français et à la banque de France.
En quoi toutes ces formules nous avancent-elles ? Tel est le visage minable de la trahison de nos banquiers collabos. Comment peuvent-ils manger et dormir tranquillement sans opérer les ruptures nécessaires à la confiance avec les peuples propriétaires soit disant de cette monnaie de servitude? Comment feront-ils pour nous imposer demain une dévaluation à des peuples qu’ils ont méprisés pendant des décennies par leurs comportements hautains et médiocres ?
Le fait que jusqu’à ce jour nous n’avons pas vu un seul haut cadre des deux banques soutenir l’idée d’une monnaie pour nous et faite par nous est lamentable et nous pousse à croire à une connivence mafieuse au profit de la France. Que pensent nos banquiers centraux muets quand Emanuel Maron, dit devant Alassane Dramane Ouattara : << nous avons évoqué l’avenir de la zone franc. Nous avons décidé d’initier une réflexion commune et constructive afin d’ouvrir une nouvelles voie avec beaucoup de pragmatisme>>
En clair le partenaire français est bien conscient de la nécessité d’une réforme, c’est nos chefs d’Etats et nos banquiers centraux traitres, qui sont incapables par lâcheté de nous donné de la lisibilité sur l’avenir du CFA. Tel est le nœud de la haute trahison qu’ils portent tous comme un fardeau dans leurs culottes.
VI – La réforme de la BCEAO et de la BEAC
Ceux qui sont pour le maintient de cette monnaie de singe auront du mal à nous convaincre que sans réforme de son fonctionnement cette banque centrale peut évoluer. Les dirigeants français eux-mêmes se disent ouvert à des améliorations seuls nos dirigeants poltrons refusent dans une indignité de matamore de prendre leurs responsabilités.
C’est par leurs fautes et leur lâcheté que des millions d’africains ne veulent plus être des spectateurs de l’avenir monétaire qui se joue sous leurs yeux. Ils ne veulent plus rester les bras croisés dans l’attente d’une France généreuse, qui viendra d’elle-même comme par miracle à la manière de Saint Paul sur le chemin de Damas, pour nous octroyer l’indépendance monétaire. Ne vous trompez pas d’époque, sortez du silence des sans voix, chers compatriotes africains.
Il faut arracher l’indépendance monétaire par la force. Depuis quand par amitié avec une gazelle la lionne est-elle devenue herbivore ? La France est dans la position d’un vampire qui ne peut vivre sans le sang des autres. Elle a la chance d’avoir eu en Afrique des gens comme Compaoré, Ouattara, Biya, Sassou Nguesso et autres Eyadema, pour soutenir le CFA, mais jusqu’à quand ?
Nous sommes à un carrefour important ou la Frances doit prendre les devants d’une réforme audacieuse capable de rendre service à tout le monde au risque de voir la fin du franc CFA sans elle. Car l’élan libertaire des nouvelles générations n’acceptera pas plus longtemps ce marché de dupe que même un chien refusera demain si on le lui propose.
Les premières mesures à prendre par le partenaire français du CFA, sont : A) – de retirer ses deux administrateurs français qui ont le droit de véto dans les prises de décisions de la BCEAO et de la BEAC. La politique monétaire doit se décider avec les membres de la zone franc dont la France n’est plus membre.
- B) – la fabrication de la monnaie CFA doit se faire en Afrique au siège de la BCEAO à Dakar au Sénégal. Nous savons que la France après impression conserve 15% des billets pour ses propres besoins, soit 20 ou 30 milliards de CFA. Ce genre d’accord n’est plus acceptable. Ces contrats immuables et sans évolution depuis près d’un siècle ne sont plus moralement justifiable.
La France n’est plus membre de la zone franc elle ne doit plus se sucrer sur le dos de nos malheureuses populations, par des procédés qui frisent le rackette, l’escroquerie et la truanderie de type mafieux. Ce comportement de vampire et de sangsue n’est plus acceptable et ne peut se justifier. Nous nous opposons frontalement ici à de telles pratiques.
C’est honteux de la par de l’ancien colonisateur de s’imposer face aux plus faibles par des méthodes de gangster. Tout cela est indigne du bon sens dont Dieu nous a doté, et cela nous rend triste et amer avant de nous envelopper dans une grande nuit de honte quand nous réalisons que ce sont les fils de nos peuples africains au bord de l’épuisement, qui ont signé ce genre d’accord qui nous spolie de notre raison d’être. Qu’avons-nous fait pour mériter un tel sort bon Dieu ?
- C) – la zone CFA dispose de plus de 12 milliards d’euros dans les comptes opérations du trésor public français. Cet argent peut largement assurer la convertibilité du franc CFA. Nos pays peuvent donc arrêter de verser les 50% de leurs recettes d’exportation dans le trésor d’un autre pays. Cette ligne doit être défendue pendant les négociations si on veut vraiment réformer le CFA.
Le problème est de savoir qui pourra porter une telle exigence de justice dans les relations avec la France ? Les présidents énuques de l’Afrique de l’Ouest, presque tous francs maçons, qui doivent leur légitimité à Paris, vont plutôt se battre au contraire pour une nouvelle dévaluation du franc CFA, pour plaire au coq gaulois. Tel est le drame qui se profile à l’horizon si nous gardons le CFA.
Nous les attendons cette fois de pieds fermes. Ceux qui nous ont dit que c’est une bonne monnaie ne doivent pas oublié qu’ils ont des maisons, des familles et de nombreux biens, la prochaine dévaluation qu’ils nous imposeront, donnera l’occasion à la rue africaine de solder les comptes, que nous avons avec eux. Car en définitive, la violence nous a été imposé par leur cynisme et leur manque de vision de l’intérêt commun. Qu’il ne nous pousse pas au radicalisme car cela tournera à leur défaveur. Qu’ils se souviennent du sort des collabos dans les rues de Paris, au lendemain de la libération.
- D) – La BCEAO et la BEAC, si elles veulent être encore crédibles, sérieuses et utile à l’Afrique après avoir si longtemps servis les intérêts de la France, doivent travailler aujourd’hui et maintenant pour baiser le taux du crédit dans la zone monétaire CFA. Comment peut-on promouvoir l’innovation, les PME, la production agricole et industrielle avec le crédit à 12 ou 15% dans la zone CFA, alors qu’en zone euro on est à 2 ou 3% dans certains pays ? Nous sommes en face de taux totalement usuraires et difficile à faire émerger une économie. Il ne faut donc pas s’étonné du niveau de paupérisation de nos malheureux pays africain de la zone CFA.
- E) – Le franc BCEAO et ses défenseurs ne pourront plus nous dire que c’est une bonne monnaie, elle est solide alors qu’elle n’est même pas convertible. Dans l’espace des deux banques centrales. Nous invitons les chefs d’états capables de tels langages à comprendre eux même le mensonge gluant et puant qui dégouline ainsi de leur bouche de matamore pour plaire à leur pays de cœur la France.
- D) – Enfin, après avoir retiré nos recettes d’exportation du trésor français, en les mutualisant, nous pouvons créer une monnaie africaine digne de ce nom et loin du trésor français. Cela est parfaitement réalisable pour donner de la croissance à nos économies et sortir de notre abonnement permanent avec la paupérisation qui nous accompagne depuis l’indépendance.
VII – Postulat de conclusion générale
Sincèrement est-ce que la négation des évidences en vaut la peine quand tu travailles pour enrichir un maître qui n’a que le mépris comme récompense envers toi ? La fonction présidentielle donne t- elle des satisfactions quand elle consiste à mener ton pays à la remorque d’une tiers puissance dont le but est de vampiriser ton propre peuple ? Que gagnes-tu dans le renoncement permanent du peu de dignité qui te reste. ?
Nous ne pourrons pas faire l’économie de ces questionnements ? Que vont faire matin et soir nos chefs d’états à l’Elysée, si c’est pour ne pas aborder des problèmes aussi graves qui engagent notre survie ? Finalement les partisans du CFA, n’ont pas été à la hauteur du débat. Les arguments de stabilité monétaire, de convertibilité de maitrise de l’inflation ne nous servent à rien si nous devons crever de faim et de soif.
Sortir de la dépendance monétaire tel est le but des pourfendeurs du CFA. Les expériences de gestions monétaires du Maroc, du Nigeria, du Ghana et de la sinistre BCEAO, nous donnent des outils nécessaires pour éviter ce qu’il ne faut plus faire et aller dignement vers la création d’une monnaie africaine déjà au niveau de la CEDAO, c’est la voie à suivre. Tous ceux qui mènent des combats d’arrière gardent aujourd’hui pour nous distraire et nous maintenir dans le CFA joue à la roulette russe avec leur propre vie. Car s’ils continuent dans cette voie, ils seront balayés par la colère populaire. Ils peuvent nous remercier de les avoir avertis.
Ouvrons simplement les yeux, Le CFA ne tiendra pas debout demain matin face à l’explosion démographique, au manque de perspective pour les jeunes, au chômage de masse, à la précarité, à la famine, à la désespérance, au manque d’investissement dans l’agriculture, la santé, l’éducation, à l’abaissement du niveau de vie et au manque de crédits à un taux acceptable pour investir dans l’industrialisation, la création d’emploi et la formation pour une production à l’exportation. Le CFA ne peut rien pour nous, même pas favoriser un crédit bancaire de 5%
Les défenseurs du CFA ont dans ce sens déjà perdu la bataille des idées. C’est pourquoi les chefs d’Etat sont obligés d’intervenir. C’est pourquoi ils ont eu recours aux mensonges, c’est pourquoi leurs maîtres économistes blancs sont obligés de signer des tribunes pour nous convaincre des biens faits d’une monnaie qui nous a conduites dans l’impasse. Leur digue se fissure sous nos yeux. Ils sont acculés le dos au mur de leur propre négativité et vivent aussi l’impasse du présent.
La BCEAO, qui a regardé de haut nos peuples en souffrance comme si elle était le FMI, se réveille aujourd’hui de sa suffisance et de son sommeille pour vouloir faire le travail d’information et de communication qu’elle n’avait pas fait depuis cinquante ans. Doit-ont écouté aujourd’hui les dissimulateurs d’hier ? Ceux qui nous disaient hier, c’est une bonne monnaie, circulez, il n’y a rien à voir.
Le dernier argument qu’ils ont pu sortir de leur petitesse d’esprit est : les questions monétaires sont très sensibles et doivent être confié aux spécialistes. C’est-à-dire à eux, nous leur disons ici avec le même mépris, que le temps des pompiers pyromanes est révolu. Comme si ce n’est pas la gestion de ces mêmes spécialistes et autres experts qui nous ont conduites dans la lamentable situation dont le constat nous crève les yeux aujourd’hui.
L’un de nos problèmes vient souvent de ces experts africains qui ne sont responsables de rien en cas de catastrophe. Si vous discutez d’assainissement et d’eau potable, on vous renvoie aux experts, de formation et d’emploie ont vous renvoie aux experts, de crédits agricole ou d’électricité on vous revoie à ces mêmes experts et pourtant l’urbanisation anarchique de nos grande villes africaines, c’est eux. L’inadaptation de l’enseignement à nos réalités, c’est eux. La gestion de notre monnaie avec des taux de crédit de 12 à 15%, c’est eux. Le temps des experts est terminé. Le citoyen qui a le CFA en poche à lui aussi le droit de participer à la politique monétaire.
Nous rejoignons dans ce sens le grand poète argentin, Jorge Louis Borges, pour dire ici que : <<modifier le passé, ce n’est pas en changer les événements, mais en effacer les conséquences qui se poursuivent jusqu’à l’infini.>>Tel est notre état d’esprit vis-à-vis des défenseurs du franc CFA aujourd’hui. L’histoire retiendra demain que nous n’étions pas dans le camp des collabos. Merci de votre aimable attention.
Dr. Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication (Lugano en Suisse)