Bénin/Législatives: Patrice Talon aurait-il réussi son coup?

Depuis l’annonce des élections législatives, la grogne sociale n’a cessé de se faire entendre; décriant une élection contrôlée et monopolisée par le tenant du pouvoir suprême.

Selon l’opposition et autres acteurs de la vie politique et active, le pouvoir de monsieur Patrice Talon, président en exercice aurait intégré des nouveaux papiers, pourtant inexistants depuis l’ère des prédécesseurs aux différents dossiers à fournir pour la candidature, et ce, aux ultimes heures de clôture des dossiers. Un acte perçu comme une tentative claire et nette d’écarter l’opposition de la course aux sièges parlementaires. Et comme si cela n’était pas suffisant, la création de deux nouveaux partis politiques, connus sous le nom de Bloc Républicain et Bloc Progressif. La naissance de ces deux blocs a stupéfait la classe politique opposante, car étant nouveaux sur l’échiquier politique, il disposerait de tous les papiers à fournir pour se présenter aux élections législatives du Dimanche 28 Avril 2019. Comment est-ce possible? Quel est le but de la création de ces blocs à l’approche des élections législatives et à qui profite la naissance de ces blocs?

La société civile béninoise, la classe politique opposante, n’ont pas donné leur accord à cette stratégie de vouloir monopoliser les sièges du parlement car pour eux, il ne pourrait se dérouler une élection sans opposition. Depuis quelques jours, le mot d’ordre de boycott avait été lancé sur l’étendu du territoire afin de faire régner la démocratie et la constitution béninoise. Des manifestations de l’opposition, pour tenter de faire revenir à la raison le président de la république, ont été dispersées à certains niveaux à coup de gaz lacrymogène et tout ceci ne faisait qu’attiser la colère et l’option de boycott desdites élections. Dans certaines localités du pays, notamment dans certaines villes du nord, du centre et certaines zones du sud, les populations ont érigé des barrages, brûlé des pneus, saccagé des postes de stockage des urnes afin de démontrer leur refus absolu d’aller aux élections.

« Pas question d’aller aux urnes avec un vainqueur déjà connu », scandaient certaines personnes. En effet selon celles-ci et selon des sources concordantes, les deux blocs en compétition seraient en réalité sous la tutelle du président de la magistrature suprême, c’est-à-dire, le président de la république. L’opposition et la classe civile y voit une tentative de modification de la constitution à la solde du chef suprême.

Dimanche 28 Avril 2019, l’heure de vérité est arrivée. Des hommes en armes (Police Républicaine) patrouillaient sur les voies publiques et principales afin d’assurer la sécurité de votants et de dissuader toutes répressions adverses. Cependant cette technique n’a pas eu de succès dans plusieurs localités comme Bantè, Manigri, Savè, Tchaourou, Glazoué etc… A Parakou, l’une des grandes villes du pays située au nord, des urnes et des bureaux de vote ont été saccagés, cette gronde aurait causé la mort d’un agent de bureau de vote. Dans certaines villes comme Tchaourou, la maison du député Adam BAGOUDOU aurait été incendiée et, depuis 15h tous les centres de vote ont été fermés.

Dans cette intention de stopper ces élections, certaines villes ont fait apparaître des fétiches au grand jour, mettant en déroute la police républicaine; car ces fétiches ne sont pas censés être vus par les non initiés au risque de perdre la vie. Des matériels sensibles, des urnes ont été brûlés à Akpadanou, dans la commune d’Adjohoun. Durant ces manifestations, il existait cependant un centre de vote encore opérationnel à Manigri. Ayant reçu l’information, les jeunes gens se sont rendus sur les lieux armés de gourdins pour disperser tous les votants et membres des différents bureaux de vote.

L’appel au boycott semble avoir été entendu par la population, car on dénombre un pourcentage faible de votants. Ce refus de voter qualifié de général pourra t-il faire revenir le chef de la magistrature suprême à de meilleurs sentiments? La suite nous l’attendons. Mais pour ce qui est de la population et de la classe politique opposante, le message de ne pas se laisser piétiner est passé.

King 3A.N

Envoyé spécial: www.businessactuality.com

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One Thought to “Bénin/Législatives: Patrice Talon aurait-il réussi son coup?”

  1. Oshun Adissa

    Désolé pour la democratie béninoise
    Où étaient tout ce peuple si prompt à pourfendre les actes du voisin et surtout à jurer de défendre ses droits
    Tout n’a pas commencé que le jour du vote !Nous avons pris la peine d’écouter certains beninois qui apprécient l’acte pour ce qu’il permet de renouveller la classe politique et surtout selon leurs propos avec cette nouvelle réglementation fini les politiciens alimentaires et claniques.
    Bravo si tel est que celà éviterait ceci

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