BENIN/POLITIQUE: La gestion de Talon à la loupe du FSP

Sortie médiatique des membres du Front pour le Sursaut Patriotique, le FSP décerne le prix Nobel de la mal-gouvernance à Patrice Talon.

Non à une dictature autocratique, non à un régime oppresseur, Oui pour une Assise nationale pour revoir la gouvernance du pays et pour cela le Front pour le Sursaut Patriotique (FSP) ainsi que toutes ses organisations membres, les travailleurs, la jeunesse, les honnêtes députés sont décidées à faire front commun contre le régime de Patrice Talon dont la gouvernance est qualifiée de chaotique en deux ans de gestion du pouvoir d’état. Une déclaration délivrée ce 04 janvier 2018 au Chant d’Oiseau à Cotonou au cours d’une conférence de presse animée par les membres du Front pour un Sursaut Patriotique (FSP).

Jean Cocou Zounon, Eugène Azatassou, Léonce Houngbadji et consorts, ont crié une fois de plus leur ras-le-bol face à la mal gouvernance du régime en place. Dans sa déclaration lue par le coordonnateur du FSP, cette coalition de contre-pouvoir dénonce un total fiasco de gouvernance touchant les aspects socio-politique, économique et social. La coalition accuse le Président de la République de plonger davantage le peuple dans l’angoisse, la famine et la misère et se lance dans la restauration d’une dictature autocratique au profit d’une mafia au sommet de l’Etat. «Les espoirs se sont transformés en désillusions, la faim et la misère se sont étendues avec l’augmentation des prix des produits de première nécessité face à un pouvoir d’achat en chute libre. Aucune perspective au profit des milliers de petits producteurs déguerpis des rues ; au contraire, le pouvoir menace, dans un mépris total de la personne humaine, de poursuivre les casses sans avancer une alternative. Le chômage s’est aggravé avec des licenciements économiques de milliers de salariés. Le climat des affaires s’est davantage dégradé et il n’y a plus de certitude pour les opérateurs économiques non associés au clan au pouvoir. La dépendance économique du pays s’est renforcée avec la remise dans une opacité totale des centres névralgiques du pays à des monopoles étrangers et des sociétés écrans appartenant au Chef de l’État et à son clan» indique la déclaration. Qui poursuit en soulignant que c’est à la mort que le pouvoir de Talon condamne le peuple avec la multiplication des obstacles à l’accès à la santé dont veut à tout prix privatiser les centres. En témoignent les restrictions à la prise en charge des milliers de fonctionnaires en fonction ou à la retraite ainsi que leurs familles qui ont poussé le CNHU, l’hôpital public de référence, à refuser les modestes prises en charge des malades de ces secteurs.

Et pour établir un silence de cimetière au Bénin, des mesures des plus assassines contre les libertés sont prises en complicité avec une Assemblée nationale corrompue, ligotée d’un côté et bâillonnée de l’autre. Des députés sont interdits de parole au sein même de l’hémicycle ; des lois scélérates liberticides sont prises tous les jours sans égard à la Constitution et à la Cour Constitutionnelle. Celle-ci est superbement ignorée dans toutes ses mesures pouvant aller à l’encontre de la volonté du Chef de l’État. Ainsi, la décision sans équivoque et avec des délais formels, pour l’installation du Cos-Lépi est rejetée par la majorité présidentielle. Les libertés syndicales et le droit de grève sont retirés à la police, aux travailleurs de la santé, de la justice et aux magistrats.

Le pays renoue avec des poursuites et des détentions politiques que l’on essaie de couvrir par des montages judiciaires et de slogans de lutte–sélective contre la corruption. Aujourd’hui, tous les droits conquis par le peuple dans sa victoire sur l’autocratie en 1989-1990 et consacrés par la Constitution sont dans les fers. Il n’y a plus d’institutions de contre-pouvoir. Le Parlement est vassalisé. La Haac est à ordre et continue de fermer des organes de presse non conformistes. La liberté de presse est traquée.

Une guerre est lancée contre la Justice pour sa soumission totale au désidérata du Chef de l’État. La Cour constitutionnelle, clé de voûte du système, est méprisée et ses décisions ne valent que ce que le Chef de l’État veut en faire. La Constitution elle-même est, chaque jour, piétinée et les droits fondamentaux des citoyens et des travailleurs sont niés. Notre pays n’est plus un État de droit, mais est devenu un État voyou et policier où les décisions de justice, y compris celles de la plus haute instance en matière constitutionnelle, sont rejetées. Ça suffit! Ça suffit ! ».

Un message porté haut par les membres du Front pour un Sursaut Patriotiques, et d’autres acteurs politiques, tous prêts à unir leurs forces pour contrer Patrice Talon dans sa volonté de soumettre le peuple à sa dictature autocratique et faire des citoyens du Bénin des employés de la société Talon et Cie.

Le peuple est en face d’un défi, celui de rejeter la dictature autocratique du Président.

MAKOU Gilbert

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