Burkina Faso: Et l’ombre empêche Jean Roch Kaboré

Les burkinabé sont dubitatifs et évasifs sur le bilan de leur président élu sous la révolution et qui a du mal pour démarrer. Le renversement de Blaise Compaoré, dans les troubles, devrait produire des résultats immédiats.

Depuis le coup d’état qui a vu l’assassinat du président Sankara, à son départ, Blaise Compaoré a tenu son pouvoir de bras de fer. Le peuple apeuré attendait le messie, ce champion pour venir rétablir, l’équilibre et la vérité. Tapis dans l’ombre, mais déterminé, le peuple priait tous les bons Dieux pour le délivrer des entrailles de ce pouvoir tenu par le camp Blaise Compaoré, qui se croyait invincible et fabriquant de présidents des républiques dans la sous-région.

La base arrière qu’a  servi le Burkina Faso pour déstabiliser la Côte d’Ivoire, a été la goutte d’eau qui avait débordé le vase et que tous les burkinabé n’ont pas accepté, quand on sait la forte communauté des burkinabé chez le voisin ivoirien. L’ancien président, le tout puissant Blaise Compaoré avait fait chanter le président ivoirien Laurent Gbagbo, qui pour contenter son ami et frère Blaise, ne daignait pas à tout lui offrir. La capitale burkinabé Ouagadougou était la salle des dictées du comportement politique que l’ivoirien Gbagbo devrait appliquer sinon, les fauteurs, les rebelles étaient assis chez lui armes au point et attendaient le signal pour en découdre avec ce Gbagbo.

Gbagbo Laurent, ce président que tous les ivoiriens regrettent aujourd’hui, à les entendre ça et là, suppliait d’heure en heure Blaise Compaoré de l’aider, mais Blaise était trop rancunier pour satisfaire son cousin, Alassane Dramane Ouattara, qui se plaignait que les ivoiriens l’aient traité d’étranger, de surcroît burkinabé, il fallait à tout prix que le cousin Blaise fasse, pour éviter que ce cousin économiste créateur de miracles, ne se retourne dans son pays contre lui, pour lui arracher son fauteuil. Il connaissait les relations de ce Ouattara. Ouattara venait de prendre goût au pouvoir, comment l’empêcher de revenir au Burkina pour y déverser son venin? Alors, Blaise qui, sans pitié, l’ayant su, déployait toutes ses énergies pour ouvrir sa frontière aider en cela par la France de Sarkozy et les rebelles qui allaient déverser, dans le pays d’Houphouet Boigny, pour  semer la haine, la violence, la torture, la dictature et le voisin ivoirien, se porte mal, très mal.

Que faire? A cette époque, voyant ces ivoiriens dans la tourmente et la désolation, le peuple burkinabé ne sachant quoi et comment faire, priaient pieds et bras joints, pour que le puissant Blaise leur donne une occasion. L’amendement de la constitution. Ah, la modification de la constitution,  l’épine dorsale du pays. Le puissant Blaise Compaoré veut la modifier pour se maintenir au pouvoir à vie et au besoin, vouloir faire de son pays, une monarchie, des voix ont commencé à se lever, mais sans compter, l’entêtement du « président » à vouloir imposer le totem à son peuple.

Voici, le début des contestations dont il prend à la légère comptant sur sa puissance divine. Avait-il omis le sens de Burkina qui signifie le pays des Hommes intègres? Le Burkina, n’est pas la Côte d’Ivoire qui, ne sait pas se battre quand elle est attaquée. Le peuple intègre déloge le puissant Blaise et l’empire s’écroule comme un château de cartes. Mais, Blaise n’est pas mort. Son cousin Ouattara le reçoit et lui offre l’hospitalité des ivoiriens et fait de lui, un ivoirien nouveau avec tous les attributs liés à un parent. Blaise semble pour le moment protégé par son cousin, mais jusqu’à quand, avec des dossiers judiciaires chauds bouillants pendants sur sa tête. Le peuple burkinabé le réclame pour le juger.  Blaise est à côté. Il est poison mortel qui peut à tout moment, ressurgir pour se venger.

Le président Ouattara, saisit tous les organismes financiers sous-régionaux et internationaux d’enlever toutes les perfusions économiques du pays si et seulement, le nouveau président Jean Roch Kaboré, n’arrête pas toutes ces procédures en cours de rattrapage de son cousin qui l’a installé au pouvoir et dont son expérience, peut toujours le servir compte tenu de son inexpérience politique. Jean Roch Kaboré est coincé. D’un côté, le peuple qui veut en découdre et presser de voir leur pays émergé et de l’autre côté le puissant invisible, l’argent qui se fait rare par la faute du président Ouattara, son voisin. Quoi choisir?

Le peuple burkinabé veut voir le panier de la ménagère garnit de vitamines, mais hélas. La grogne n’est pas loin. Mais le président Kaboré n’y est pour rien. Le Burkina Faso vit sur perfusion financière de l’extérieure et Ouattara n’est pas loin pour faire déclencher, un mouvement populaire pour faire retourner son Blaise. Tout est bloqué et le peuple juge le bilan de Kaboré médiocre, au besoin le dégager. Mais le peuple intègre aura tout à gagner dans la compréhension sinon, le retour des filleuls de Blaise, si ce n’est Blaise lui même, n’est pas loin. Est ce que le Burkina a-t-il besoin d’instabilité? Pour gagner quoi à la fin? Des morts et combien?

La chance du président Kaboré, c’est l’isolement du cousin turbulent rancunier et revanchard de Ouattara qui a du mal à faire passer sa pilule. Ouattara n’a plus d’appuis politiques. Il s’isole de temps en temps. Des revendications internes se créent dans son pays. Il ne sait où donner de la tête. C’est l’occasion donc de tenir bon.

Il appartient au peuple de comprendre l’enjeu majeur de sa situation économique et judiciaire. En plus, comment balayer d’un revers de la main, les oripeaux d’un pouvoir de plus de 27 ans de règne? Partout, l’ombre de Blaise devenu un revenant, plane sur le Burkina, pas en bien mais plutôt en mal, comme disent les burkinabé. C’est au peuple de comprendre et réunir tous les Dieux à les aider à conjurer ce grand mauvais sort. Sinon, c’est pas facile, ni pour eux encore pour leur président. Pitié pour un peuple qui a besoin de comprendre et qui comprendra.

Joël ETTIEN