Crise au Burkina FasoA LA UNE AFRIQUE 

Burkina Faso: Les militaires n’ont-ils pas failli ?

Pourquoi avoir fait ce coup d’état au Burkina Faso si c’est pour refaire les mêmes erreurs et se jeter dans les bras de la fameuse CEDEAO ? Les militaires n’ont-ils pas failli ?

Les putschistes auraient-ils commis une erreur ?

Nous avons été témoins d’un fait qui s’est passé au Burkina Faso: la visite des membres de la CEDEAO au président déchu, Roch Kaboré. A la sortie de cette visite où on a vu l’ancien président dans un confort présidentiel, détendu, se remet doucement du coup et on sent qu’il est à l’aise. Le coup d’État aurait-il servi à quoi ?

Un communiqué s’en est suivi, dans lequel, les militaires reconduisent la constitution. Mais alors, si la constitution a été rétablie, il faut libérer les prisonniers de ce coup, puisqu’il n’a plus sa place d’être. On a cette impression que Damida ne pourra pas tenir face à l’armada que la France va déployer via les pays limitrophes pour aller se venger des nouvelles autorités maliennes. Ce combat féroce qui s’est enclenché entre la France et le Mali, effraie les nouvelles autorités du Burkina, mais alors, pourquoi et à quoi aurait servi ce coup d’État ?

L’harmattan ouest africain qui est en train de nettoyer les traces de la France égoïste, qui prend tout sans penser aux ayant droits, le Burkina va désorganiser la stratégie. Au départ, tout le monde avait cru que les militaires burkinabè étaient venus pour remettre les pendules à l’heure, mais si rien n’est fait, ils vont servir de base arrière pour infiltrer le Mali, puisque leur coup a échoué et bientôt, les populations vont encore descendre dans les rues pour demander leur départ pour haute trahison.

Pendant ce temps, ceux des terroristes chassés du Mali, se réfugient au Burkina non sans faire de grabuges. Si le président Kaboré a accepté de partir parce qu’il ne pouvait pas faire face à des terroristes puissamment armés et qu’il a concédé le pouvoir à son jeune frère André Damida, aujourd’hui, Roch Kaboré doit regretter de les avoir mis là. La CEDEAO est un poison pour la sous-région, pourquoi ne pas suivre l’exemple de son voisin, le Mali, qui lui, est dans une vraie logique de changement ? 

On ne peut pas sanctionner sévèrement le Mali et mettre la junte militaire du Burkina au beurre avec autant de concessions qui mettent en doute leur bonne foi. Pourquoi ne pas se servir de l’exemple du Mali qui a pris toutes ses dispositions en allant demander de l’aide à la Russie ? Pourtant s’ils avaient tenu, peut-être que la France allait plier l’échine pour revenir plus tard négocier, comme ce qui s’est passé au Rwanda; car en perdant le Mali, la Guinée-Conakry, le Burkina, cette France perdrait son hégémonie et à la fin, se retrouverait diminuer de sa puissance mondiale.

On attend de voir, sinon, l’ouverture précipitée et la main tenue à la CEDEAO par les militaires, les nouveaux rois du Burkina, ne sont pas bon signe d’un coup d’état sérieux effectué pour des changements allant dans le sens de l’amélioration des conditions de sécurité et de vie des populations. C’est pourquoi, les africains doivent soutenir le Mali dans ses efforts contre l’oppresseur qui est la France. Il ne faudrait pas que le club d’amis appelé CEDEAO croient qu’ils auront la peau d’Assimi Goïta. Son combat et sa résistance sont louables et c’est ce que la jeunesse africaine souhaite et qu’il est en train de faire. Il n’y a qu’à voir l’engouement.

A la guerre comme à la guerre, quand on te tape sur les doigts, il faut crier son mal et agir par la réciprocité qui donne une fière allure aux nouvelles autorités maliennes.

                                                   KOUDOU Anselm

                              Envoyé spécial à Bamako et à Ouaga

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