Côte d’Ivoire: 10 mois après la visite du président Bédié à Bruxelles, pourquoi le président Gbagbo est toujours détenu?
Juillet 2019, avril 20, cela fait 10 mois que le président Bédié a rencontré le président Gbagbo à Bruxelles, où en sommes-nous ? Les ivoiriens qui attendaient les fruits de cette rencontre, voudraient savoir, où il en est avec le retour de son jeune frère.
Les ivoiriens attendent le fruit de la rencontre entre le président Bédié et le président Gbagbo
Les choses qui se dessinent donneront raison au président Ouattara pour reporter les élections et aucun opposant ivoirien ne se lèvera pour lui tenir tête, même pas l’opposition, virus corona dictant sa loi et qui met tout le monde à ses pieds.
Je suis indigné de ce silence du côté du président Bédié qui n’actionne pas visiblement ses démarches pour la libération effective du président Gbagbo. Au lieu de confier ce dossier important à ses sbires, il devrait le conduire lui-même. De 2018 à 2019, on avait assisté à une effervescence qui avait provoqué une émulation sociopolitique quand on avait eu vent de l’implication personnelle du président Bédié dans la libération du président Gbagbo et de Blé Goudé. Une grande joie avait jailli et hop silence radio.
Quand ils ont été libérés, acquittés mais consignés à rester en dehors de leur pays, le PDCI RDA s’est approché d’eux pour s’octroyer de cette victoire. Tout en oubliant les raisons de leur déportation, le président Bédié devrait s’en servir pour se laver de tout soupçon à partir du moment où il venait de quitter le RHDP. Il avait en ce moment les coudées franches pour agir et se faire dédouaner de son alliance avec les Ouattara. S’il veut se faire pardonner par tous ses frères ivoiriens, qu’il profite de cette occasion et reprendre la main sur ce dossier que de le confier à des porte-paroles, qui profitent des méga meetings et des conférences de presse pour donner de faux espoirs aux ivoiriens.
qu’il prenne les rennes…
Bruxelles et la Haye devenaient des lieux de pèlerinage politique animé par le PDCI RDA du président Bédié. L’espoir se pointait à l’horizon. Des éclaireurs formaient des équipes et chacun était pressé d’aller serrer la main du président Gbagbo. Le peuple avait retenu son souffle.
La délicatesse, la sensibilité et l’importance de ce dossier, le laisser entre les mains des porte-paroles, c’est preuve d’une nouvelle participation à l’isolement chronique des prisonniers. Le président Bédié sait mordicus les circonstances de la déportation de ses frères, le mieux serait qu’il arpente tous ces réseaux pour défaire le nœud du problème.
Si le président Gbagbo et Blé Goudé se retrouvent libérés mais impossible de rentrer dans leur pays, le président Bédié sait par où et par qui, passer pour leur donner de nouvelles versions des faits pour convaincre les détenteurs de ce pouvoir et ils retrouveront le chemin de la Côte d’Ivoire. Voilà que leur présence est plus que primordiale en ces temps où, l’opposition fait preuve de cécité et d’amateurisme chronique, trop de calculs nocifs pour retarder l’évolution de la Côte d’Ivoire.
Ce que je suggère, sans toute fois mettre en cause la crédibilité des messieurs Guikahué et Assoa Adou, que le président Bédié, s’il ne peut plus voyager, après le passage du virus Corona, envoie des missions dans ces pays qui ont comploté contre le pays tout entier et le président Gbagbo pour que cette libération soit effective qui contribuera à réconcilier les ivoiriens, sinon à cette allure, le pays sera toujours bloqué. En plus est-ce que les ivoiriens ont des problèmes ? L’histoire rattrape toujours ses auteurs en bien comme en mal.
Il a encore une chance que lui donne le report des élections d’octobre 2020, qu’il fasse jouer son va tout et que leur retour favorise à la cohésion pour consolider la paix dont les ivoiriens ont besoin et dont personne n’est capable de prendre la responsabilité de conduire les choses et ça dure.
Même le camp Ouattara gagnerait à œuvrer à ce retour qui mettrait tout le monde d’accord sur leur désaccord et les ivoiriens retrouveront une bonne fois pour toute, la quiétude, la paix et le vivre-ensemble qui ne serait pas un slogan de campagne, mais une réalité.
Alors il faut que le président Bédié affiche sa détermination pour véritablement jouer son rôle d’opposant avant l’arrivée du président Gbagbo. Il rentrera dans la vraie histoire, sinon à cette allure, si le président Gbagbo et Blé sont à l’extérieur, tout sera vain et la paix restera toujours comme un nuage qui ne se transformera jamais en pluie.
On assiste à trop de réunions qui finiront par tuer ces réunions. Passons à autre chose.
Joël ETTIEN
Directeur de businessactuality.com
