Rencontre des chefs baouléINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire : Baoulé s’il vous plait, ne mêlez pas la politique à la tradition.

Ce que les baoulé font en ce moment n’est pas digne d’intérêt et donne cette impression d’attendre des moments de tristesse pour vendre leur riche tradition. Ils ont politisé leur tradition et nous en sommes vraiment indignés. Ils ont deux gros décès sur le bras et ils se disputent de qui sera le roi, le prince, la princesse, la reine et le monde les regarde médusé. De quoi, il est question?

La tradition akan est l’une des meilleures en matière de structuration et d’organisation sociales et hiérarchisées. Chacun connaît sa place dans la société, car chez eux, on naît chef ou roi. La reine de Sakassou qui vient de tirer sa révérence, la pauvre, de son vivant qu’est-ce qu’on a pas fait d’elle, pour la faire défiler. La politisation du trône dont elle était censée être la gardienne, venait de connaître des fissures. On l’a trimbalée partout, alors qu’une reine ne se déplace pas. Qui a pu déplacer le Moro Naba du Burkina Faso, c’est celui qui veut le voir qui va vers lui et non le contraire, à un moment en Côte d’Ivoire, c’était le contraire à cause de l’argent.

Certains semblaient s’occuper d’elle, en l’enfonçant dans la désobéissance de la tradition dont elle était la garante. Pendant que de commun accord, le trône revenait à son fils pour lequel, le président Bédié avait négocié auprès du royaume de Kumassi, une bonne formation, puisqu’ils sont des alliés, son fils revient butter sur la résistance de sa propre mère. Qui étaient ceux qui tiraient ces ficelles et pourquoi en tirer?

Ils ont tout fait pour éloigner la mère et le fils et la reine malade est allée mourir en Turquie selon les informations nous parvenant. Chez les akan, quand il y a des gros décès comme ceux du président Bédié et de la reine de Sakassou, il y a toujours un sage dans le secret qui dicte la conduite à tenir et c’est après l’inhumation qu’on vient poser sur la place publique, le choix du successeur quand bien-même que ce dernier est su, mais on fait prévaloir la démocratie.

La reine n’est pas inhumée et on fait palabre de qui sera son successeur. Ils oublient que le fils est là  et est formé à assumer cet héritage. Est-ce à dire que comme le fils avait été aussi aux soins traditionnels du président Bédié que les autres le conspuent? Non, il ne faut pas se donner à ce spectacle hideux pour bafouer les valeurs traditionnelles de cette tribu.

Cette tradition est trop riche d’enseignement, il faut arrêter de la politiser car la tradition ne se marchande pas. S’ils ont mis du temps pour annoncer le décès de la reine, c’est qu’ils étaient en train de prendre toutes les dispositions pour honorer sa mémoire et faire les choses dans l’élégance et l’ordre pour rendre à  la tradition toute sa force car en pays akan, le chef ou le roi, n’est pas désigné à la suite de sa beauté, de la force ou de la fortune. C’est toujours les sachants qui prennent le devant des choses, est-ce- à dire qu’il n’y a plus d’homme ou de femme qui maîtrise la tradition chez les boulé pour qu’ils se livrent à ce désordre?

A cause de l’argent, il y a des gens qui n’ont même pas le droit de s’approcher des grandes décisions, qui le font, mais tout ça ce n’est pas normal. A cause des fonctions politiques, certains s’arrogent le pouvoir de faire partie des décideurs ou des ayants le dernier mot pour décider de qui sera le chef ou le roi. C’est une abomination et un sacrilège. Il ne faut pas mêler la politique à cette tradition qui a su résister aux pressions extérieures. La tradition à ce niveau rattrape toujours les auteurs de sa contusion. Il faut éviter de la marchander. Où bien comme le président Bédié est décédé, il faut faire n’importe quoi pour désacraliser ces bonnes valeurs? De grâce! 

                                    Joël ETTIEN

     Directeur de publication : businessactuality.com

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