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Côte d’Ivoire: Il faut briser la méfiance et la prudence

Ce n’est pas dans la méfiance, la haine, le mépris et la prudence qu’on peut construire et développer un pays. La méfiance, le mépris et la prudence se déteignent sur les ivoiriens et leur vie se limite à ces constats. Ceux qui sont au pouvoir, ne veulent pas s’ouvrir aux autres de peur de se voir exposer. En dépit des grandes réalisations, certains ivoiriens croient qu’elles appartiennent aux autres et non à tous surtout avec l’avènement des péages. Pour tenter ou vouloir servir son pays par des concours, il faut débourser de l’argent et tout est à base d’argent. 

En Côte d’Ivoire, quand tu es riche, tu l’es à l’excès et quand tu es pauvre, tu en meurs, il n’y a plus de classes intermédiaires, comme par le passé, ceux-là qui dépensent. La cherté de la vie qui saute aux yeux de tout le monde, est le signe patent des conséquences de ce qui se profile à l’horizon.

Les conflits dorment sous des matelas et pour peu, les populations en arrivent à la violence avec des armes blanches et souvent à feu.
Les règlements de compte jonchent les rues ivoiriennes. La méfiance, la prudence sont tellement visibles dans le comportement des ivoiriens qu’il faut trouver leurs solutions.
Ces solutions doivent venir du sommet. Les ivoiriens semblent être confrontés à des litiges graves qui peuvent s’allumer si rien n’est fait. Le ministre de la réconciliation fait du mieux qu’il peut, mais, il faut que des actions vigoureuses accompagnent ces plâtrages politiques.

Il faut que les trois ténors, Bédié, Ouattara et Gbagbo arrêtent de se jouer de la souffrance des ivoiriens et se mettent ensemble pour juguler tous ces conflits dormants dont ils sont les auteurs. Le ministre de la réconciliation fait ce qu’il peut, mais pour y parvenir, c’est l’affaire de tous car tout le monde est coupable et responsable, acteur et spectateur.

Les ivoiriens se méfient, sont prudents et ce ne sont pas des facteurs humains de développement, pourtant des grands travaux sortent de terre dans leurs intérêts, mais beaucoup leur croient redevables à l’infini surtout qu’on leur demande de payer pour en bénéficier surtout, les ponts et les nouvelles routes à péages. 

Ainsi, certains donnent l’impression que ces travaux sont faits pour les riches et les ivoiriens les plus modestes. Quand on crée un péage, le tarif du transport augmente et tout augmente sur les marchés et ce n’est pas tout le monde qui a les moyens de s’offrir des voyages dans un pays où la mort est devenue un quotidien.

Emprunter ces routes et ponts à péages devient une obligation et pour ceux qui n’ont pas les moyens et qui sont les plus nombreux, s’endettent pour effectuer ces voyages onéreux. Tout est cher. Ils gardent la rancune.

Enfin, il faut trouver des slogans forts pour apaiser les ivoiriens dont certains se croient exclus des avancées majeures qui marquent leur développement. Les concours pour servir son pays, ne doivent pas être payants car, si payer pour servir son pays devient une contrainte et non une volonté, il ne faut pas s’attendre à des résultats probants. Il faut insister sur le partage équitable des richesses du pays.

Les annonces faites à la fête de l’indépendance sont bien, mais il faut faire quelque chose pour booster le moral à suivre car, dans une relation, quand il y a la prudence, la méfiance, elle est vouée à l’échec. Malgré tout, les ivoiriens aiment leur pays, il faut que les dirigeants fassent parler leur cœur dans le sens de cet amour.

                                                         Koné Bintou

                                                Afrique de l’ouest

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