Cherté de la vie en Côte d'IvoireINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Les conséquences de la cherté de la vie

C’est si loin le temps où, avec 50 francs Cfa, comme en argent de poche, l’élève non boursier pouvait largement passer sa journée et même garder la monnaie pour le lendemain.

Malgré des salaires à faire démissionner n’importe employé non qualifié en 2022, les familles s’en sortaient assez bien. Beaucoup d’entre nous ont commencé dans des cases éclairées à la lampe tempête mais quelques années plus tard, la famille, ont commencé à vivre dans des maisons en brique, recouvertes de tôles, éclairées à la lumière électrique. Le développement et le modernisme ont surgi dans la vie des ivoiriens.

Par le biais des bourses, un jeune écolier pouvait réussir son curcus scolaire, jusqu’à la terminale. 

Pour ce faire, il fallait se mettre au travail, en étudiant ses leçons. Je fais partie de cette belle époque et j’en suis fier. Les élèves ivoiriens étaient tellement à l’aise et les plus brillants s’en sortaient.

On les prenait tous pour des génies. Les différentes périodes de récession, conjoncture, dévaluation et autres parasites du niveau de vie ont certes ébranlé la vie des ivoiriens mais dans l’ensemble, les familles s’en sortent. Ce n’était pas le Pérou, mais ce n’était pas non plus l’enfer.

Je fais ce survol rapide et simpliste qui pourrait peut- être choquer plus d’un (qu’ils reçoivent mes excuses), pour revenir à l’actualité de la population ivoirienne actuelle. Les conditions de vie de nos compatriotes, qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts.

Permettez- moi de me cantonner aux constats sur le terrain. La conclusion est sans équivoque : « la vie est trop chère en Côte d’Ivoire. » Le Paradoxe, c’est que l’argent circule dans le pays à grand flux mais à un niveau inaccessible au citoyen discipliné, travailleur, sérieux ayant mis toute sa confiance dans la direction de l’État. Ce citoyen- là, peut- il vivre aujourd’hui dans ce pays avec son salaire et rien qu’avec son salaire? C’est Non !

Premières conséquences de cet état de fait, la démocratisation de la corruption, des raquettes, le clientélisme…Les ivoiriens se débrouillent pour vivre.

La nourriture est rare, donc de plus en plus chère.

La pharmacopée officielle est onéreuse, d’où la prolifération d‘une médecine parallèle, incontrôlée et sources de tant de soucis sanitaires qui occasionnent hélas trop de morts.

Aucun domaine n’est épargné, le cultivateur n’a plus de terre cultivable, le petit terrain du village qui pouvait revenir à chaque ivoirien par sa filiation s’est volatilisé avec la crise.

Le retraité moyen est repoussé dans son village qui, en réalité, ne lui appartient plus. S’il avait eu la chance de prévoir une petite maison, tant mieux pour lui, mais combien sont-ils à l’avoir pu ?

Abidjan est carrément invivable. Cette ville impersonnelle étendue aux larges de la lagune ébrié absorbe toutes les populations de l’Afrique Occidentale et au-delà, de façon anarchique. Un grand marché occulte, à portée de tous, sans foi ni loi, un véritable paradis pour aventuriers financiers et autres dépravations sociales.

Une question : Qui fixe les prix en Côte d’Ivoire ? L’on ne le saura jamais. C’est la loi de l’offre et de la demande sur le marché. Quel marché ? Et pourtant, un Ministère du Commerce existe et ses cadres touchent des salaires mirobolants. Tout le monde est devenu commerçant de quelque chose, sa terre, sa maison, son corps, son vote, son âme, son pays…

Tout peut toujours s’expliquer mais expliquer un phénomène et le justifier sont deux choses différentes.

Le CFA et ses nombreux chiffres qui desservent les transactions ne peuvent pas tout justifier. La dévaluation non plus ne peut pas être accusée de la maigreur de la banane- plantain ivoirienne.

L’économie a ses règles et chaque gestion nationale s’inscrit désormais dans un contexte mondialisé. Est–ce que c’est cela qui empêche la structuration du commerce ivoirien et la maitrise de certains produits de premières nécessités ?

Le plus ahurissant, c’est que tous les domaines de la vie sont concernés.

La cause la plus criante est l’égoïsme de ceux qui dirigent le pays et de ceux qui s’en sortent financièrement. Embaucher un citoyen, est aussi une action sociale, surtout en Afrique où les responsabilités familiales sont inévitables.

Quand on voit le parc automobiles de Haute gamme, quand on compte les villas chimériques…et lorsqu’on les rapporte au niveau de vie du citoyen, le choc est réel.

Tous les vacanciers de la diaspora de France vous confirmeront que l’on dépense 100 000 F Cfa par jour à Abidjan, au même rythme et au même niveau que l’on dépense 100 euros à Paris. Alors qu’il faudrait multiplier 100 € par 12 pour approcher le SMIC en France.

En ayant su le salaire de quelques hauts fonctionnaires, la question qui me revient, en voyant certaines réalisations privées, La qualification et l’âge de leurs propriétaires… c’est de savoir si le commerce illicite de produits illicites n’a pas arrosé le pays …

Chers ivoiriens, Restez debout SVP, « c’est pas tout on ramasse. »

Un jour, il fera jour

Le Coach Kirmann

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