Côte d’Ivoire: Que retenir du discours de Laurent Gbagbo ?
Que retenir du discours du premier président du PPA-CI (parti des peuples d’Afrique), Laurent Gbagbo ? Nous avons tous suivi avec un grand intérêt le congrès constitutif du deuxième parti politique du président Gbagbo à l’hôtel ivoire. Sachant bien que son discours était très attendu, l’homme a fait étalage de sa profonde connaissance politique et de son regret.
Création du nouveau parti du président Laurent Gbagbo
Sans vouloir rentrer dans son humour, on a constaté la fin du règne de ce grand homme politique. Sans vouloir le dire, il tire les grandes leçons des victoires et des échecs durant toute sa carrière.
Il a pris à témoin, l’instant pour rendre hommage à ses illustres amis, certains disparus et d’autres encore vivants. Mais, il n’a pas manqué de rappeler à tout moment l’importance de l’éducation de ses deux défunts parents biologiques dans sa vie.
Mais, est-ce le moment d’un Gbagbo qui avait ses 50 ans ? Pour vouloir rassembler toute l’Afrique, il aurait fallu commencer depuis l’époque des Houphouët qu’il n’a de cesse de combattre. Un tel projet doit se construire autour d’un puissant et charismatique homme, pense-t-il qu’il aura la force nécessaire de l’entamer ?
L’Europe unie aujourd’hui, ne s’était pas faite en un seul jour et c’est la longueur et la sincérité de ses initiateurs qui ont abouti sous nos yeux. Le président Gbagbo a sans doute oublié la main mise sur ces petits états par la France qui ne veut point entendre parler de développement et il en a lui-même été victime. Alors, par quelle alchimie la jeunesse africaine pourra t-elle s’en sortir pour réaliser une telle prouesse ?
Déjà en Côte d’Ivoire, il n’y a pas d’entente entre les politiques et pourtant, compte tenu de la petite puissance de ce pays, il pouvait conduire le reste de la sous-région à le suivre dans la cadence. Cependant, les intérêts sont tellement énormes en Afrique qu’il sera très difficile à sa jeunesse qui est dépourvue de moyens didactiques, de monnaie, de diplomatie propre ; car, pour parler au nom de toute l’Afrique, il faut passer par la France. L’Afrique noire n’a pas d’armée pour affronter et s’affranchir.
Les organismes qui parlent en son nom, ne lui appartiennent pas à commencer par l’Union Africaine et la fameuse CEDEAO qui la détruisent plutôt que la servir. L’Afrique n’est pas libre et elle est à la botte des puissances qui l’ont colonisée et qui ne veulent pas qu’elle se développe. Le sous-sol africain les enrichit et elles continuent de lui piocher ses sèves nourricières.
Il veut partir de la vie politique certes en voulant éviter la guerre de succession, raison pour laquelle il a abandonné son FPI; mais qu’est-ce qu’il en sait du tréfonds de ces lieutenants obéissants parce qu’il encore en vie ?
Il aurait dû, au regard du fond de ce discours, rester dans le FPI, le réorganiser et lancer ses troupes à l’assaut de ce qui lui semble inachevé: l’union africaine dont tous ceux qui se sont essayés, ont été tous assassinés.
Le Gbagbo flambant combattif, marche difficilement même si le timbre de sa voix a gardé le sucre de ses paroles. Il émet néanmoins des regrets, mais qu’il sache que personne ne meurt satisfaite.
La retraite d’un bon historien devenu grand homme politique, se mesure à la grandeur de ses lignes déjà tracées ou en voie d’être tracées. C’est ce que nous avons retenu dans son discours et chacun, peut y aller de son propre chef.
Sacré Laurent Gbagbo, parti pour mourir et revenu pour vivre et voir les autres se servir de son idéologie pour faire grandir l’Afrique. L’homme a tout de même oublié, son Blé Goudé dont on voudrait savoir ce qui s’est réellement passé pendant leur détention.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com