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Côte d’Ivoire: Égorger les femmes est-il devenu un sport national?

Enfin, nous voilà dans un nouveau système de rituels ou un autre système pour traumatiser le peuple, égorger les femmes et leurs enfants. Ainsi donc, on se pose la question de savoir si égorger fait partie désormais des sports nationaux?

C’est devenu une mode, tuer en égorgeant. Comme s’ils se passaient les mots pour faire des maux, il ne se passe aucune journée sans qu’on nous apprenne que dans chaque village, on a égorgé des femmes.

En parler de cette manière, nous attriste tellement que nous sommes obligés de nous tourner vers la justice ivoirienne. Quant aux forces de l’ordre, elles font un travail remarquable pour lequel, si la justice ne suit pas, c’est comme si, elles sont complices du laxisme de cette dernière. Pourquoi fait-elle l’économie de montrer ou d’indiquer à la population, ce qu’elle réserve comme sentence à ces malfrats? Il y a des moments où il faut faire sortir le masque et l’obliger à parler afin de rassurer le peuple.

À Man, c’est une institutrice qui, face à un meurtrier en mission, l’a égorgée et pour finir sur son pauvre fils de 7 ans, égorgé. Il n’y a pas longtemps. On n’a pas fini de pleurer que ces meurtriers foncent à Zamaka, un village situé non loin de la ville d’Abengourou, la même pratique. Le tueur est en cavale, mais les forces de l’ordre, le retrouveront sur ça, on leur fait confiance. Et c’est avant-hier.

Avant-hier matin, à Yakassé-Feyassé, qu’on nous apprend qu’une femme et sa fille ont été tuées égorgées et celui qui a commis l’acte est en fuite, mais qu’il soit sûr que les forces de l’ordre lui mettront la main. On ne sait plus qui sera la prochaine puisque ce sont les femmes qui paient le lourd tribut de ces crimes. La CAN approche, et tous les jours, lire sur les réseaux sociaux et quotidiens ces genres d’atrocité, ne donne pas une bonne image du pays.

On n’est pas non plus à l’approche d’une élection, mais ces crimes riment à quoi?

Peut-on parler de test terroriste ou simples acteurs ritualistes? Dans les deux cas, c’est effrayant et traumatisant. C’est le lieu de demander aux femmes, d’éviter de se promener seules, les coins obscurs, de marcher seules dans les villages, se faire accompagner par des hommes si elles veulent aller dans leurs champs. Mon Dieu, comment peut-on vivre dans ces conditions où les femmes doivent vivre cachées ou surveillées comme des chefs d’état. 

S’il vous plaît dites à la justice de sévir pour marquer les esprits, sinon, la Côte d’Ivoire sera un pays où la mort serait synonyme de banalité. La peur de se voir assassiner, il y a des femmes qui ne veulent plus vivre dans les villages et toutes veulent venir à Abidjan dans l’espoir de fuir ces assassins.

Nous interpellons les députés à se pencher sur ces cas de criminalité, en proposant des peines lourdes et exiger que désormais, la justice rende compte des jugements rendus à l’encontre de ceux-là et que si ce sont des étrangers, qu’ils soient extradés chez eux après leur peine d’emprisonnement puisque la peine de mort, n’existe pas dans les textes de loi.

Il faut que la population se sente en sécurité, s’il vous plaît, dans aucun pays au monde, on ne peut se promener avec la mort comme voisine obligée.

                                Joël ETTIEN 

     Directeur de publication : businessactuality.com

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