Il faut résoudre les problèmes des sinistrés par la pluie que de les déplacer.
Quand il s’agit de la vie des êtres humains en grande difficultés en période de pluie qui les tue, on ne déplace pas les problèmes, on cherche à les résoudre, mais ce n’est pas ce que nous entendons. Ce que nous entendons à chaque sinistre des autorités ivoiriennes, c’est toujours dire aux riverains de quitter les endroits à risque, mais ils vont où ? On ne déplace pas les problèmes d’une telle ampleur, mais on les résout surtout que ce sont des êtres humains.
En 2 jours de pluie diluvienne, il y a eu plus de 14 morts et des disparus que les parents n’ont pas retrouvés à ce jour. Les ministres ne peuvent pas se rendre sur les lieux de cette grande désolation et de tristesse pour dire aux gens, quittez ici.
Pendant que l’état ivoirien construit des maisons d’habitation en dur, au nord pour les immigrés burkinabé, voilà ceux des contribuables qui, mal logés, périssent en période de pluie.
L’état ivoirien ne peut pas nous dire qu’il est surpris de ce que la pluie fait comme dégâts à ses compatriotes, si ce n’est pas le cas, nous dirons que les services domaniaux des mairies ne font rien, mais de-là, les chasser comme des malpropres, nous disons, stop, un peu d’humanisme dans cette politique.
En d’autres lieux, l’état les héberge dans des hôtels, le temps de leur proposer mieux ailleurs, mais on ne peut pas leur dire tout de go, quittez là sinon vous allez mourir. Nous ne comprenons pas ce désengagement des autorités face à ces drames, pour venir enfoncer le clou dans la souffrance des sinistrés.
Les logements sociaux prônés et promus depuis longtemps, quels sont les critères de ses attributions? Il faut combien de morts pour que le gouvernement ne les lâche pas sur les trottoirs de leurs abris partis dans la boue, pour venir leur dire de quitter ces lieux, souvent comme si, ceux-là avaient le choix de vivre sur des endroits pour mourir.
Il faut revoir cette communication quand il s’agit des décès par des éboulements. On construit des immeubles qui s’écroulent, et c’est toujours dans les discours qu’on nourrit les gens, mais à quand le côté social et humain de ce gouvernement qui ne fait que déplacer les problèmes sans chercher à les résoudre ?
Il s’agit de la vie des contribuables ivoiriens qui meurent par la faute de l’urbanisation anarchique de certains quartiers d’Abidjan et au lieu de s’attaquer aux racines, ce sont des propos de débarras, qu’on laisse entendre. Il s’agit de la vie des humains, il faut faire quelque chose et l’état ivoirien a trop de moyens pour les loger humainement avec égard et courtoisie.
Quand quelqu’un pleure, on essuie ses larmes, mais on ne vient pas laconiquement, lui enfoncer d’autres clous dans celles qu’il vit.
La pluie n’est pas prête de s’arrêter et l’urgence est là, on fait comment ?
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
