Côte d’Ivoire : Les ivoiriens et la culture électorale.
Depuis notre accession au multipartisme, 80% des problèmes que traverse la Côte d’Ivoire sont en rapport direct avec les élections. Cependant, après une étude minutieuse sur les élections dans notre pays, nous comptabilisons six élections présidentielles et deux referendums qui faisaient tous appels au suffrage des ivoiriens.
Cette étude a révélé les résultats suivants :
1/ les présidentielles ;
En 1990 il y a eu 3.049.133 votants
En 1995 il y a eu 1.706.121 votants
En 2020 il y a eu 2.049.018 votants
En 2010 il y a eu 4.689.366 votants
En 2015 il y a eu 3.129.742 votants
En 2020 il y a eu 3.269.813 votants.
2/ les referendums ;
En 2000 il y a eu 2.808.157 votants
En 2016 il y a eu 2.672.964 volants
On constate tous que depuis 30 ans le collège électoral de la côte d’Ivoire tourne autour de 3 millions alors que la population est galopante.
A la vue de ce constat on pourrait alors en déduire que les ivoiriens ont un énorme manque de culture électorale. Que renferme donc cette notion de culture électorale ? C’est à cela que je vais essayer de répondre.
En effet la culture électorale est une éducation, un comportement, une façon de vivre, un état d’esprit et du civisme. Quand on a la culture électorale, il y a beaucoup de choses qu’on ne peut plus se permettre de faire. Quand on a la culture électorale, l’enrôlement devient un droit et le vote un devoir.
Quand on a la culture électorale, on bannit de nos habitudes le trafic d’électeurs et l’achat des consciences. Quand on a la culture électorale, seule notre programme de société peut nous faire gagner une élection et non la profondeur de notre poche. Quand on a la culture électorale on ne se fait pas justice et on accepte le verdict lorsque les voix de recours sont épuisées. Quand on a la culture électorale on doit savoir qu’une élection ne se gagne pas à l’applaudimètre ni par le populisme mais dans les urnes.
Avoir une culture électorale c’est considérer que le vote constitue le seul et unique moyen d’accéder au pouvoir d’état. Avoir la culture électorale c’est considérer l’autre comme son adversaire et non son ennemi. Quand on a la culture électorale on adhère à un parti politique à cause de ses idées, de sa vision, de son idéologie, de ses valeurs et non à cause d’un être humain
Enfin quand on a la culture électorale on doit savoir que ne pas voter c’est se condamner d’une certaine manière à se taire et à s’interdire ensuite de protester.
On entend très souvent qu’il y a un temps pour se battre et un temps pour se réconcilier oubliant totalement que pendant le temps de bagarre, il y a eu des pertes en vie humain et assez de biens et matériels détruits. Ses victimes là, ont besoin d’avoir un esprit préparé avant de leur parler de réconciliation car la paix est d’abord un état d’esprit ensuite un processus.
Pour revenir au processus de réconciliation en cours en Côte d’Ivoire, la culture électorale ne serait-elle pas le maillon manquant pour une vraie cohésion nationale ?
2025 c’est maintenant. A chacun sa carte d’électeur. Je vote donc j’existe.
Clément Séhi
Militant de la société civile
