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Côte d’Ivoire : La prison n’est pas un passage obligé pour accéder au pouvoir d’état.

Peut-on devenir président de la Côte d’Ivoire sans forcément passer par la prison? C’est une réflexion qui nous a nourris depuis longtemps et que nous soumettons à  votre appréciation. La question mérite d’être posée car après le règne du premier président ivoirien, M. Félix Houphouët Boigny, tous ceux qui ont tenté de lui succéder, soit, ils passent nécessairement par la prison, sautent des clôtures ou si ce n’est pas le cas, c’est des coups d’Etat. 

C’est comme un passage obligé pour devenir président de ce pays, il faut se faire martyr. C’est vrai que le poste de président de la république nécessite un minimum de sacrifice, mais de là , en faire de la torture, de la violence qui entraînent des milliers de morts sans compter les biens détruits, peut-on devenir de nos jours président de ce pays sans passer par la violence?

Pourtant, ils sont tous des amis la nuit et ennemis le jour. Ils entraînent le peuple dans leur cajoutérie pour lui créer le malheur. Le peuple a de la compassion, de l’estime et du soutien pour eux, mais eux, en retour, lui servent que de la violence pour le traumatiser, n’ayant pas le choix d’une alternative crédible, il les subit, sans mot dire en public si ce n’est dans leur salon. Ne pouvons-nous pas constater qu’ils ont pris leur population en otage? 

La violence, la prison sont devenues le lot quotidien de ceux qui aspirent au pouvoir d’état dans ce pays. Celui qui est là , quand il sait qu’il s’est solidement assis, son premier réflexe, c’est comment intimider, violenter et à  la fin, il se fait barricader par les membres de sa famille et quand ils doivent s’adresser à  la nation, ce sont des discours belliqueux qui frisent la peur, la crainte. Quand on en arrive à  ce stade, ils n’ont plus d’oreilles pour entendre, ni d’yeux pour voir car de toutes les façons, ils s’isolent dans des tours d’ivoire et le cordon politique se rompt.

La politique de la recherche, la haute politique en Côte d’Ivoire, a trop de revers, mais, nous pensons qu’on peut faire autrement cette politique sans violence, ni de torture encore moins de la privation des droits élémentaires que la société nous impose. Pour ce qui arrive, inutile de vouloir presser les autres et trouver des alibis démesurés pour mettre les autres en prison ou les pousser en exil.

Un jour, un haut cadre du PDCI-RDA nous disait qu’à  la suite de son internement à  la prison à  la suite du lancement de leur CNT (comité national de transition), le président Gbagbo lui disait qu’il venait de faire son baptême politique et qu’il pouvait prétendre à  la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, parce qu’il venait de goûter à  la prison. Mais il faut que cette conception s’arrête et que de manière démocratique, le pouvoir soit transmis aux élus de la nation. Alors nous disons que pour être président la Côte d’Ivoire, la prison n’est pas, une onction spirituelle et divine pour les conquérants.

                                     Joël ETTIEN

               Directeur de publication : businessactuality.com

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