Côte d’Ivoire: le budget du pays frappé par plusieurs crises
Le calme est revenu dans les villes ivoiriennes secouées par le mouvement de colère des soldats mutins.
Ceux-ci ont refusé que l’Etat revienne en arrière sur le versement des primes obtenues en janvier dernier. Une mesure qui coûtera cette année 100 milliards de FCFA, soit l’équivalent de cent cinquante millions d’euros au budget. Un budget déjà mis à mal par la baisse des recettes fiscales sur le cacao. Mais le gouvernement a mis en place des mesures correctrices.
Des recettes en baisse et des dépenses en hausses. Voilà la conséquence sur le budget des deux crises qui ont frappé la Côte d’Ivoire. La chute des cours du cacao de 35 % depuis l’an dernier a entrainé une baisse des recettes fiscales. A titre d’exemple, l’Etat a dû renoncer à la taxe d’enregistrement sur les exportations pour ne pas peser sur les revenus des paysans, une mesure qui coûtera près de 43 milliards de FCFA.
Quant aux revendications des soldats mutins, elles coûteront cette année près de cent milliards de FCFA aux finances. Le gouvernement a dû aussi satisfaire les revendications d’autres catégories de fonctionnaires.
Résultat, le budget a été revu à la baisse de 9 %. Et les dépenses d’investissement en font les frais. Le gouvernement a donc dû faire appel à ses partenaires internationaux. La Banque mondiale s’est engagée à apporter entre 60 et 75 milliards de francs CFA d’aide budgétaire. Le FMI va augmenter d’un quart son allocation triennale. L’Agence française de développement va octroyer un prêt souverain dont le montant n’est pas encore fixé. Enfin, le gouvernement fait appel à l’épargne nationale et va lancer en juin un emprunt obligataire de six cents milliards de FCFA.