Côte d’Ivoire : Pourquoi l’état tergiverse sur la riziculture?
Pourquoi le pouvoir ivoirien louvoie sur la culture en interne du riz? Pourquoi inciter à la culture du riz lui pose autant de problèmes? Tenez, l’état de Côte d’Ivoire dépense chaque année plus de 500 milliards pour importer du riz.
On n’a de cesse de proposer à une volonté ferme de cultiver le riz avec la richesse que ce pays possède en matière d’eau car il bénéficie de quatre grands fleuves qui le traversent et qui pourraient servir d’arrosage. Aujourd’hui, on a lu à la une du journal pro gouvernemental: Fraternité Matin: « dossier/autosuffisance alimentaire en riz. La bataille pour combler le gap de 800 mille tonnes. »
Nous sommes surpris, car il y a un paradoxe. La Côte d’Ivoire produit 1. 100 000 tonnes de riz blanchi par an et consomme 2 600 000 tonnes par an soit un déficit de 1. 500 000 tonnes de riz blanchi. Pour combler ce manque, l’état ivoirien importe chaque année pour plus de 500 Milliards de francs CFA. Pourtant, ce pays regorge de potentialités naturelles pour développer la riziculture et cela pourrait contribuer à lutter contre le chômage qui fait fuir les jeunes ivoiriens.
Le pays est traversé par quatre (4) grands fleuves qui peuvent irriguer cette culture du riz, à savoir le fleuve Sassandra, le Comoé, le Bandama et enfin le Cavali. Sans compter les bas-fonds et les rivières dont l’orpaillage clandestin est en train d’abîmer au grand dam des autorités. Certains ivoiriens ne voient pas les efforts déployés par le Mali, ce pays occupe le deuxième rang pour la culture du riz en Afrique de l’Ouest, le Nigéria s’en sort premier et la Guinée-Conakry troisième.
En Côte d’Ivoire, le manque de volonté politique fait que ce pays occupe le premier rang en Afrique de l’Ouest pour la consommation, pourtant Dieu a tout prévu pour que ces 500 milliards dépensés par an, qui enrichissent les autres, pouvaient servir à construire des hôpitaux, des écoles et autres infrastructures, mais non, souvent ce riz importé est truffé d’avaries et mélangé de faux riz.
Les ivoiriens en meurent par milliers, mais on annonce à grands bruits la riziculture et à la fin, ce sont toujours les 500 milliards qui sortent des caisses pour faire venir le riz de l’extérieur. Un pays qui ne contrôle pas ce que sa population mange, n’est pas un pays libre.
On a cette impression que l’état de Côte d’Ivoire néglige l’essentiel, mais là il s’agit de vie ou de mort. Il faut s’orienter véritablement vers la riziculture parce que le riz fait partie des premiers aliments ivoiriens.
Alors s’il n’y a rien, pourquoi l’état tergiverse sur ce volet alimentaire important?
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com