Côte d’Ivoire: Mme Adonon Françoise, propriétaire du « Bois sec » d’Abobo : « Le manque d’éducation de nos enfants est un danger pour la population »

 

Le secteur Abobo PK 18 « bois sec » fait partie des sites botaniques mal connus de nombreux férus des espaces bon chic bon genre.

Mme Adonon née Tenon Mousson Françoise, la 1ère dame de cette cité aujourd’hui paisible après les affres de la crise, nous parle de la renaissance de son site pittoresque qui constitue l’un des atouts touristiques majeurs de la commune d’Abobo. Dans cet entretien, cette veuve lance un cri du cœur aux autorités.

Peut-on savoir d’où est venu le nom donné à votre espace ?

Je suis au « bois sec » depuis 1985 avant le lotissement du quartier qui porte ce nom. Cette appellation donnée à l’espace n’a rien à voir avec l’imagerie populaire. C’est un surnom du propriétaire terrien. C’était un homme élégant bien bâti et mince. Il aimait beaucoup les arts martiaux. Ce sont les passants qui aimaient le taquiner par rapport à sa forme. A force de dire qu’il a la forme d’un bois sec, il a fini par aimer ce surnom. Nous avons payé le terrain avec lui avant sa mort en 1978. C’est en 1985 que nous avons construit sur le site. Quand mon mari et moi, on venait ici, il n’y avait pas de maison dans le quartier jusqu’à la voie bitumée. Seule l’ananeraie de Aka Angui existait dans le quartier. Les arbres ont été plantés par mon mari et moi. De 1987 à 1988. Le terrain n’a jamais appartenu à un expatrié. Le propriétaire était un Akyé du nom de Boua.

Il se raconte que votre espace a souffert le martyr pendant la crise qui a secoué le pays. Comment expliquez-vous cela ?

Quand les hostilités ont commencé, j’ai duré que deux semaines au quartier. Il y avait trop de tirs nourris dans mon espace qui était assiégé par les hommes en treillis.

Pourquoi le choix de votre site ?

Les hommes en armes aiment bien les arbres. Les tirs nourris ont provoqué la maladie de mon mari qui n’a pas pu recouvrer la santé. Mon mari est décédé en 2010 suite à une crise cardiaque.

Croyez-vous que la paix est réellement revenue dans votre quartier ?

Aujourd’hui, le quartier est bien organisé. La paix est revenue. L’espace a retrouvé sa dynamique. Les clients qui aiment ce cadre original nous visitent chaque jour. C’est dans mon espace que toutes les ethnies en conflit ont fumé le calumet de la paix. Les familles ont souhaité qu’il y règne de l’harmonie. Ce sont les habitants eux-mêmes qui ont souhaité que les riverains  se réunissent avec à leur tête, un président. Le gouvernement a fait des efforts pour créer la cohésion sociale dans le quartier. Les jeunes de 18 à 30 ans qui n’ont pas d’emploi ont reçu de l’aide pour s’installer. Mon espace a repris la vie. Toutes les ethnies et tout le monde vient passer de bons moments chez moi. Comme au bon vieux temps. Il y a de grandes figures publiques qui fréquentent mon espace aujourd’hui. Ils viennent de tous les horizons. Je suis la mère de tous les habitants du quartier. Je suis la première dame du quartier.  J’ai été beaucoup touchée pendant la crise.  Je suis veuve à cause de la crise. J’ai subi un lourd préjudice à cause de la crise. J’ai beaucoup prié pour la renaissance du quartier. J’ai été consolée par toutes les communautés religieuses de la cité. Je veux qu’il règne la paix au quartier. Je travaille beaucoup avec la jeunesse.

Pensez-vous que la jeunesse est en phase avec votre vision ?

Certains habitants m’ont fait la proposition de nommer un président des jeunes. J’ai dit non parce que je voulais que cela se passe par vote. La nomination d’un président allait entrainer les querelles au quartier. Je travaille sans inquiétude avec le président des jeunes élus. J’attends que ce président des jeunes soit très rigoureux dans le travail. Le président doit être un rassembleur qui va vers tout le monde. C’est ce que fait le président Koné Lassana Jumeau. Il m’aide à gérer le quartier. Cela s’est encore remarqué lors du passage pour l’opération coup de balais des agents de l’ASMU du CERAP conduite par son chef de projet Paul Gbanfrein. Je suis la mère de tous les habitants. Je n’irai nulle part. Je souhaite qu’on m’enterre ici.

Existent-ils encore des problèmes sociaux dans votre cité qui a retrouvé la joie ?

Les routes sont dans un état de dégradation avancée. Ce qui fait que les véhicules d’intervention des forces de sécurité ne rentrent  pas au secteur. Nous souhaitons que le quartier abrite un poste de police ou de gendarmerie. Sans oublier des écoles et un centre de santé. Le manque d’éducation de nos enfants est un danger pour la population. Les parents ont démissionné. C’est l’une des causes des phénomènes des enfants en conflit avec la loi.

Entretien réalisé par

Aimé Dinguy’s N, correspondant permanent à Abidjan

 

 

 

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