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Côte d’Ivoire: Où sont les opposants ?

En quoi les partis de l’opposition et la société civile sont-ils empêchés de fonctionner sur le terrain en Côte d’Ivoire ? Pour celui qui est à l’extérieur de la Côte d’Ivoire et qui prend des positions politiques, sur le terrain, le constat est tout autre.

L’opposition réduite au silence ?

En Côte d’Ivoire, pour nous autres qui suivons l’actualité politique, nous ne savons plus quoi dire ou écrire. C’est pareil chez les artistes au point où certains croient que nous sommes les opposants, puisque les vrais ne font pas leur travail.

Le silence qui prévaut sur le terrain, n’est autre chose que du laxisme chronique et d’un manque d’idées qu’on constate sur le terrain. Le pouvoir tourne en rond parce que l’opposition vit dans une peur chronique qui enveloppe ses actions. C’est vrai qu’il existe et il a existé des règlements de compte, des courses poursuites, mais dans la vie, c’est la résistance qui définit le courage. Ce courage, le président Gbagbo l’avait à ses débuts, mais l’homme a essuyé des travers qui lui ont laissé des séquelles. Il est dans la lutte sans y être. Il est comme un lion sans dent, même s’il continue de faire peur.

Le PDCI RDA, l’UDPCI, le MFA, le RDR, ne sont pas des opposants, mais des mécontents. Un opposant politique est celui-là qui prend le risque de dénoncer les tares, l’injustice et il n’a pas peur de la suite. Ce genre d’opposants manque à la Côte d’Ivoire. C’est ainsi que le peuple pour qui ils croient défendre, n’étant pas formé politiquement, regarde sans voir. Ici, en Côte d’Ivoire, ce sont des guerres de positionnement politique et non des opposants.

C’est au constat de ce vide que les animateurs sur les réseaux sociaux ont pris de l’ascendance pour devenir des héros, la nature ayant horreur du vide.

Le régime ne brime plus comme par le passé. Le calme règne. De plus, que gagnerait le pouvoir aujourd’hui à mettre un opposant en prison pour ses actes ? Pendant que les autres pays bougent, les ivoiriens en deviennent des spécialistes pour commenter comme le font les français. 2023, marquera le début des élections en Côte d’Ivoire. Ils sont assis pendant qu’ils peuvent maintenant exiger des réformes, mais non, ils vont attendre toujours après les élections pour contester les résultats et inciter les jeunes à se faire foudroyer dans les rues.

En Côte d’Ivoire, on ne sait plus qui est opposant. Nous ne sommes pas des envoyés du pouvoir ivoirien, mais faisant partie de ceux qui observent l’actualité au quotidien. Il n’y a plus à voir et on circule. On passe tout notre temps à nous répéter.

PDCI RDA, FPI, PPA-CI, on ne sait pas quand ils sortiront de leurs conclaves, mais le chemin de la croix n’a pas encore commencé. Si, à tout hasard, le président libérait tous les prisonniers des crises, il dormirait au pouvoir autant d’années qu’il le souhaite.

Le pouvoir a ses bagages et attend l’action pour démarrer. Rien n’empêche personne de jouer son rôle, le vide se crée et tout le monde s’ennuie.                                                      

 Joël ETTIEN
                  Directeur de publication: businessactuality.com

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