Tergiversation de l'opposition politiqueA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: L’opposition est absente sur bien de préoccupations.

En Côte d’Ivoire, nous assistons à une opposition dynamique sur papier que dans les faits; elle est absente. La politique ivoirienne est jonchée de leaders mitigés. La CEDEAO a mis un embargo sévère sur le Mali qui entraîne des conséquences drastiques sur les marchés où les prix des denrées alimentaires ont flambé. Les ménages crient au secours et l’opposition ivoirienne se mure dans un silence. Sur le terrain, c’est une seule femme qui se bat, en se rendant sur les marchés et publier sur ses réseaux sociaux, ses comptes rendus, madame Pulchérie Gbalet. Rappelons qu’elle est sortie de prison il n’y a pas longtemps.   

Le silence de l’opposition

Un opposant nous disait qu’ils agissent par prudence au regard du passé où, le pouvoir les avait violentés et certains en ont payé les frais de se voir en prison. Le même qui poursuit pour nous dire que cette opposition a fait plusieurs tentatives qui ont abouti à des morts d’hommes et donc pour éviter ces drames, ils ont décidé d’aller « molo molo ».

La force du pouvoir ivoirien effraie son opposition et tout semble bloqué. Comme la nature a horreur du vide, ce sont des influenceurs, des blogueurs qui prennent la place des politiques. Avec la complicité des nouvelles chaînes de télévision qui passent leur temps à promouvoir cette médiocrité, l’opposition ivoirienne est plus présente sur les papiers que dans la réalité. Elle n’encourage pas les médias à s’animer, si ce n’est pour aller couvrir des cérémonies de parrainage.

Il y a trop d’événements qui se passent dans le quotidien des ivoiriens qui devraient logiquement interpeller ces opposants, mais hélas, leur silence les conduit directement à leur isolement.

Sur ce sujet, nous avons trouvé une réflexion de Liadé Gnazegbo, un observateur averti, à la suite d’un article paru sur une interpellation faite au président de la république d’associer les rois, chefs coutumiers et guides religieux à l’application des résolutions du dialogue politique, qui dit ceci: « Rois, chefs traditionnels et guides religieux, n’ont pas leur place dans un dialogue politique, parce qu’ils ne font pas de la politique. Le dialogue politique est fait pour résoudre des questions qui concernent la politique. Par exemple, les acteurs politiques parleront des listes électorales, du découpage électoral, de la CEI et de la sécurité autour des centres électoraux. Ce sont des questions techniques liées aux élections qui seront débattues. Ces têtes couronnées et guides religieux, ont largement leur place chez le ministre de la réconciliation, KKB.” Notre préoccupation quant à nous, c’est de chercher d’autres supports pour agir.

Au regard du vide laissé par l’opposition qui attire notre attention, on ne comprend pas ce laxisme. Quand elle sort, c’est juste pour préparer ses bases, donc ce sont des sorties calculées. En ce qui concerne les difficultés que la population rencontre au quotidien, l’opposition ivoirienne regarde ailleurs. On ne la voit pas solliciter ou bousculer le pouvoir pour débattre des problèmes liés à la vie chère.

Tout s’augmente sur le terrain et la vie devient vraiment intenable. Au niveau de l’insécurité, le phénomène des enlèvements d’enfants devient récurrent. Si on veut tout dire sur l’opposition ivoirienne qui fonctionne à pas de tortue, en protégeant ses propres intérêts, on remplirait des milliers de pages. Toutefois, il n’est pas encore trop tard pour revenir prendre sa place.

Les élections c’est bien mais si la population ne se porte pas bien, qui ira voter ? Comme le dit encore Liadé Gnazegbo, « l’opposition ivoirienne est irresponsable » et il a raison.

                                                    KOUDOU Anselm

                       Correspondant permanent à Abidjan 

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