Côte d’Ivoire: Le pays où l’argent est dieu et roi.
Nous avons des difficultés pour titrer cette analyse. On avait voulu commencer par: “Côte d’Ivoire, le pays où l’argent est dieu ou l’argent est roi”, ou:” faut-il remplacer les symboles ivoiriens par l’argent?” Dans tous les cas, les deux thèmes justifient notre pensée.
Malgré tous les efforts de l’élite ivoirienne, la corruption a gangrené du plus petit au plus grand ivoirien et les rapports ne sont plus humains et saints. L’argent a pris une telle importance que, rien ne peut se faire sans argent. Un petit bonjour amical, s’il n’y a pas d’argent enfoui dans la paume de la main, la salutation change de ton.
Pour passer un concours administratif, il faut soudoyer des vendeurs qui seraient tapis dans les loges de certains ministères et au résultat, c’est le fiasco et après ceux qui ont donné leur argent ne voient plus celui qui les a arnaqués. On nous signale que c’est pire au ministère de la construction où, les choses les simples, sont devenues plus compliquées par la mauvaise foi de ceux qui y travaillent. Si, un agent manque, le service se bloque. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditions. Une enquête est en train d’être menée par nos soins.
Pour de l’argent, les crimes les plus crapuleux s’opèrent et ne sont pas prêts de s’arrêter. Le trafic de la drogue est tel que, des dealers tuent en pleine journée des forces de l’ordre qui ne portent pas leur gilet par balle.
Par le biais des réseaux sociaux, certains médias encouragent la médiocrité en employant des influenceurs, des cybers activistes et les étudiants qui sortent des grandes écoles et qui ont embrassé le métier de la communication se trouvent au chômage et cela ne dit rien aux services qui régulent ce secteur. A la réponse, les responsables vous rétorquent qu’ils sont à la recherche de likes et de buzz.
Les canaux par lesquels, l’état devrait passer pour faire passer des informations sur l’éducation positive, ces médias ne participent pas à la sensibilisation et la vie devient naguère nauséabonde. Est-ce l’état qui a failli ou c’est toute la société ivoirienne qui a abandonné? Un si beau et riche pays et la morale a foutu le camp.
La vie n’est pas agréable à vivre parce que les ivoiriens ne sont plus des honnêtes citoyens pour la plupart et tous leurs rapports sont faux. Nous ne pensons pas que c’est de cet ivoirien nouveau dont prônait le pouvoir, il faut revoir le concept. De la plus petite à la grand-mère, du plus petit garçon au vieux père du quartier, l’argent a remplacé les valeurs humaines.
L’argent est devenu le dieu des ivoiriens. L’argent est devenu le roi qui remplace tous les grands symboles de ce pays. Il n’y a plus de valeur.
Que faire? Il appartient aux ivoiriens de revoir leur mode de vie actuel et mettre l’homme au centre, ce qui pourra leur permettre d’être humain, honnête, sincère et naturel.
On ne s’exprime plus en termes d’humain, mais d’intérêt. Pour des problèmes d’héritage, au lieu de passer par des négociations, on tue les ayants droits pour enfouir leur cadavre dans des broussailles.
Tout est basé sur l’argent. Mais où est la morale qui définissait l’ivoirien? Cet ivoirien qui était si sensible, jovial, ce type a disparu des radars. C’est la faute à tout le monde, même si le président de la république, souvent il est lui-même, est surpris de lire dans la presse de son pays, ces faits divers graves qui éloignent ses compatriotes de la réalité humaine.
On peut rattraper, mais il faut que le justice sévisse lourdement, sas état d’âme et c’est dommage que la peine de mort n’existe pas, sinon il y a des crimes qui nécessitent l’application de la maxime; « œil pour œil, dent pour dent”. Pourtant ils sont les premiers à prendre d’assaut, les temples religieux et les mosquées. Quel paradoxe!
Koudou Anselme
Correspondant permanent à Abidjan
