Côte d’Ivoire: Peut-on parler de transition ou de gouvernement d’union nationale en cas de report des élections?
Pourra-t-on parler de transition ou de gouvernement d’union en cas de report des élections présidentielles ?
Une transition ou un gouvernement d’union serait-il possible
Tout concourt à un report des élections présidentielles en Côte d’Ivoire fin octobre 2020 et l’opposition se lape les lèvres de vouloir obtenir une transition. Mais ce qu’elle oublie, la pandémie du virus corona, n’est pas un coup d’état, mais une maladie qui touche le président de la république, et le président de la république n’est pas décédé. Il se porte très bien et continue de gouverner.
C’est ce qu’on appelle catastrophe naturelle, la pandémie qui n’est inscrite nulle part dans la constitution ivoirienne. Au lieu d’écouter les cauris du marabout du quartier, l’opposition ferait mieux de plier ses deux pieds pour qu’une fois, le président Ouattara lui accorde un crédit de la consulter et l’associer à la prise des suggestions. Ce qui ne sera pas le cas et elle apprendra comme tout le monde par un communiqué qui proviendrait du palais par le porte-parole.
Selon des informations en notre possession, ce que l’opposition peut demander si elle y arrive, c’est un gouvernement d’union nationale ou le président de la république se sentant dans l’illégalité, pourra admettre si on était dans un état normal et démocratique.
Attention à ne pas énerver le pouvoir…
Déjà, certaines voix s’élèvent qui vont énerver le palais, qui va radicaliser sa position en répétant au monde de se remémorer du cas du président Gbagbo Laurent.
Alors si le pouvoir entraîne les ivoiriens sur ce terrain, est-ce que comparaison sera raison ? De mémoire d’homme, la crise qui a frappé le président Gbagbo Laurent, est un fait volontaire à un groupe d’ivoiriens, actionné par la France pour installer, leur pion. C’était un coup d’état qui s’était mué en rébellion, donc il appartenait au président Gbagbo de se battre pour sortir le pays de cette ornière et organiser de nouvelles élections, ce qui fut fait.
Le coronavirus est une pandémie qui met tout le monde à ses pieds. Si alors on ramène les ivoiriens à la case du président Gbagbo, lui au moins il ne prenait aucune décision sans associer les autres, jusqu’au point où des consensus ont été trouvés et les rebelles ont intégré le gouvernement, donc logiquement s’il y a report, le président Ouattara sera dans l’obligation d’écarter son gouvernement pour laisser entrer les autres.
Maintenant, qui aura la gestion de ce gouvernement d’union, je dis d’union et non de transition, c’est lui M. Ouattara qui sera contraint de s’asseoir avec ses opposants qu’il ne voulait pas sentir.
Une autre fenêtre peut s’ouvrir à lui, en proposant un référendum pour demander l’avis du peuple, mais ça sera trop demander à M. Ouattara qui n’a pas encore dit son dernier mot.
C’est maintenant que l’opposition voit ou verra la nécessité de parler d’une seule et unique voix. Or en Côte d’Ivoire, les parkings sont partagés et ces opposants ne voient pas plus loin que la longueur de leurs intérêts ou du moins ce qu’ils ont montré jusqu’à ce jour. Pourront-ils faire profil bas et se mettre ensemble le temps qu’ils sortent de cet imbroglio ?
Dans ce cas d’espèce, le président de la république ne prend pas sur lui de dissoudre les deux chambres, ça sera suicidaire pour lui, mais il demeurera le seul maître à bord comme il a été.
Une transition ou gouvernement d’union inquiétant…
Pour le moment, la fin de la pandémie n’est pas connue, peut-être qu’elle se poursuivra jusqu’en fin d’année ou rentrer dans la future nouvelle année, aucun prestidigitateur ne peut le confirmer encore moins un prophète ou un marabout.
Les ivoiriens retiennent leur souffle, mais tout ce dont la majorité souhaite, que tout cela soit dans la quiétude et sans bagarre, parce qu’en Côte d’Ivoire, pour peu que des intérêts sont menacés, c’est des fusils qui sortent et qui ne tuent pas les initiateurs mais les pauvres.
Joël ETTIEN
Directeur de publication : businessactuality.com
