La parole est une armeA LA UNE AFRIQUE 

Côte d’Ivoire: Pourquoi ne pas essayer les états régionaux pour éviter des morts ?

Puisqu’on ne peut pas extirper le tribalisme et l’ethnicisme dans le choix et le débat politiques en Côte d’Ivoire, pourquoi ne pas essayer d’autres pistes ?

Comment gérer le tribalisme politique en Côte d’Ivoire ?

En Côte d’Ivoire, on ne tient pas compte du projet de société des partis politiques pour y militer, mais de l’appartenance régionale et ethnique des leaders. On dénombre plus de 60 ethnies en Côte d’Ivoire regroupées en 4 grands groupes; les Akan, les Krou, les Mandé et les Gur.

Le PDCI RDA qui avait pour leader le président Houphouët qui était akan, à sa mort, le parti a été confié à un autre baoulé, le président Konan Bédié et ses frères baoulé pensent que le parti leur appartient. Le président Ouattara, de par son patronyme du nord Mandé, tous les nordistes se croient obligés de militer dans son parti, le RHDP. Le président Gbagbo qui est ressortissant de l’ouest, donc du grand groupe Krou, son parti est en grande majorité composé de ses frères et sœurs de cette partie de son pays et enfin, le défunt Général Guei Robert de l’extrême ouest, Gur, tous ses frères ont milité dans son parti, l’UDPCI.

Si mathématiquement parlant, on n’y peut rien politiquement sur le sujet, il faut donc revoir le mode de fonctionnement de la politique ivoirienne pour éviter des morts inutiles à chaque élection puisque c’est là, que tout le désordre se passe. La démocratie imposée aux ivoiriens ne passe pas depuis plus de 80 ans, pourquoi vouloir persister dans la douleur et le mal ?

Les français ont imposé un système de choix politique qui ne va pas aux ivoiriens, pourquoi ceux-ci, n’ont pas le courage de chercher autre chose qui peut les mettre à l’abri ? En Côte d’Ivoire, chaque fois qu’il y a une élection, ce sont des  morts qu’on dénombre et les choix sont mouillés de sang et de morts, mais la classe politique n’en tire aucune leçon qui marche sur des cadavres pour aller au palais.

Ceux pour qui, ces élections ont lieu, certains n’en profitent pas et ce sont des deuils familiaux à chaque 5 ans, pourtant, ces groupes ethniques ont leurs us et coutumes. Les Akan ont leur système de choix dans leur tradition, on est chef et et meurt chef. C’est une belle société hiérarchisée qui fonctionne depuis des siècles. En Afrique, partout où il y a des royaumes qui ont résisté aux colons, pour certains surtout en Côte d’Ivoire, ils vivent sans problèmes, sauf en période électorale.

Au Burkina Faso, au Ghana, ils ont leur roi qui fait tout pour ne pas se faire noyer dans la démocratie à l’occidentale et ils vivent pour le mieux, bien.

Pourquoi ne pas se fonder sur cet existant pour le développer ? C’est-à-dire, qu’on crée des états régionaux qui auront leurs parlements chez les Akan, les Gur, les Mandé et les Krou et chaque 5 ans, procéder à selon leur modèle, à l’élection des députés, des régions autonomes politiques, mais dépendant d’un président qu’ils auraient choisi. Le royaume d’Angleterre, après plusieurs années de palabres, avait fini par comprendre le nœud de leur discorde et avait fini par asseoir, ce qu’on appelle aujourd’hui, le royaume uni. On peut essayer aussi les états régionaux comme remèdes pour voir ce que ça va donner.

Les élections approchent à grands pas et l’inquiétude fait place à la peur et de la peur, la mort n’est pas loin. 

Nous y reviendrons car, en Europe, une élection est sujette au choix d’un homme pour le bien-être des populations mais en Afrique surtout en Côte d’Ivoire, on ne peut pas élire, un homme sans qu’il ne marche sur le cadavre de ses frères et sœurs supposés bénéficier de la vie et cela va durer, jusqu’à quand ?                                                          

Joël ETTIEN
                          Directeur de publication: businessactuality.com

Related posts

Leave a Comment