Côte d’Ivoire: Pourquoi se réjouir des coups d’état ?
Pourquoi certains ivoiriens se réjouissent des coups d’état qui se font autour de leur pays ? En fin de semaine dernière, le voisin proche de la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, venait de subir un autre coup de force militaire et sur la toile, beaucoup d’ivoiriens, ont commencé à s’en réjouir. A partir de ces réactions, on peut dénoter qu’il existe encore de la rancœur dans le cœur de certains ivoiriens dont il faut tout faire pour dissiper, sinon…
C’est vrai que le pays est en chantier et pour ce qui nous est donné de constater sur le terrain, la Côte d’Ivoire bouge pour le bonheur de ses habitants, mais pourquoi à chaque fois qu’il se passe quelque de pas trop catholique aux alentours, certains jubilent et souhaitent de même pour leur pays ?
Il reste encore de la plaie politique et il faut absolument que les trois présidents Bédié, Ouattara et Gbagbo fassent tout de leur vivant, pour panser cette plaie. S’ils ne le font pas, ceux qui jubilent risquent de retourner leur veste en cas de cas. Ils savent et connaissent ce qui ronge leurs compatriotes ivoiriens et pendant qu’il est encore temps, il faut qu’ils se revoient à nouveau et régulièrement, pour débattre de ces sujets capitaux.
Comment des citoyens peuvent être heureux d’un coup d’état et souhaiter de même chez eux? Il ne faut pas faire semblant de voir ce qui ne va pas. La justice a tout fait pour décongestionner la situation sociopolitique, mais sur certains aspects, elle en a aggravé et des rancœurs persistent.
Comment dans ces différentes crises, un seul camp paye le lourd tribut et les autres, se pavanent disent certains ivoiriens? Soit, mais les trois personnages politiques peuvent asphalter la situation, en se rencontrant souvent et de manière sincère et honnête pour dépolitiser ce que tout le monde voit et personne n’ose en parler qui peut à tout instant exploser.
Ce que ces ivoiriens oublient, ce sont les conséquences des troubles chez ses voisins, qu’ils subiront. Parlons de l’instabilité chronique du Burkina. Où ces réfugiés voudraient se mettre à l’abri? C’est sur leur territoire. Cette vague de burkinabè qui fuient l’insécurité et qui ne sont pas habitués à vivre sans leurs villages et champs, s’ils débarquent dans les villes ivoiriennes, ne trouvant pas de travail et de quoi se nourrir, tomberont dans le grand banditisme.
En plus, ils sont tellement habitués aux djihadistes et terroristes qu’ils produiront ce triste cliché en terre ivoirienne. Alors, peut-on se réjouir d’un coup d’état en Côte d’Ivoire? Pour le moment, la présence de Ouattara les sécurise et le jour où il ne sera pas là ?
Les ivoiriens qui ne sont pas un peuple violent et barbare, seront confrontés encore à cette invasion aux conséquences incalculables, viols, braquages, assassinats, avec quoi, se défendront-ils ? Dans ces cas de figure, les forces de l’ordre seules ne suffisent pas.
Quand on tue un gibier parce qu’il passe tout son temps à manger la récolte, on ne peut pas mal le dépecer.
Joël ETTIEN
Directeur de publication: businessactuality.com
