Le mur de la méfiance doit tomber en Côte d'IvoireINVESTIGATION 

Côte d’Ivoire: Quels souvenirs laisser à la postérité s’il n’y a personne pour écrire l’histoire ?

En Côte d’Ivoire, chacun a son histoire et son parcours qui peut enrichir des mémoires. Mais écrire ou réaliser ces richesses ou ces tristesses, cause d’énormes soucis et pourtant les générations à venir, en auront besoin pour se mettre à l’abri.

Quels souvenirs laissés à la postérité en Côte d’Ivoire ?

A entendre les uns et les autres, l’ivoirien politique et lambda sont riches d’histoire et d’enseignements; mais comme ils n’aiment pas lire, ils n’aiment non plus écrire pour la postérité.

Du président Ouattara, en passant par Gbagbo Laurent, Charles Blé Goudé, Henri Konan Bédié, Maurice Kakou Guikahué, Kouadio Konan Bertin, à la ménagère du quartier, au petit microbe qui sévit dans la terreur, chacun peut raconter sa vie soit en vidéo ou par écrit au lieu de laisser cet espace aux écrivains étrangers. Pourquoi c’est toujours les autres qui sont des spécialistes des questions africaines et notamment ivoiriennes ?

Chacun détient un pan de l’histoire déchirante ou fantastique de la Côte d’Ivoire qui peut être transcrite pour servir et valoir ce que de droit.

Partout où nous sommes passés, tout le monde se rend compte de la mauvaise maitrise de la gestion du flux migratoire en Côte d’Ivoire, et personne n’ose en parler pour trouver des solutions et baliser ce chapitre. Au lieu d’en parler dès maintenant, ils vont tous mourir et laisser leurs descendances dans des dilemmes qui causeront toujours des crises.

Tout le monde voit et personne n’ose écrire pour laisser des traces à l’histoire. Comment ce pays pourra t-il s’en sortir si son histoire est secrète, interdite ou mystifiée ?

Il faut emmener les nouveaux ivoiriens à aimer lire d’abord et ensuite écrire leur propre histoire.

Si la culture, c’est tout ce qui reste quand on a tout oublié, les ivoiriens seront vides du savoir de leur existence et ils seront toujours tournés vers l’extérieur pour apprendre l’histoire des autres. Déjà, la pression de la colonisation continue et s’ils ne font rien pour permettre à la génération montante d’avoir des arguments, des connaissances, sur quoi ces jeunes vont s’appuyer sur construire leur espace vital ?

Les ivoiriens doivent aimer la lecture. On constate la fuite des vraies valeurs pour construire une vraie république. Sur quel modèle les ivoiriens doivent s’inspirer pour se prémunir des dangers qui les guettent, si les intellectuels ont abandonné le combat de la retransmission des vraies valeurs ?

Tout disparaît dans ce pays après le décès. On ne fait la promotion d’aucune icône et les jeunes pensent que les héros n’ont jamais existé et que seuls les héros des autres les conviennent et qu’il faut copier. Les ivoiriens tournent en dérision et c’est celui qui a plus d’argent qui dicte sa loi et parait le plus charismatique.

Qu’est-ce l’argent pour qu’il oriente l’avenir d’un pays tout entier qui sort de guerre ? Ici, tout est basé sur le matériel, et la morale est fragile parce que simplement les jeunes n’ont plus de visibilité ni de base.

Nous prenons l’exemple sur le président Bédié, combien d’ouvrages lui ont été consacrés ? Du vivant du président Houphouët, il disait que Jésus-Christ et Mohamed n’ont jamais été à l’école mais ils sont les plus lus au monde. L’écriture est importante pour toutes les nations du monde; c’est pourquoi nous exhortons ceux qui ont cet art d’écrire, de se prêter à ce jeu, car un discours politique est plus volatile qu’un roman ou livre.

                                                             Joël ETTIEN

                      Directeur de publication : businessactuality.com

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