Côte d’Ivoire: Une alliance Gbagbo et Bédié peut-elle être possible ?
Que cherche Gbagbo dans une alliance avec Bédié ? La question mérite notre attention car à tout point de vue, rien ne les rassemble idéologiquement, alors on se pose cette question, qu’est-ce qui fait courir Gbagbo dans les bras de son aîné Bédié ?
Gbagbo peut-il s’unir à Bédié ?
Depuis un certain moment, le président Gbagbo n’arrête pas de dire publiquement qu’une alliance avec le président Bédié serait l’idoine chemin pour évincer le président Ouattara du pouvoir. Quand on regarde de près, ce sont des propos et des missions qu’il confie à ses sbires d’y trouver le contenu de cette alliance. Il en parle et cela est devenu une obsession au point où, tout son cabinet s’y lance, mais quel est le contenu qu’il donne à cette alliance ?
La réponse tarde à arriver jusqu’à ce que l’hebdomadaire panafricain, jeune Afrique, confirme que Bédié et Ouattara continuent de s’appeler régulièrement et maintenant plus d’émissaires entre les deux. Le président Gbagbo ne va pas dire en sa qualité d’ancien chef d’état de ce pays, qu’il n’a pas cette information.
Pendant que le camp Gbagbo soutient mordicus la Russie, le PDCI RDA trouve et juge cette guerre de stupide parce qu’il est avec la France et tous les alliés de son ancienne colonie. Aussi, quand le camp Gbagbo mène le combat pour la souveraineté totale de la Côte d’Ivoire, ceux de Bédié soutiennent le contraire. Voilà quelques petits écarts qui ne peuvent pas les mettre ensemble pour une alliance quelconque.
Le camp Gbagbo est de gauche et le PDCI RDA est de droite, le pays n’est plus attaqué, et même quand il était, le président Bédié avait d’après les informations, tout fait pour rassurer le président Gbagbo de se rallier pour contrer l’ennemi. Ce dernier l’avait envoyé balader, aujourd’hui où le ciel est dégagé c’est là que Gbagbo demande une alliance ? La femme est déjà mariée et ce n’est pas le moment de troubler son mariage. Quand deux tourtereaux se boudent, il ne faut pas rentrer au milieu d’eux, car tôt ou tard, ils se remettront ensemble et c’est ce qui se dessine entre les présidents Ouattara et Bédié.
Cette alliance ne peut pas prospérer, ou bien, Gbagbo veut passer par le président Bédié pour qu’il intercède auprès de son jeune frère Ouattara pour un éventuel rapprochement ? Qu’il le dise au lieu de passer par des actions irréalisables. Ceux qui sont dans son camp, n’arrivent pas à comprendre où leur leader veut les conduire, mais personne n’ose s’interposer pour engager le débat avec lui.
Le PDCI RDA n’est pas en conflit avec le RHDP, ce sont des siamois et ils vont se retrouver et on sent les prémices de ce retour à la normale. Ce qui nous semble incompréhensible, depuis son arrivée, le président Gbagbo donne cette impression d’avoir perdu sa logique politique. Il n’y a plus de débats politiques sur des sujets bien donnés et tout s’impose, d’après un très proche qui veut garder l’anonymat.
Les deux présidents, Ouattara et Bédié, temporairement séparés, sont en train de se remettre ensemble. Gbagbo n’a pas sa place. Ce qu’il faut intégrer, c’est les obsèques du grand frère du président Bédié, pour lesquelles,= le président Ouattara a ordonné la réfection du tronçon de route entre Kotobi et Daoukro qui était impraticable il y a quelques mois.
Chez les akan, groupe ethnique du président Bédié, ce sont ces occasions qui raffermissent les rapports et Ouattara connaît la chanson. Sa présence à ces funérailles pourrait rehausser l’image de son aîné qui pourra même convier certains chefs d’état voisins à se joindre à lui pour aller soutenir le grand frère. Où est donc la place de Gbagbo dans ce schéma ?
KOUDOU Anselm
Correspondant permanent à Abidjan
