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Elections: Faut-il radier les indépendants sans chercher les causes de leurs raisons ?

Malgré les injonctions de leurs présidents, certains cadres des partis politiques ivoiriens les ont défiés pour se candidater en indépendants. Faut-il les blâmer ou en tirer les leçons pour ré-dynamiser de fond en comble leur fonctionnement, sinon ces séismes se produiront toujours à la veille de chaque élection.

Quand les partis politiques ivoiriens refusent de s’adapter au changement, ceux qui s’y sentent étouffer, se montreront toujours incisifs, ce que les responsables appellent ou considèrent d’indisciplinés ou de révolutionnaires. Le monde bouge et seuls les vieux, ne le voient pas et croient toujours que tout doit se limiter à leur royauté, comme ils ont transformé leurs partis politiques en royaume.

De par leur conception de la gestion sclérosée des partis politiques, les jeunes s’y étouffent et malgré leurs cris, certains de ceux qui jouissent des avantages de cette gestion vieille, les empêchent de faire monter ce qu’ils croient bon pour tenir la route et ils sont conspués en interne. 

Au PDCI RDA du vieux Bédié par exemple, ils se donnent le temps, rien ne presse, tout doit attendre, tant que le vieux ne se réveille pas, les autres doivent l’attendre sempiternellement dans son salon pour tenter d’obtenir,  un simple rendez-vous, là encore il ne faut pas que ceux qui les doublent soient à l’entretien et malheureusement, ils y sont. Dans le dos, ça tire à boulets rouges et le parti stagne.

Il se vide. Des cadres qui avaient leurs fortunes, à cause d’une opposition qui n’arrange que les leaders, ont commencé par tout perdre. Et les partis se vident.

Aujourd’hui, personne ne peut accuser l’autre d’avoir trahi en allant poser ses billes ailleurs, si rien de bon ne se profile à l’horizon. C’est pourquoi, dans certaines localités du pays, quand un cadre capable de les aider, mais en position de faiblesse à cause d’une opposition qui tue, vire dans le parti au pouvoir, les populations dansent, c’est parce que tout est atteint du syndrôme de vieillesse et les rides sont patentes.

Tout le monde avait cru que l’avènement du nouveau parti du plus grand prisonnier politique des temps nouveaux, le président Gbagbo Laurent, le PPA-CI allait apporter du nouveau, mais qui règle ses problèmes amoureux, de rivalité pendant ce temps, les choses bougent.

Quant au parti RHDP du président Ouattara, tout est lié à sa personne et comme il est encore là, ça donne un semblant de stabilité, de calme, mais c’est un volcan endormi. Sa force d’intimidation et son influence demeurent, mais une guerre fratricide de positionnement va s’ouvrir et s’il ne fait pas attention, à force de vouloir frustrer les uns, il va avoir d’autres partis politiques qui vont émerger, encore plus incisifs.

Déjà à le voir dans le choix des candidats aux élections locales, des dents se grincent et la colère se lit sur les visages, mais jusqu’à quand ? On frappe un enfant et on l’empêche de pleurer, mais il ira ailleurs se jeter dans une autre cour pour demander amour. Et c’est une autre forme de dictature qui ne dit pas son nom, mais patente et visible.

Les indépendants doivent faire réfléchir qu’à maudire, à sanctionner, à radier, mais militer, c’est comme dans une association, si ça ne va pas ici, soit on en crée ou on va ailleurs. C’est une loi naturelle. Quand il y a amour, il faut se préparer à la haine car quand l’amour s’enfuit par la fenêtre, il revient toujours conflictuel.

Et si ces indépendants créent la surprise de se faire élire, faut-il continuer de les maltraiter de ne pas vouloir respecter le manitou? Pourquoi les partis politiques ivoiriens se nourrissent-ils de cette hypocrisie? La vérité est un danger et elle est en danger. 

Si, sur le terrain, ceux qui n’ont pas été adoubés par leur patron, qui sont devenus indépendants, remportaient la victoire, faut-il la leur retirer parce qu’ils n’ont pas de partis politiques? Quand une situation se présente, il ne faut surtout pas la minimiser, mais penser à ses conséquences. Si ceux qui sont sur le terrain, depuis des lustres, ces élus demi-dieux travaillaient comme il se devait, personne n’allait se plaindre, mais hélas. 

L’avènement des indépendants ne doit pas être considéré comme une source d’indiscipline, mais plutôt, une raison de se remettre en cause pour s’adapter aux contingences immédiates et à la métamorphose des temps nouveaux. Le monde évolue à un tel rythme que si les vieux se croient toujours à la mode, ils se trompent car les besoins de leurs militants croissent et si, elles n’ont pas de solutions immédiates qui mettent tout le monde d’accord, il y aura certains qui se jetteraient  dans la recherche.

                   Joël  ETTIEN 

 Directeur de publication: businessactuality.com

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