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Afrique: Pourquoi la lutte contre le franc CFA tarde.

La bataille contre le franc CFA (colonie française d’Afrique) dure pourquoi ? Il y a dans cette bataille, trois catégories de combattants, les experts économistes africains, les jeunes cyber activistes et les dirigeants actuels qui ont des avantages énormément différents et dont certains n’éprouvent aucun intérêt à ce que cette monnaie qui use, prenne fin ou soit retirée de la circulation monétaire.

L’alerte sur les nuisances de l’utilisation du franc cfa a été l’œuvre du Pr Nicolas Agbohou à Paris au micro du journaliste Joël ETTIEN, sur un plateau lorsque la chaîne de télévision panafricaine existait, 3A télésud. Comme une boule de neige et une fumée, les jours qui ont suivi, les africains à commencer par sa diaspora, ont commencé à s’interroger sur les effets nocifs de cette monnaie utilisée depuis des lustres et dont beaucoup la croyaient bénéfique pour ses utilisateurs, c’est-à-dire les africains noirs, colonisés par la France. Pire quand les africains du centre ont su que l’argent qu’ils utilisaient qui s’appelle le franc cfa n’était pas convertible chez les autres, c’est-à-dire pour un camerounais qui veut venir en Côte d’Ivoire, il doit convertir son CFA dans une banque française sinon, il lui serait difficile de l’utiliser en Afrique de l’Ouest, c’est à partir de là, que les yeux ont commencé à s’ouvrir.

La bataille commençait ouvertement et publiquement à cette période dans les années 2003. Nous étions à Montreuil. Le Pr Nicolas Agbohou venait de sortir son ouvrage intitulé: « le franc CFA, l’euro contre l’Afrique .» Il fallait des spécialistes pour comprendre tellement que le contenu était technique et c’est ainsi que certains médias nous ont suivi pour élaguer sa diffusion.

Survinrent les jeunes qui ont compris que les réseaux sociaux pouvaient contribuer à la sensibilisation et au combat. Ils vont s’y adonner à fond pour montrer leur hargne dans la lutte. On les connaît qui sont présentés aujourd’hui, comme des anti français, mais on s’en fout.

Revenons sur les handicaps et les difficultés de son abandon. Pour ceux qui suivent l’évolution au ralenti de l’Afrique, aucun chef d’état de cette zone ne voudrait pour rien au monde que ce franc meurt puisqu’il y a fait ses fortunes et des grosses fortunes, ainsi, de peur de perdre tous les privilèges liés à la conservation de cette monnaie mortifère pour les autres, certains vont s’éterniser au pouvoir. Et pourtant, la décision doit venir d’eux et elle ne viendra jamais tant que cette vague de présidents anciens qui préfèrent loger leurs fortunes dans les banques françaises et dont les bénéfices profitent toujours aux français et non à leurs populations. Quelle cruauté!

Voilà une des réactions pour laquelle la bataille sera difficile, mais pas impossible.

Survint la nouvelle classe des dirigeants qui ont forcé pour casser cette dynamique ancestrale de connivence avec le maître, les jeunes dirigeants qui pour changer les choses ont forcé l’ouverture de la porte, comme les malien et burkinabé, Assimi Goïta et Ibrahim Traoré, qui n’arrangent pas le vieux système et qui sont adulés par la jeunesse tout entière et la liste sera longue à venir et elle va venir puisqu’ils seront aidés par l’avènement des BRICS.

Les intellectuels en la matière, ont éveillé les consciences tant au niveau des utilisateurs que des consommateurs. 

Ils sont encore là ces vieux mais ils ne sont plus nombreux. Il ne faut pas compter sur un certain Alassane Ouattara le blanc à la peau noire, encore moins sur les vieux Biya, Sassaou, ces derniers vassaux qui, pour rassurer leurs mandants, se rendent à l’Élysée pour offrir leur sourire narquois à la face du monde, comme étant les meilleurs élèves du système. 

Il reste deux grands blocs dans cette lutte. Les pays comme le Cameroun, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, même si le système croit qu’ils ne tomberont pas dans le changement, ils ont menti. Déjà, on sent une faille au Sénégal, raison pour laquelle , l’opposant Ousmane Sonko est tiraillé, le syndrôme passera par là aussi. Ensuite la Côte d’Ivoire où les occidentaux et l’Amérique ne font qu’y installer des bases militaires, pour effrayer la population, tantôt sous la forme de base d’entraînement contre les terroristes, tantôt contre les contre anti marins. La base militaire française qui connaît mieux le pays que les militaires locaux, mieux renseignée qu’eux, mais rien ne peut arrêter la colère de la nature d’agir, quand ça va arriver, ça arrivera.

En conclusion, les africains doivent garder espoir que la lutte contre le franc cfa sera gagnée, ce n’est qu’un problème de temps. On ne peut tout de même pas regarder impuissants, les jeunes valides, ces cerveaux qui doivent développer leur continent aller mourir dans les eaux sans qu’aucun chef d’état africain, ne lève le petit doigt pour décrier ce crime causé par leur méchanceté de leur politique dressée contre leur propre jeunesse au profit du français; incapables à mieux répartir les richesses de leur pays respectifs et qui les encouragent à la mort par des discours pompeux, aux relents pandémiques. Si par ce biais, les choses peuvent aussi retarder, il y a l’avènement des jeunes qui, quand la démocratie boite, ils passent par des coups d’état, qu’ils condamnent alors que ce sont les seules voies d’issue.

Il ne faut pas reculer, c’est une lutte de longue haleine et seuls ceux qui ne font rien, qui n’obtiennent rien. Si l’Afrique a tout pour être heureuse et que la minorité n’en veut pas, les leçons du changement se dessinent sous leurs yeux, à savoir les incendies, les pluies diluviennes, les catastrophes naturelles.

Comme disent les autres, le franc cfa tombera à coup sûr et sa fin n’est pas loin.

                                 Joël  ETTIEN 

            Directeur de publication: businessactuality.com

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